Tribune Juive

Traverser la rue. Ou vendre des makrouds sur le marché. Par Khaled Slougui

Cela fait exactement un mois que je suis au chômage, même si je suis très occupé, surtout sur le plan intellectuel : je donne des conférences, je participe à des colloques, j’écris mes « HUMEUR » et mes tweets, et je lis énormément. Mais la question du revenu est incontournable, on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, il faut gagner sa vie comme on peut.

Dans une « HUMEUR » passée, j’avais annoncé que j’avais l’intention de traverser la rue pour trouver du boulot, comme l’a suggéré Jupiter. Je l’ai fait et comme vous vous en doutez, je n’en ai pas trouvé.

Contrairement à lui et ses conseillers qui ignorent tout de la réalité du terrain, qui refusent surtout d’endosser quelque responsabilité que ce soit dans la situation préoccupante, voire grave, que connait le pays sur tout les plans, avec notamment le niveau record du chômage, qui sont convaincus que l’intention crée mécaniquement l’action.

Moi, j’essaie de rester sur la raison, le rationnel, et une certaine éthique de la responsabilité.
Dans mes interventions en accompagnement à l’emploi, j’ai toujours mis en avant la nécessité d’intérioriser quelques postulats que je tente de mettre en pratique dans ma gestion de la recherche d’emploi. (tiré de mon livre).

1- La recherche de travail doit être un travail à plein temps, même si elle sera longue et souvent semée d’embûches; il vaut mieux l’appréhender comme un combat à mener contre l’adversité mais aussi contre soi-même; Il faut savoir que nul n’est à l’abri de réussir (Khalil Gibran), et que quelle que soit la difficulté, une solution existe; cela nécessite de jeter toutes ses forces dans la bataille, et ne rien négliger qui puisse faciliter ses démarches, d’avoir une totale confiance en soi, et de ne pas céder au découragement à la suite d’échecs répétés; ce faisant, il ne faut pas compter sur la chance qui doit être appréhendée comme un résidu de l’assiduité; enfin, il s’agit d’intégrer d’autres réflexes et une autre façon de réagir au mal vivre qu’occasionne le chômage en se donnant du projet : être en projet, voila le maître-mot.

2 – Mon projet est de créer mon propre travail (je suis autoentrepreneur) en faisant de la formation sur des sujets que je maîtrise et qui s’inscrivent de plain pied dans des combats que je mène depuis quarante ans. Deux axes sont retenus « Comprendre et prévenir les processus de radicalisation » et « La laïcité condition du vivre ensemble ».

Dans cette perspective, j’ai rédigé un référentiel de formation qui allie approche théorique et expérience de terrain.

3 – Au-delà de la violence vécue par le pays ces trois dernières années, l’intrusion du fait religieux dans tous les domaines de la vie, incite à prendre conscience des termes nouveaux dans lesquels se pose désormais le problème crucial du vivre ensemble.

La réalité quotidienne nous rappelle que ce « vivre ensemble » ne va pas de soi et qu’il nécessite un apprentissage de tous les jours.

C’est précisément à ce niveau que mon intervention peut être pertinente ; la formation que je propose et qui peut s’adapter à des demandes et des publics divers et variés, se propose d’identifier pour tous les acteurs les besoins d’une formation spécifique susceptible d’aider à affronter les différentes situations.

L’accent sera mis avec insistance sur la mise en œuvre d’une pédagogie de la laïcité, la vulgarisation du discours islamiste pour mieux le déconstruire, la détection et le repérage des indicateurs des dérives religieuses, le diagnostic des anachronismes flagrants, et la simulation de réponses adaptées, en évitant les amalgames et discriminations.

Quatre questions sont abordées :
– Avoir une connaissance du contexte national et des dimensions géopolitique et sociétale du phénomène de la radicalisation
– Dispenser une formation à la laïcité pour mieux affronter les situations concrètes qui risquent de se présenter au quotidien et qui présentent une connotation religieuse
– Savoir repérer les stratégies d’endoctrinement et d’emprise mentale en jeu
– Identifier et construire des postures professionnelles adaptées à une approche éducative laïque

4- Pour mettre en œuvre la formation proposée, je m’appuie sur une expérience de la pédagogie de 40 ans, et sur une vraie connaissance de la problématique de la radicalisation/déradicalisation et une spécialisation sur la question de la laïcité et des valeurs de la république.
Du fait que j’assure une veille informationnelle et cognitive dans ce domaine, les connaissances dispensées seront très actuelles et de qualité ; je réfèrerai aux intervenants les plus en vue.
Le fil conducteur de ma pédagogie concernant cette formation sera d’aider les bénéficiaires qui sont des professionnels à affronter des situations concrètes qui peuvent manifester un processus de radicalisation qui lui-même est susceptible d’être l’expression de difficultés, voire de problèmes que l’on a l’habitude de classer dans la problématique « laïcité et travail », à travers certaines revendications religieuses émanant autant de professionnels, que d’usagers (enfants et parents confondus).

Pas moins de 21 scénarios seront abordés ; par ailleurs, pour la détection et le repérage 30 questions seront discutées.

Aussi, la méthode pédagogique pour ce faire, s’appuiera sur un raisonnement, non pas en termes de « que sauront-ils ? », mais plutôt « que sauront-ils faire ? »

Mon crédo sera celui de toujours : semer le doute pour déconstruire autant le discours des jeunes radicalisés en les confrontant à la concurrence cognitive, comme le stipule Gérald Bronner, que le discours sur le discours, c’est-à-dire celui de ceux qui ont choisi définitivement le laxisme et la complaisance vis-à-vis des islamistes.

Ma supplique : diffusez cette information sans modération dans vos réseaux. Des fois, cela tient à rien du tout. Des amis m’ont fait intervenir et je les en remercie infiniment.

Dans le cas de difficultés de mise en oeuvre de ce projet, j’irais vendre les makrouds sur le marché. Mon point fort, c’est que je n’ai pas de complexe « ne grandit que la poubelle » dit en substance un proverbe algérien,

Conclusion : Au lieu de culpabiliser les gens en souffrance sociale et économique, Jupiter devrait s’intéresser davantage au partage des richesses en méditant cette maxime de Léon Tolstoi : »Si un homme a beaucoup plus qu’il ne faut, c’est que d’autres manquent du nécessaire »

A la prochaine?
Certainement!.

Khaled Slougui

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