Le dernier roman de Michel Houellebecq est une lucide évocation des difficiles conditions de vie des éleveurs normands, grands perdants de la mondialisation.
«C’était un élevage énorme, plus de trois cent mille poules, qui exportait ses œufs jusqu’au Canada et en Arabie saoudite… des milliers de poules tentaient de survivre, serrées à se toucher, elles étaient déplumées, décharnées, elles vivaient au milieu des cadavres en décomposition de leurs congénères…» Cette description glaçante d’un élevage industriel de poules, située au cœur de Sérotonine, résume toute l’œuvre de Michel Houellebecq. La métaphore est limpide. Nous, les hommes occidentaux modernes, sommes devenus des poulets en batterie. Et cet élevage «infect» n’est autre que notre civilisation en perdition.
La décadence de l’Occident, tel est le grand sujet de tous les romans de Houellebecq. Chacun d’entre eux en aborde une facette différente. Après la libération sexuelle, la révolution numérique, le transhumanisme, la désindustrialisation, la montée en puissance de l’islam, le Balzac du XXIe siècle s’attaque cette fois à l’Union européenne et aux conséquences du traité de …
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