Tribune Juive

Une calembredaine. Un esprit malade. Une com de mauvais goût. Par François Miclo

J’ai cru, d’abord, à une calembredaine (mot plus attrayant que le trop commun « fake »). Mais lorsque j’ai vu cette affiche dans les rues de Strasbourg, je me suis fait, à moi-même, ces trois réflexions.

1. Comment une collectivité peut-elle, en France, consacrer de l’argent public au dénigrement d’un chef d’Etat étranger – a fortiori d’un Etat qui demeure un allié de notre pays ?

2. Quel esprit malade a-t-il pu valider cette campagne de « communication » (le vrai mot, en français, est propagande), alors que la ville de Strasbourg accueille un consulat général des Etats-Unis (combien de temps restera-t-il après ça) et que l’Alsace reçoit un nombre considérable d’investissements américains ?

3. Je n’avais pas remarqué que l’élection de M. Trump se fût jouée, en 2017, sur l’abstention… Donald Trump n’a pas été élu président : c’est l’arrogance de Mme Clinton qui a été battue – les gilets jaunes amerloques n’acceptant pas d’être pris pour des cons.

4. Et comme trois réflexions promises valent autant que le nombre de mousquetaires chez Dumas, une quatrième réflexion s’impose : est-il nécessaire, dans l’Europe que nous connaissons, de traverser l’Atlantique pour trouver des épouvantails à l’idéal démocratique ? Nous en avons sous les yeux, chaque jour, autour de nous, dans une forme de proximité qui devrait inciter la Ville de Strasbourg à un peu moins d’irrespect envers ce qui se déroule très loin d’elle. Je veux bien que l’on critique Donald Trump sur tous les tons, mais qu’on soit conséquent et qu’on ne fasse pas accueillir alors par un ancien adjoint (promu sous-préfet) Recep Erdogan en grandes pompes…

Bref, en politique, quand on n’a plus toute sa tête, on la confie à des communicants. Et c’est à ce moment précis que toutes les emmerdes commencent.

François Miclo

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