Certains membres de la classe politique belge critiquent la décision de renommer le marché de Noël « marché d’hiver ».
L’hiver n’est pas encore à nos portes, mais le marché de Noël de Bruges fait déjà parler de lui. À trois semaines de son inauguration sur la Grand-Place de la ville flamande, différents hommes politiques ont vivement réagi à la décision de renommer le traditionnel marché de Noël (« kerstmarkt » en néerlandais) en marché d’hiver, « wintermarkt ».
« C’est incroyable de voir comment certains veulent voir disparaître nos traditions les plus anciennes au nom du soi-disant concept de ‘tolérance’ », s’est ainsi exprimé le 28 octobre sur Twitter le sénateur Pol Van Den Driessch, du parti de droite Nouvelle Alliance Flamande (N-VA).
« Ce nom est carrément ridicule », poursuit-il dans une interview au quotidien néerlandophone Het Nieusblad. « Que vous soyez religieux ou non, le marché de Noël fait partie de notre culture. Il n’y a aucune raison de jeter les traditions par-dessus bord, et certainement pas sous prétexte de la neutralité. Connaissez-vous un musulman qui refuse de visiter un marché de Noël de peur d’être bousculé par les valeurs et les normes catholiques ? »
« Allons-nous en », a commenté ironiquement sur Twitter le secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Theo Francken, également du parti N-VA, et connu pour ses déclarations polémiques en matière d’immigration.
Faire place à plus d’activités
La fédération des marchands de Bruges affirme pourtant ne pas saisir les raisons d’une telle polémique. « Avec cette dénomination, nous voulons adopter une position neutre », a déclaré l’organisateur Piet Vanderyse au quotidien Het Laatste Nieuws. « C’est déjà la deuxième année que nous utilisons cette appellation et nous ne comprenons pas d’où vient cette soudaine indignation. »
D’après les organisateurs, ce changement de nom aurait pour but d’accorder plus de place à d’autres activités hivernales, notamment sportives. Il permettrait en outre de justifier l’ouverture du marché avant la Saint-Nicolas, le 6 décembre. « Cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus d’esprit de Noël, tient cependant à rassurer Piet Vanderyse, il y aura des chants de Noël, une crèche et un arbre de Noël. »
Le marché de Noël de Bruges n’est pas le premier de Belgique à adopter une dénomination non religieuse : la ville de Bruxelles a par exemple opté pour « Plaisirs d’hiver ». Gand, Hasselt et Anvers, commune pourtant dirigée par le président du N-VA Bart de Wever, ont également opté pour des noms comprenant le mot « hiver ».
Un problème superficiel
Selon le philosophe de la culture Lieven De Cauter, de l’université catholique de Louvain, rien de surprenant à ce que l’évolution des traditions de Noël provoque une telle polémique. « Nous sommes très doués pour être sensibles à des problèmes aussi superficiels », a-t-il déclaré dans une interview à Het Nieusblad. « Le marché de Noël n’est même pas une tradition flamande. Ces étals ne sont certainement pas ici depuis plus de vingt ans », poursuit-il, avant de noter qu’une tradition peut néanmoins se développer rapidement.
Pierre Sautreuil, la-croix.com
Il ne faut plus se mettre à 4 pattes, stoppez cette islamisation en France en Belgique et dans toute l’Europe.
Les maîtres n’ont même plus besoin de demander, les vassaux accourent au devant de leurs désirs.