Aujourd’hui à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, la Chine a chanté les louanges de l’Arabie Saoudite lors de l’analyse de ce pays et du passage en revue de ses progrès au sujet de ces fameux Droits. Pas un mot sur Raif Badaoui ni sur Khashoggi ni, encore moins, sur le Yémen, on ne va pas quand même pas gâcher la fête. Demain ce sera au tour de l’Arabie Saoudite de renvoyer l’ascenseur à la Chine. Petits services entre amis. Rassurons-nous, la Chine n’était pas la seule à tenir des propos dithyrambiques sur l’Arabie ; d’autres ont été au moins aussi flagorneurs et laudatifs et ont tenu des propos encore plus élogieux. On en cite quelques uns pour ne pas se priver d’un tel plaisir: le Venezuela, le Pakistan, les Emirats Arabes Unis, l’état de Palestine, le Yémen, Bahreïn, la Jordanie, la Malaisie, la Mauritanie, le Nigeria, l’Erythrée, le Gabon, le Sénégal, les Philippines, etc… Et pour mémoire, voici la liste des pays qui composent cette Commission des Droits de l’Homme qui siège à Genève, outre ceux déjà cités : l’Irak, Cuba, Qatar, l’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo et l’Afghanistan. C’est sérieux, vous pouvez aller vérifier, ce n’est malheureusement pas un canular.
Il faut dire que cette Commission est coutumière du fait puisqu’en cinq ans aucune résolution n’a jamais été votée contre l’Arabie Saoudite pas même une pour le meurtre avoué de Jamal Khashoggi. Bon on ne va pas s’attarder sur des « détails sans importance ».
Revenons quand même pour un instant à l’affaire Khashoggi, qui dans quelques semaines, peut-être même dans quelques jours sera oubliée ou même enterrée, à défaut de l’avoir fait avec son corps. Mais voyons les choses lucidement et essayons de comprendre pourquoi l’Arabie jouit de tant de sollicitude et de bienveillance. Il y a bien sûr plusieurs raisons :
– LES TROIS PREMIÈRES SONT LE PÉTROLE, LE PÉTROLE, LE PÉTROLE … outre la richesse insolente que cette matière première lui procure, qui lui permet d’acheter bien des consciences, le Royaume Saoudien est « LE Market Maker » du pétrole et peut, selon selon ses humeurs ou ses besoins, augmenter ou diminuer sa production comme bon lui semble, ce qui lui permet d’influer de manière déterminante sur le prix de ce produit. Celui-ci à des incidences sur tous les pays du monde, sur toute l’activité économique, sur la croissance et sur l’inflation qu’elle peut manipuler à volonté… ou presque.
– Viennent ensuite d’autres raisons, la position géostratégique et la situation géographique de ce pays. PERSONNE NE PEUT SE PERMETTRE DE SE METTRE À DOS L’ARABIE, surtout parmi les grandes puissances. Aucune d’entre elles n’indisposera ou ne vexera l’Arabie, aucune. Il ne faut pas se faire d’illusions à ce sujet ou alors il faut croire au Père Noël, personnage qui ne fait pas partie du folklore local. Et les petits pays, pour des raisons évidentes, ne comptent pas. Donc l’Arabie continuera à jouir de ses privilèges et à perpétuer ses abus. Pour des motifs objectifs et de « realpolitik » c’est acceptable et même, je le dis en fermant les yeux et avec la nausée, souhaitable.
Il y a bien sûr des raisons à cela. Au Moyen-Orient de nos jours IL N’Y A QUE TROIS FORCES EN PRÉSENCE : l’Arabie, musulmane Sunnite, qui a promu le Salafisme mais qui semble s’être assagie, temporairement tout au moins, et ses deux ennemis, l’Iran, musulman Chiite, avec son régime théocratique et totalitaire sous la houlette des Mollahs et les Frères Musulmans, organisation musulmane Sunnite rivale des Wahabbites saoudiens, qui sont au pouvoir en Turquie grâce à Erdogan. Chacun a ses alliés, aucun de ces régimes n’est ragoutant ni engageant, mais c’est la réalité, ce n’est pas près de changer et il faut en tenir compte si on ne veut pas que le chaos s’installe avec toutes ses conséquences à l’échelle planétaire, parce que tout ce qui touche à cette région a des répercussions qui peuvent très vite se révéler incontrôlables et cataclysmiques, pétrole oblige. Alors si demain les Etats-Unis laissaient tomber l’Arabie Saoudite avec qui elle a des relations très proches depuis plus de 75 ans, la Chine et la Russie combleraient aussitôt le vide et lui vendraient les armes dont elle a besoin. Ces deux pays sont proches de l’Iran pour le moment mais c’est seulement pour des intérêts stratégiques à court et moyen terme. L’Europe aussi ne peut pas se permettre de s’éloigner de l’Arabie d’autant plus que celle ci est un important fournisseur d’énergie, peut-être même le plus important pour elle.
Donc les cris d’orfraies, les outrages et les déclarations excessives ne sont que pour l’apparence. Il y a un proverbe en anglais qui dit « better the devil you know than the one you don’t », qui veut dire « qu’il vaut mieux le diable que tu connais que celui que tu ne connais pas ». Donc ON CONTINUERA À VOIR L’ARABIE SE COMPORTER DE MANIÈRE ABUSIVE .
Seuls les Etats-Unis, allié stratégique et traditionnel, peuvent l’empêcher d’aller trop loin, et encore, avec des pincettes. L’affaiblir c’est renforcer l’Iran ou les Frères Musulmans, et vice-versa-versa… parce que ce trio en rivalité constante cherche, chacun de son côté, la suprématie régionale et religieuse et que cet équilibre est précaire.
Donc Khashoggi, Badaoui et les atrocités commises au Yémen, pour lesquelles les trois parties sont responsables, rien ne changera. Les états n’ont pas de sentiments, ils n’ont que des intérêts. Qu’on se le dise une fois pour toutes. On peut être scandalisés et meurtris par les photos d’enfants du Yémen, on ne pèse pas lourd dans cette équation. L’Iran continuera à armer les Houtis, l’Arabie à les combattre et Erdogan compter les points, pour le moment…
Eber Haddad
On ne peut reprocher son immobilisme à la CDH: pour fêter son 60° anniversaire, elle s’est transformée en CONSEIL pour remplacer la COMMISSION. C’est donc ce CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU, dont les 47 pays membres sont connus pour leur nature résolument bienveillante, qui est devenu une institution prestigieuse dont le but officieux est la condamnation permanente d’Israël.
L’article ne dit pas qu’il s’agissait de l' »examen périodique universel » (sic) que chaque membre doit subir régulièrement face à un groupe de travail comprenant, de droit, tous les Etats membres, sans obligation de participation. Ainsi, les Etats Unis, démissionnaires du CDH ont tenu des propos peu aimables pour l’Arabie Saoudite, comme de nombreux pays européens et sud américains. C’est la règle du jeu de l’ONU qui, par nature se mêle des affaires extérieures et intérieures des Etats, la raison pour laquelle la Suisse considérait sagement que sa neutralité était incompatible avec une adhésion, temps heureux. Après la règle, le jeu: il s’agit de l’ONU et les bavardages des Etats membres sont une production de consommation interne. Hors de l’ONU, on reprend les règles de la diplomatie.
Ces règles diplomatiques sont indispensables, quoi qu’en disent les beaux esprits. Elles devraient prévenir toute ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, ce qui ne se fait malheureusement pas; les goûts politiciens pour la vertu et la démagogie avide de condamnations et stigmatisations s’y emploient.
L’assassinat des opposants politique, dans des pays étrangers, est une vieille tradition du proche et du moyen orient, le seul reproche est de se faire surprendre à violer la souveraineté du pays intéressé. Pour le reste, ces tourbillons de représailles exigées contre l’Arabie Saoudite sont stupides comme grotesques.
Notre vertu outragée crie vengeance. Quelle vertu? Quelle vengeance? Cette rage des « sanctions » est malsaine. Rien n’a changé en Arabie Saoudite, dans un sens vertueux ou maléfique.
Les amateurs de livres achètent ceux-ci « en l’état ». Nous avons des relations entre Etats, non entre régimes politiques, et nous devons accepter les pays « en l’état », non comme ils devraient être, après quelques siècles de guerres. Il ne s’agit pas de real politik, d’intérêts commerciaux ou de lâchetés politiques, nous devons avoir des relations apaisées avec tous les pays, offrant nos productions et notre culture. Après ces efforts pénibles, nous pourrions recevoir, comme friandise, une politique étrangère Israëlienne moins agressive contre notre pays et nos intérêts.
L’opinion accepterait alors l’expulsion de nos BDS les plus hystériques vers l’industrie hôtelière saoudienne, suivant les traditions contractuelles locales.
« L’assassinat des opposants politique, dans des pays étrangers, est une vieille tradition du proche et du moyen orient…. », dites-vous.
Le « du proche et du moyen orient » est superflu.
C’est sans doute aussi une tradition russe ; on l’a vu récemment et plus d’une fois.
Et pour peu que l’on accepte qu’il est impossible de distinguer clairement entre un opposant politique « pur » et son collègue prétendu, à tort ou à raison, « terroriste », d’autres pays usent de cette tradition.
Liste non exhaustive :
USA ; la CIA et ses alliés ne s’en sont jamais privés.
Israël.
France ; de l’affaire du Rainbow Warrior aux aveux de Hollande publiés par Lhomme et Davet (« un président ne devrait pas dire ça»…) et jamais démentis ; passant par la « liquidation extra judiciaire » de Kadhafi dont on entendra encore parler et j’en passe.
Ne pas tout mélanger : il s’agit d’opposants politiques ayant fui leur pays d’origine. Les opposants politiques, au gouvernement élu par la majorité des électeurs, de démocraties comme la France et les USA ne fuient pas à l’étranger…
La CIA et la France peuvent assassiner des ennemis étrangers en dehors de leurs frontières (les jihadistes en ce moments) et non des opposants politiques
allez enterer cette affaire laisser le prince saoudien aire sous travail , il fait un excellent nettoyage en profondeur , ne vous mêler pas de la vie d un pays , a cause de gens comme vous il ny aura jamais de paix dans le monde vous faitent du mal a un pays pour un autre en occurrence la turquie . vous avez trouver juste cet enfouirer d assassin pour lui donner raison
oseriez vous dire du mal de poutine ???? non bien sur
alors messiers les journalo rester dans votre coin jouet aux flechettes ou au billes encaisser votre paye et arreter d enmerder le monde
Globalement d’accord.