Alors que, répondant ce 15 novembre à Gilles Bouleau depuis Le Charles de Gaulle, en guise de conclusion sur cette Itinérance mémorielle qui restera gravée… dans le marbre et avant que n’arrivât la menace jaune, le PR admettait que Oui peut-être son image s’était un brin dégradée et ce, notamment après l’affaire Benalla, ajoutant qu’il avait peut-être commis des erreurs en choisissant untel ou untel, Nous, nous acquiescions, et lui répondions en chœur que gilets ou bonnets, jaunes ou rouges, tous ou presque avions été un jour ou l’autre et peu ou prou décontenancés, pour ne pas dire choqués, par certains des choix qu’il fit.
Les choix que fit notre PR de ceux qui allaient au plus près l’entourer. Concernant son premier cercle. Choix qui ne laissèrent pas de nous interpeler : Qui donc conseillait ce Président et, à titre d’exemple, que faisait donc Yassine Belattar au Conseil.
Que notre Président eût choisi un humoriste n’était pas la question.
Qu’il eût choisi cet humoriste l’était.
Yassine Belattar, nous l’avions vu émerger, venu, à la surprise de tous, conclure la pauvre émission politique[1] qu’il nous restait sur la chaîne publique. C’est qui ce zig, nous demandions-nous, qui, hargneux, prêt à en découdre, n’accepta pas qu’un Kouchner l’eût tutoyé mais surtout qui eut l’inconscience d’affirmer haut et fort que de terrorisme il n’existait guère en France, et que tout ce sang versé n’était que le fait d’actes isolés.
Le mec, il doutait de rien. Il te renvoyait dans leurs buts ceux qui à ses yeux étaient des caricatures de ringards, entendez Bruckner, Kouchner et j’en passe.
Sa came à lui, c’était Clém, entendez Clémentine. Autain of course.
Tout ça avait de quoi déconcerter l’oreille distraite qui traînait devant la 2.
Le zig, nous le retrouvâmes
Le zig, il fit encore causer de lui, toujours prêt à dégainer et s’en prenant, via Twitter, au père d’un des soldats assassinés par Mérah.
Belattar, celui qui avait un max de casquettes.
Un peu comme Benalla
L’ami du Président, le bouffon du Roi, celui qu’on pouvait croire devenu le Ministre de la Banlieue, intégré qu’il était au Conseil de la ville, celui qu’on appelait sur les plateaux pour qu’il délivre son docte avis sur les sujets en cours, qu’il s’agît de l’identité, du terrorisme, de l’immigration ou de la manière de parler aux cités, mais celui encore qui, en avril de la même année, avait conduit les avocats du père d’Abel Chennouf à écrire au Président pour dénoncer son comportement inadmissible – N’avait-il pas pris son téléphone et menacé ce père d’un procès en racisme, pour avoir dénoncé sur Facebook le fait qu’il soit promu … Conseiller
Le zig, on le retrouva ce 16 novembre
Le zig, on le retrouva ce 16 novembre. Ecroulé de rire devant la piteuse prestation d’un certain Djamil Le Schlag. Bafouant allégrement, celui-là, la mémoire des poilus de la Grande Guerre que la France venait de commémorer. Le pote du premier, prenant prétexte des lettres écrites par les soldats de 14-18, choisit, en direct de Radio Nova ce mardi, d’en faire son beurre et sa chronique, laquelle, d’un goût plus que douteux, vit s’esclaffer le Conseiller du Président.
C’est que pour mériter le titre de Chronique incroyable, l’humoriste à deux balles traça en quelque 2 minutes un parallèle entre les lettres que les Poilus, depuis leur tranchée, s’efforçaient d’envoyer à leur bien-aimée et celle qu’un des leurs, Djeun’ des cités, eût sans doute écrite en pareille situation :
On a fêté le centenaire de l’Armistice 14-18. Heureusement qu’il n’y a plus de guerre mondiale aujourd’hui. Il y aurait que des cailleras dans l’armée. T’sais, ils seraient en scooter T-max, roue arrière, commença le chroniqueur, son mentor Belattar l’exhortant à coups de rires complices et indécents :
Malgré l’horreur, les Poilus restaient romantiques, des french lover. Ils envoyaient des lettres enflammées à leur dulcinée, poursuivait l’artiste. Ma chère Augustine, demain dès l’aube, nous partirons à l’assaut. Embrasse nos enfants Gontran et Marguerite, poursuivit-il, avant de conclure, ignorant des tirailleurs algériens, sénégalais ou indochinois qui assurément maitrisaient la langue de Molière autrement que lui: Et oui, il n’y avait pas de Moundir à l’époque! De nos jours, la correspondance de guerre, ce serait une autre histoire. “Salam Sandra, je t’ai vu sur tes stories Instagram. Wallah que ça va mal finir, se perdant dans un sacré balagan qui mêlait émeutes de quartier, guerre en Irak, et prétendait conclure, par un subterfuge qui nous échappa à force de subtilité, sur la défaillance des gouvernements occidentaux…
Nous mêlerons-nous à la curée qui s’ensuivit sur les réseaux sociaux, jugeant pathétiques les propos de celui qui se croyait Roi des Clowns et rejoindrons-nous la levée de boucliers de ceux qui interpellèrent directement le Président, l’interrogeant sur sa proximité avec le décidément très controversé Yacine Belattar qui, lui, n’en finissait pas de se gausser.
Nous nous demanderons seulement où donc Il va les chercher, ces conseillers et autres gardes du corps, laissant, sans les voir, tant de belles âmes et de têtes bien faites.
Ainsi, l’absence de mémoire rivalisa ce matin-là avec l’indigence en culture, lesquelles côtoyèrent le total manque de respect.
De QUOI ? DE Res-Pect ? Mais c’est quoi, ce truc que Tu m’dis madame ? Tu m’traites ! Respect Ma mère ! T’insulte pas ma mère !
Ben non. J’insulte pas ta mère, la pauvre. Je disais juste R E S P E C T
Je disais respect. Je cherchais où donc s’était barrée la chose, me rappelant que, quelques heures plus tard, un autre zig, écrivain de son métier, titulaire lui aussi d’un billet sur France Inter, lui aussi en était devenu tant démuni, de la dite chose, qu’il crut pouvoir, celui-là, se permettre d’arriver au micro, mal réveillé après une nuit dont j’espère qu’elle fut inoubliable, et déclarer qu’il ne l’avait pas, son billet.
Il l’avait égaré, au petit matin, au sortir de la boite de nuit qu’il aida à inaugurer.
Et qu’il nous chantât qu’il était bien brillant, ce billet, ne fit rien à l’affaire : le zig, lui dont le style sublime d’Un Roman français m’avait un jour séduite, fut remercié à jamais. Il avait juste oublié qu’un billet bien troussé, ça s’travaillait et ça s’retravaillait, comme nous le conta l’ami Boileau.
Moi, les garçons, je vais pleurer tout mon saoul sur la déliquescence qui décidément caractérisera cette époque, son PR, ses artistes et ses intellos branchouillés, et puis après, je m’abriterai des insultes qui ne manqueront pas de pleuvoir puisque, de ce billet, me voilà assurément promue Facho.
Sarah Cattan
[1] L’Emission politique. France 2. 3 décembre 2017.
Poster un Commentaire