Des dizaines de tunisiens pro palestiniens ont organisé samedi une manifestation contre l’Etat d’Israël et sa politique devant le Ministère du Tourisme. Le ministre du Tourisme vient d’entrer en fonction, après avoir été désigné par le Premier ministre et prêté serment devant le Président Beji Caid Sebsi.
Et il s’appelle Rene Trabelsi, fils de Perez Trabelsi, Président de la communauté juive de Djerba, une des plus anciennes du monde juif, qui est en charge de la synagogue de La Ghriba, unique centre d’intérêt pour les touristes qui débarquent dans l’île de Djerba.
René Trabelsi, agent de voyages et tour operator, est capable de réamorcer le tourisme en Tunisie, notamment en y ramenant les « Tunes », juifs de Tunisie ayant réussi en France et qui sont presque tous devenus des hôtes du Maroc.
La manifestation s’est déroulée à l’extérieur du ministère mais les manifestants voulaient exprimer leur colère à propos des implantations juives en Judée Samarie nom historique de la Cisjordanie. Ils ont appelé à la création d’un État palestinien en brandissant des pancartes ou l’on pouvait lire « La Palestine est arabe » Pas d’autre choix que celui des armes «La Tunisie est libre, les sionistes dehors ».
S’ils ont parfaitement le droit d’avoir des opinions et de manifester pacifiquement, comment faut-il comprendre que ce soit devant le siège du seul ministre juif ? Pour lui faire comprendre qu’il est leur otage ? Parce que tout juif est nécessairement sioniste ? Pour le décourager, lui faire peur ! Pour montrer à la société civile, à la bourgeoisie qu’elle peut gérer les affaires mais que la Tunisie peut très bien basculer en république islamique ?
ils ont donc parfaitement joué le jeu : nommer un ministre juif puis l’humilier et insulter ses origines pour en faire un « dhimmi » un citoyen de seconde zone comme ses ancêtres en terre musulmane.
Pauvre René Trabelsi ! Et pauvres tunisiens ! Si on cherchait à saboter les petites chances de réanimer le tourisme en Tunisie, on ne se serait pas mieux comportés .
André Simon Mamou
Bonne chance à Monsieur Trabelsi, mais la tâche est immense, ce pays (comme d’autres) est en perdition.