Le dernier attentat meurtrier dans la zone industrielle de Barkan pose de grands dilemmes aux autorités israéliennes.
Après chaque terrible attentat de ce genre, la méfiance soudainement resurgit avec force et plusieurs questions sont posées : comment les Palestiniens souhaitent-ils aboutir à la paix et à la coexistence quand, à Gaza et à Ramallah, leurs leaders se félicitent des attentats et veulent relancer une nouvelle Intifada, tout en glorifiant « l’acte courageux » des terroristes ?
Comment ne pas être révolté par l’ingratitude mortelle de ces ouvriers qui tuent de sang-froid leurs propres employeurs ? Comment pouvoir gérer l’emploi de dizaines de milliers de Palestiniens dans des entreprises israéliennes en risquant quotidiennement des actes terroristes ?
Refuser un travail à un père de famille pourrait peut-être l’inciter à la haine et au désespoir, mais l’embaucher en risquant sa propre vie serait-ce une meilleure solution ?
C’est clair, tant que l’Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas en tête, ne condamnent pas fermement chaque attaque contre des civils israéliens, et encouragent toujours ces actes barbares, en versant un salaire aux auteurs et à leurs familles, les attentats se poursuivront et la coexistence avec les Palestiniens s’éloignera.
Depuis déjà 50 ans, Israël permet aux Palestiniens de travailler chez les Israéliens. Depuis plusieurs décennies, les villages avoisinants et les zones industrielles accueillent chaque jour des milliers d’ouvriers venus de Cisjordanie. Ils font partie des activités municipales, sont employés principalement dans le bâtiment mais aussi dans le ménage quotidien des foyers, en recevant un salaire honorable et élevé. Ces ouvriers connaissent chaque famille, et chaque coin du village, et parlent parfaitement l’hébreu. On leur confie parfois les clés des maisons et la confiance régnait.
Les habitants de Barkan, Atarot, Goush Etzion ou Har Hadar voulaient prouver qu’ils pouvaient devenir le microcosme de la coexistence, où Palestiniens et Israéliens vivraient en harmonie. Des entrepreneurs et des hommes d’affaires ont créé des milliers d’emplois. Sodastream ou Rami Lévy sont, parmi tant d’autres, des initiatives courageuses et bénéfiques pour tous. Des extrémistes ont tenté de saboter ces entreprises. Le mouvement BDS, par le boycott des produits, et les terroristes par des attentats. Pourquoi ?
Pourquoi l’Autorité palestinienne n’encourage-t-elle pas ces nobles initiatives ? Pourtant, l’économie israélienne est assez forte et elle est capable d’intégrer ces dizaines de milliers de travailleurs.
Ces odieux attentats et la campagne du BDS n’ont pas mis fin à cet esprit de bon voisinage. La majorité silencieuse des Palestiniens cherchent réellement à coexister avec les Israéliens mais craignent d’être traités de collaborateurs, de vivre d’un salaire de la peur.
Dans la même veine, une longue réflexion sur la manipulation scandaleuse des médias. Ces jours-ci une longue interview du chef du Hamas, Yahya Sinwar, publiée sur plusieurs pages dans un journal israélien, a eu un énorme retentissement. La manchette du Yediot Aharonot titrait en exclusivité deux jours de suite : « Je ne veux plus faire la guerre ». Propos repris par tous les médias et les réseaux sociaux et particulièrement par le correspondant du Monde.
Pourtant et curieusement, nous apprenons que ce chef terroriste palestinien qui a purgé de longues années en prison déclare n’avoir jamais accordé un entretien à la presse israélienne. « Il n’est pas question de normaliser nos relations avec l’occupant sioniste » dit-il après coup.
En réalité, il s’était entretenu avec une journaliste italienne Francisca Bori. Celle-ci a certes obtenu un scoop, mais ignore la langue de la Bible.
Elle se pose effectivement la question sur la véracité des propos traduits en hébreu. Elle avoue que cette interview était destinée au départ au journal La Repubblica… et non au Yediot Aharonot. Et elle ajoute : « j’ai proposé cette interview à plusieurs médias européens dont le Gardian londonien. On m’a répliqué que leur rédaction ne publie pas des entretiens avec des chefs terroristes. » Seul Yediot l’a acceptée. C’est clair !
Qui croire ? Comment la presse et des journalistes peuvent-ils « fabriquer » des interviews ? Comment un journal israélien est tombé si bas pour pouvoir vendre plus ? Comment ose-t-il tromper ses lecteurs et l’opinion publique sur un sujet si explosif au moment où des affrontements se poursuivent dans la bande de Gaza ?
Des questions graves sur la déontologie, l’éthique et la manipulation d’un chef terroriste, à bien méditer…
Freddy Eytan, Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org
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