L’exposition universelle de la connerie, s’il y a du vrai, par Jean-Baptiste Doat

J’ai décidé de collectionner et d’exposer ici au fil des semaines mes trouvailles glanées ici et là sur le marché mondial de la connerie. Bien sûr je vous épargnerai le con du quotidien, le con auquel on s’habitue, le petit con qu’on trouve sur les réseaux sociaux par paquet de 30 ou celui qu’on voit quand on tombe sur une émission d’Hanouna ou sur un live Facebook d’En Marche!. Ici il y n’y aura que du bon gros connard, du con sélectionné avec amour par mes soins, du bon con de qualité garanti sans OGM.

Dans cette exposition, il y a le pavillon « Génies du progressisme », c’est un des plus grands. On peut y admirer l’évolution en temps réel de la connerie que notre monde moderne nous réserve. Cette semaine plusieurs nouvelles acquisitions sont venues compléter mes collections :

1. Comme quand il s’agit de connerie progressiste les Pays Bas ne sont jamais en reste, le premier spécimen que je suis heureux de vous présenter s’appelle Emile Ratelband et il est néerlandais. Le Monsieur a 69 ans mais figurez-vous qu’il se sent très jeune. Alors du coup il s’est lancé dans une vraie bataille juridique pour changer son année de naissance. Le gars veut avoir 40 ans.
C’est une pièce rare de la connerie post-moderne parce qu’elle laisse entrevoir des possibilités immenses et assez réjouissantes pour l’avenir de mon travail de collectionneur. Le progrès consistant visiblement à se libérer des déterminismes de la nature pour se choisir une identité librement et sans contrainte, Émile s’est donc dit avec bon sens que puisqu’on peut changer de sexe, changer la filiation d’un enfant, choisir la date de sa mort avec l’aide de médecin etc etc, pourquoi ne pas changer d’âge. Et déjà ça permet d’être embauché : Emile est un génie. Et moi j’attends tranquillement que quelqu’un fasse valoir ses droits à la retraites à 18 ans sous prétexte qu’il considère que son corps est celui d’un homme de 65 ans ayant travaillé toute sa vie. Ce sera une belle pièce pour l’exposition. ( source : https://www.cnews.fr/monde/2018-11-08/se-sentant-20-ans-plus-jeune-il-demande-changer-officiellement-dage-799602)

2. Dans un autre genre, L’université de Columbia aux Etats Unis fait son entrée cette semaine aussi dans le pavillon des Génies du progressisme. Si vous ne l’avez pas lue, lisez la première chronique de Stephane Trano sur le site du Point. Ce journaliste-étudiant y raconte comment l’université de Columbia se vautre de plus en plus dans ce qu’il appelle le courant différentialiste (une autre façon de dire connerie) et comment il a perdu des points dans un devoir pour avoir employé le mot « Noir » au lieu du mot « Afro-américain » (source : (https://www.lepoint.fr/invites-du-point/chronique-d-un-etudiant-a-columbia-1-mots-interdits-09-11-2018-2270046_420.php)

Faisons maintenant un détour par le pavillon sobrement intitulé «Si la connerie faisait transpirer, on irait à la fac à la nage». C’est une caverne d’Ali Baba et la section « Universités Françaises » est en situation de quasi-monopole.

3. Notre nouvel entrant cette semaine est l’Université Jean Jaurès de Toulouse. Là bas les étudiants se sont mobilisés pour empêcher un intervenant extérieur, grand spécialiste de la pensée d’Hegel d’intervenir dans leur fac au motif que ce Monsieur était proche de la Manif Pour Tous. Et ils ont obtenu gain de cause… Voilà l’université Française en est là. Le temple du sectarisme et des petits talibans de la pensée unique. A se demander si ces couillons ne sont pas la preuve qu’Hegel avait tort quand il pensait que « L’histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté » Je vous encourage à aller voir le tract de ces tarés rédigé dans une forme d’écriture inclusive de toute beauté. Il y a, à mon avis plus d’intelligence dans un demi-litre d’huile de vidange que dans tous les cerveaux réunis de cette bande d’étudiants (source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/professeur-philosophie-evince-universite-jean-jaures-son-appartenance-manif-tous-1572098.html)

Finissons ce petit tour par un de mes pavillons préférés, le pavillon « Et oui, ils ont leur carte de presse ! » où sont recensées les conneries les plus monumentales débitées jour après jour par des journalistes.

4. Cette semaine Yann Barthès nous offre un monument avec sa pathétique attaque sur Donald Trump qu’il a ponctué d’un misérable « vous n’êtes pas le bienvenu dans ce pays » et d’un non moins misérable « F*** yourself » à l’adresse du Président américain venu commémorer le centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale. Là, on est dans la connerie de niveau olympique. Quoi que l’on pense de Donald Trump on ne peut qu’être désespéré de ce niveau de bêtise. D’abord, qui est Yann Barthès pour dire qui est le bienvenu ou pas en France ? Ensuite, pense t-il une seconde que le Président des Etats Unis va regarder sa petite émission pour bobos décérébrés? Enfin est-ce qu’il pense qu’insulter un Président à travers un écran fait de lui un homme courageux ?

Cette séquence transpirait la lâcheté sous couvert d’humour puéril. Un exemple de pleutrerie mélangée à cette arrogance bien parisienne qui veut nous expliquer ce que nous sommes autorisés à penser. Et le pire dans tout ça c’est que pendant qu’il débitait son sketch tout pourri, on voyait dans sa mâchoire de poulet en batterie à demi sérrée, comme une sorte de hargne quasi belliqueuse. Je vous assure, le mec s’est pris, l’espace de quelques secondes, pour un résistant s’apprêtant à faire exploser la Kommandantur alors qu’il était juste en train de se faire plaisir pour pouvoir dire à ses potes en buvant sa bière sans gluten après l’émission : J’ai eu chaud mais t’as vu ce que je lui ai mis à Trump, t’as vu comment je suis engagé comme mec ?
(Source : https://www.parismatch.com/Culture/Medias/Quand-Yann-Barthes-envoie-Donald-Trump-se-faire-foutre-1587583 )

Il y a un point commun entre Emile, Yann Barthès et les université de Columbia et de Toulouse, ils se prennent pour ce qu’il ne sont pas. Emile pense qu’il a 40 ans alors qu’il en a 69 et Yann pense qu’il est une conscience morale pour l’humanité alors qu’il est simplement un animateur télé de la TNT. L’université de Columbia pense qu’elle est en droit d’imposer un nouveau dictionnaire politiquement correct et les étudiants de la Fac de Toulouse pensent eux, qu’ils peuvent décider quel prof de philo peut entrer dans une université publique.

En somme, la connerie est capable des plus grandes prouesses quand elle enfile les atours de l’intelligence. Rien de nouveau en réalité, Molière disait déjà : « Un sot savant est sot plus qu’un sot ignorant. »

Jean-Baptiste Doat

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5 Comments

  1. Très juste.
    Mais comment se fait-il que la présence des rigolos professionnels des médias dans l’exposition universelle de la connerie se limite à Yann Barthès ?
    Il y a certes sa place ; mais ses collègues, sans exception, au moins autant.
    Ils justifieraient une exposition spécifique pour eux.

  2. les cons sont hélas légions !!! N’allez surtout pas entendre par là que les légionnaires sont des cons ! je connais des « intelligents » au « crânes » bien pleins qui en seraient capables !!!

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