Francois-Xavier Bellamy, 33 ans, professeur agrégé de philosophie sera l’invité du parti Les Républicains le 5 décembre à partir de 18 h 30. Il présentera son dernier ouvrage « Demeure, pour échapper à l’ère du mouvement perpétuel ».
L’auteur, élu aux municipales, est adjoint au maire de Versailles. Aux dernières législatives il a manqué de peu un siège de député. Il enseigne la philosophie au Lycée Blomet dans le 15e. Il a créé au Théâtre Saint Georges Les Soirées de la Philo, un cycle de conférences ouvertes au public deux fois par mois qui réunit plusieurs centaines de personnes.
« Demeure » décrit la réalité du monde moderne :
« L’impératif premier est aujourd’hui celui de la polyvalence , qui accompagne dans l’ordre du travail la liquéfaction du monde . L’agilité est devenue la vertu cardinale, qui nous permet de courir assez vite pour échapper à l’inéluctable ruine de notre univers familier- même lorsque.il venait tout juste de nous devenir familier »
Francois-Xavier Bellamy souligne la rapidité du changement et il trouve cette formule : « Comme nous avons abandonné la demeure pour le logement , nous oublions donc le vieux monde des métiers pour occuper des emplois ».
LR se cherche un leader pour les élections européennes et pourrait faire appel à lui qui représente la nostalgie d’un monde pas si ancien que ça. En tout cas, il est parfaitement en phase avec ceux qui critiquent un ordre nouveau qui ne leur convient pas.
« Super modernes contre ploucs arriérés, bobos bio contre beaufs pollueurs « écrit Franz- Olivier Giesbert. Tel semble être la réalité d’une révolte que l’on n’attendait pas. Elle était pourtant prévisible pour les lecteurs de Christophe Guilluy qui avait, il y a déjà 5 ans, décrit le mal être de « la France périphérique » : loin des bassins d’emploi , délaissée par les services publics, avec l’esclavage des trajets aller retour de 50 km en « bagnoles diesel » et ses loisirs dans un centre commercial sinistre.
Francois-Xavier Bellamy cite à ce propos le journaliste David Goodhart dans un livre intitulé The road to somewhere ( Le chemin vers quelque part) : d’un côté les gens de n’importe où ( anywhere): aisés, urbains, diplômés qui circulent souvent et facilement pour leur travail ou leurs loisirs, de l’autre côté, les « somewhere, » les gens de quelque part, moins aisés, moins formés, habitant plutôt les zones rurales ou les périphéries. Ils exercent des métiers peu qualifiés, faciles à délocaliser ou à automatiser. Pour eux, ce monde mouvant, dirigé par la domination sans partage des anywhere, est un UNIVERS INQUIÉTANT.
L’augmentation des taxes sur les carburants a servi de détonateur à un malaise diffus qui a mis beaucoup de temps à émerger. Francois- Xavier Bellamy est l’un de ceux qui ont évoqué les premiers cette rupture, cette encore petite révolution invisible pour les gouvernants qui ne lui ont opposé que dédain et mépris.
André Simon Mamou
Juste un petit désaccord sur le découpage urbains aisés mobiles vs France périphérique, tous les urbains ne sont pas mobiles et très aisés et il y a des notables en province aussi. Mais pour le reste nous avons compris le découpage sociologique qui lui est une réalité qui s’incarne Beaucoup dans un certain état d’esprit. Une de ces fameuses personnes « privilégiées « m’a dit un jour avec une naïveté touchante « mais comment vous n’avez jamais eu de maison de campagne ?!« à moi l’urbain d’hlm Qui comme tant d’autres ne connaissaient que le béton. Un peu de décence,de respect et de maturité par rapport à des niveaux de vie que certains considèrent comme une évidence, serait souhaitable. Et dire au président que le servage a été aboli, qu’il n’y pas de « classes laborieuses « mais des citoyens qui vivent difficilement du revenu de leur travail et qui en ont assez qu’on leur manque de respect.
Oui vous avez raison : il y a des notables en province et des « urbains » en grosses difficultés financières .
Mais ce dont il est question ce n’est pas de la province avec ses ses capitales de région et ses grandes villes mais de leur périphérie, ces petites villes, ces gros bourgs,ces banlieues juste trop loin des emplois qui empilent les handicaps : peu d’emplois, pas assez de médecins, services publics réduits et un ennui pernicieux qui enveloppe tout!