L’écosystème israélien est bien connu pour ses avancées dans les domaines de la haute technologie ainsi que pour son nombre important de start-up, incubateurs et accélérateurs. Première en termes de concentration d’employés dans le secteur de la High Tech, Israël compte à son actif 11 licornes face l’Hexagone qui n’en compte que 3, nous relate Le Parisien.
Sur le plan académique, Israël n’a rien à envier aux autres pays avec ses trois principales universités classées parmi les 100 établissements les plus innovants du monde dont le Technion – Israel Institute of Technology, la plus ancienne université du pays. « Au Technion, 42 % des étudiants sont des femmes, 58 % sont des hommes » déclare le prof. Peretz Lavie, Président du Technion.
A l’occasion des 70 ans de la start-up nation, revenons sur les femmes jouant un rôle crucial dans les secteurs de la technologie et dans la croissance économique de ce pays.
Miriam Erez
Professeur de la faculté d’ingénierie et de management industriel au Technion à Haifa. Ses recherches portent principalement sur la motivation au travail, la recherche interculturelle et l’innovation. Elle est à la tête du centre de connaissances pour l’innovation et présidente du conseil national pour la promotion des femmes dans le domaine des sciences et de la technologie.
Tamar Yaniv
Diplômée du Technion en design industriel, Tamar Yanic est fondatrice et CEO de l’agence Preen.me, basée à Tel Aviv. Preen.Me est une nouvelle génération de plateforme marketing de micro-influenceurs et de solutions numériques réalisant des campagnes sociales à grande échelle pour des marques de renom tel que LVMH, Coty, Estee Lauder, L’Oreal et KAO.
Kira Radinsky
Cette jeune israélienne de 28 ans a obtenu son doctorat en informatique au Technion avant d’y être nommée professeur invité. Kira Radinsky a élaboré un algorithme permettant de prévoir l’arrivée de crises sociales et gouvernementales à partir du recoupement des événements actuels et passés. Sa technologie se base sur l’hypothèse que chaque facteur ayant conduit à une action dans le passé est susceptible d’engendrer une action similaire dans le futur.
Jenny Drezin
Après des études dans les médias et la communication au sein de l’UNIFEM (United Nations Development Fund for Women), elle fonde un cabinet de consulting et y travaille pendant 9 ans. Depuis 2015, associée à Miron Perel (diplômé du Technion en aerospatial) et Eli Baram (diplômé en informatique à l’Université de Tel Aviv), elle a fondé et occupe le poste de directrice générale du marketing chez Sidekix, une sorte de Waze pour les piétons.
Galia Maayan
Professeur adjoint du département de chimie Schulich du Technion, Galia Maayan s’est intéressée à l’utilisation de l’hydrogène comme alternative écologique aux carburants actuels. Ses recherches, inspirées du processus de photosynthèse, lui ont permis de mettre au point un complexe moléculaire optimisant l’oxydation de l’eau. Ce procédé pourrait permettre de produire rapidement et en grande quantité de l’oxygène et de l’hydrogène et répondre ainsi aux préoccupations environnementales contemporaines.
Marcelle Machluf
Professeur et doyenne de la faculté de biotechnologie et du génie alimentaire au Technion. Elle est également directrice du laboratoire délivrant les médications contre le cancer et des technologies basées sur les cellules. Ses recherches portent sur le développement de nanoparticules dans le traitement du cancer, des nano-systèmes pour les vaccins à AND, ainsi que sur l’ingénierie des tissus du cœur et des vaisseaux sanguins via l’utilisation de tissus cardiaques porcins, sous les auspices de l’institut de nanotechnologie Russel Berrie du Technion (RBNI).
Elle a remporté le prix de l’innovation Hersel Rich au Technion en 2010 et a été sélectionnée cette année pour porter le flambeau lors de la cérémonie pour les 70 ans d’indépendance d’Israël afin de reconnaître nationalement sa contribution dans les sciences et l’éducation.
Yehudit Judy Dori
Doyenne et professeur de la faculté d’éducation de science et de technologie au Technion, elle est aussi professeur invité au MIT. Ses recherches englobent l’apprentissage dans des cadres riches en technologie, l’évaluation de l’éducation, les visualisations scientifiques et la métacognition au sein des universitaires. Yehudit Judy Dori est membre du comité de rédaction du Journal of Science Education and Technology (JOST) et a été deux fois membre du comité de rédaction du Journal of Research in Science Teaching (JRST). Elle a siégé au comité NARST, une organisation d’envergure mondiale visant à améliorer la manière dont les sciences sont enseignées. Dans le cadre de ses collaborations avec le MIT, elle a également été désignée comme rédactrice invitée de deux numéros exclusifs du « Journal of Science Education and Technology » dédiés aux réformes de l’éducation au MIT.
Reem Younis
Véritable modèle de réussite entrepreneuriale arabo-israélienne en Israël, elle travaille à développer les parcours analogues au sien. Après un diplôme en génie civile au Technion, elle co-fonde en 1993 Alpha-Oméga Ltd., une entreprise de neuroscience visant à traiter les maladies neurologiques et psychiatriques. Dix ans plus tard, elle décide de s’investir plus amplement dans le travail d’intégration des arabes en Israël ainsi qu’au problème de chômage. Pour cela, elle devient membre du conseil « Kav Mashve », une coalition prônant l’égalité des diplômés universitaires sur le marché du travail israélien, mais également membre du « Service public israélien de l’emploi », une corporation statutaire du gouvernement ayant pour ambition de baisser le taux de chômage.
Yoelle Maarek
Aujourd’hui vice présidente d’Amazon et responsable des recherches « Alexa Shopping » du groupe Amazon. Yoelle Maarek a été diplômé de plusieurs grandes institutions, dont l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et l’université Pierre et Marie Curie de Paris, ainsi qu’au Technion en Israël où elle obtient son doctorat en informatique et où elle occupe désormais une place en tant que membre du conseil des gouverneurs. Elle a travaillé pour des sociétés mondialement réputées, comme IBM et Google. Elle a ainsi fondé en 2006 le centre d’ingénierie Google de Haifa où ses travaux se sont principalement portés sur l’autocomplétion. Suite à cette expérience elle a rejoint l’équipe de recherche de Yahoo avant de rejoindre Amazon en 2017.
Shani Elitsur
Ses travaux au sein de la faculté aérospatiale du Technion lui ont permis de mettre au point une méthode de fabrication d’hydrogène à partir d’eau et d’aluminium. Cette technique pourrait permettre aux avions en plein vol de produire de l’hydrogène à moindre coût et de le transformer en énergie électrique utilisable, palliant ainsi les alarmants soucis de pollution liés à ce moyen de transport.
Tamar Bercovici
Diplômée du Technion en informatique, elle est aujourd’hui directrice de l’ingénierie de la société Box. Elle y dirige deux équipes spécialisées dans le développement des bases de données et de l’infrastructure informatique. Tamar Bercovici est régulièrement conviée à des conférences sur le thème de la technologie où elle partage ses connaissances sur l’architecture des bases de données. Elle a également été nommée l’une des 22 femmes ingénieurs les plus puissantes de Business Insider.
Tal Gilboa
En 2017 elle est la toute première étudiante du Technion à remporter la bourse Clore. Cette bourse récompense des scientifiques prodigieux et leur offre une bourse de trois ans, une gratification pour les frais de recherche ainsi qu’un prix personnel. Dans le cadre de ses travaux au sein de la faculté de génie biomédical du Technion, Tal Gilboa a développé un appareil capable de réaliser une lecture optique des molécules d’ADN lors de leur passage à travers un nano pore. La précision inouïe de cette technologie permet une caractérisation formelle de la molécule. Les données récoltées peuvent ensuite être utilisées dans la modélisation précise de certaines infections ainsi que dans la résistance des bactéries aux antibiotiques.
Limor Kessem
Certifié responsable de la sécurité des systèmes d’information (CISO) et gestionnaire en cyber sécurité au Technion en 2017, elle est actuellement l’une des principales expertes en cyber-intelligence au sein du groupe IBM. Considérée comme une autorité en matière de menaces émergentes liées à la cybercriminalité, elle profite de ce statut pour donner des conférences et travailler au contenu du blog « Security Intelligence » d’IBM.
Shuli C. Shwartz
Directrice générale du DRIVE, accélérateur du Technion, Shuli C. Shwartz a obtenu un doctorat en mathématiques appliquées à l’université de Brown, un MBA au Technion ainsi qu’un autre diplôme en mathématiques à l’université hébraïque de Jérusalem. Avant de rejoindre le Technion en 2008, Shuli Shwartz met en pratique ses compétences d’entrepreneure et fonde le laboratoire médical Samsung en Israël afin de développer de nouvelles solutions pour l’imagerie médicale. Elle co-dirigera par la suite le Runway, un incubateur technologique à l’institut Jacobs Technion-Cornell de New-York.
Shlomit Weiss
Diplômée d’un master en génie électrique au Technion, Shlomit Weiss a par la suite travaillé à de nombreux postes au sein d’Intel de 1989 à 2017. Durant ses années au sein d’Intel, Shlomit Weiss a obtenu l’IAA (prix de réalisation exceptionnelle) sur le projet « Core 2 Due ». Ce prix est considéré comme l’un des plus prestigieux pour l’architecture de ce CPU (processeur central). En décembre dernier, elle a été nommée vice présidente principale de la « Silicon Engineering » chez Mellanox Technologies.
Bien que les femmes soient encore minoritaires dans le secteur de la high-tech, en Israël et dans le reste du monde, la situation tend à changer depuis quelques années pour la start-up nation. Mon expérience professionnelle en tant que Directrice Générale du Technion France et en tant que femme, depuis plus de 15 ans, m’a sensibilisée à la place des femmes dans le secteur des STIM (Sciences Technologies Ingénierie et Mathématiques). Par ailleurs, ma vision franco-israélienne unique, ayant vécu en Israël 20 ans et ayant servi dans l’armée deux ans, m’a permis de suivre l’évolution de la place de la femme dans ces deux pays qui partagent tant de valeurs communes. En 2015, le classement mondial des écosystèmes de start-up avait placé Tel Aviv en tant que 5èmeville ayant le plus important pourcentage d’entreprises créées par des femmes. Le pays est plus généralement au-dessus de la moyenne mondiale en ce qui concerne le soutien à l’enseignement scientifique pour les femmes et le développement d’opportunités équivalentes entre les deux sexes. L’augmentation du nombre de femmes dans le monde de la High Tech n’a cessé de croître depuis de nombreuses années grâce à de multiples initiatives d’encouragement pour la parité, apportant ainsi la diversité et la créativité essentielles à ce secteur.
Source : forbes.fr
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