Ofer Berkovitch, candidat à la mairie de Jérusalem, une interview de José Boublil

Dans quelques jours les gens vont voter pour le maire de la capitale d’Israël, et l’une des villes phares de très nombreux enjeux : politique, social, de rapprochement entre les peuples, etc…

Vous avez, comme les autres candidats, cherché le soutien de français qui, à Jérusalem, n’ont pas forcément la même vision que vous sur plusieurs sujets.

1) Tout le monde dit que vous êtes à l’extrême gauche de l’échiquier politique, avec notamment des soutiens des groupes Meretz et même B’Tselem.

Est-ce vrai ? Si non, comment considérez vous le genre de groupe comme B’Tselem.? Et selon vous il n’y a jamais eu de proximité avec ces deux institutions politique ou associative ?

Hitorerut est un mouvement fédérateur qui réunit toutes les parties de l’échiquier politique avec pour seul but la meilleure représentation possible de Jérusalem. Il y a à Hitorerut des gens encartés au likud, au bayt hayehudi, aussi à avoda, des gens de droite comme des gens de gauche, 50% de religieux et 50% de laïcs et des Haredim modernes. Le but étant de créer un large front sioniste unifié qui comprend que la vraie question à Jérusalem concerne la survie de la communauté sioniste dans la ville. Ce sionisme, c’est notre raison d’être !.

J’ai pour ma part servi dans Tsahal 6 ans dans une unité d’élite, je continue à faire des miluim une fois par semaine, je suis profondément patriote et je continuerai à défendre Tsahal partout et tout le temps.

Pour ce qui est du soutien de tel ou tel groupe, Il est possible que des électeurs de merets me soutiennent mais à ma connaissance il n’y a aucune directive de vote en ce sens de la part de merets . Il n’y a aucune proximité avec betselem ou la keren hadasha comme mes concurrents ont essayé de le faire croire. Ce sont des mensonges et de la désinformation.

2) Sur le plan religieux, même si la ligne officielle est le statu quo comment se fait-il que tant de gens disent que plusieurs fois dans votre carrière vous avez annoncé le souhait de faire fonctionner les bus, les restaurants et autres le chabbat. C’est une idée que vous n’avez jamais eue ?

Le shabbat à Jérusalem a une ambiance particulière comme nulle part ailleurs. Et pour rien au monde nous ne changerons cela. Pour autant, Je me présente à la mairie de Jérusalem et non au poste de grand rabbin de la ville . Je sais pertinemment que sur le plan hilhatique, il est interdit de voyager shabbat ou de payer un café. Cependant cette ville est composée de religieux de toutes tendances et aussi de gens qui ne le sont pas. Ils sont ici chez eux au même titre que les autres et il est normal qu’ils puissent s’y sentir bien. Si Jérusalem n’est pas pour tous, alors elle ne sera tout simplememt pas.

Nous avons toujours soutenu le statu quo qui stipule que les cafés et autres lieux de divertissement peuvent ouvrir le shabbat si les propriétaires le désirent. Donc si le statu quo est bafoué dans un sens ou dans un autre je le défendrais car il faut précieusement le garder. C’est notre garantie pour le bien vivre ensemble dans notre capitale qui est bien entendu la capitale d’Israël mais aussi de tout le peuple juif. Il faut faire preuve de beaucoup de sensibilité car c’est effectivement un sujet sensible mais on doit pouvoir accepter tout le monde

On ne changera pas le statu quo et on conservera la sainteté de shabbat tout en permettant à ceux qui ne respectent pas le shabbat de pouvoir profiter aussi de leur shabbat à leur façon sans que cela dérange les autres. Précisons que tous les candidats sans aucune exception sont pour la maintien du statu quo dans sa forme actuelle tout comme moi et ceux qui ne sont pas d’accord avec nous sur ce sujet ne sont donc pas d’accord avec les autres candidats non plus.

3) on dit que vous êtes peu ouvert à toutes les tendances haredis. Pourtant, c’est bien un groupe très important à Jérusalem dont le niveau de pauvreté est souvent dramatique. Pouvez vous nous dire votre vision de l’évolution que vous souhaitez pour ce groupe.

Au contraire je suis très ouvert à toutes les tendances de population vivant à Jérusalem. Bien entendu le public haredi est un des principaux publics de note capitale et nous devons aussi les intégrer à l’évolution de la ville. Il y a au sein d’hitorerut tout un courant de haredim dits modernes, qui sont intégrés dans le monde du travail, qui servent dans l’armée et qui sont fatigués d’être les pantins des politiciens de bne brak . Ils ont leurs idées bien arrêtées et ne veulent pas qu’on pense à leur place. Ceux-là sont actifs au sein d’hitorerut. Une fois élu j’œuvrerai pour tous les secteurs de la population et l’emploi dans le milieu haredi est un des points que je voudrai développer en premier lieu.

C’est d’abord par l’emploi que nous parviendrons à intégrer les haredim dans l’expansion de la ville et eux aussi pourront profiter de son essor. Il faudra trouver des solutions adaptées afin qu’ils puissent profiter de l’essor de Jérusalem tout en restant fidèles à leurs principes et mode de vie. Je serai totalement daltonien en ce domaine et mm si eux ne m’ont pas choisi pour être leur maire je les servirai au même titre que je servirai tous les yerushalmim.

José Boublil