L’historien et essayiste, longtemps engagé dans la lutte anticolonialiste et syndicaliste, raconte la genèse du mouvement islamo-gauchiste, sa connivence avec l’islamisme anti-occidental et sa longue dérive idéologique. Pour Jacques Julliard, cette haine de la France, renvoyée sans cesse à sa culpabilité, est un néovichysme.
Revue des Deux Mondes – Qu’est-ce que l’islamo-gauchisme ? De quelles traditions à gauche ou à l’extrême gauche est-il issu ?
Jacques Julliard – C’est une expression récente qui est effectivement polémique, comme le lui reprochent ceux qui en sont la cible. Je crois que c’est Pierre-André Taguieff qui, le premier, a utilisé l’expression. L’islamo-gauchisme désigne un courant de pensée qui considère que le réveil de l’islam et la montée de l’islamisme sont des éléments de critique très intéressants du néocapitalisme et, d’une certaine manière, se substituent à la lutte des classes et au prolétariat classique, qui a déçu ceux qui comptaient sur lui.
« Aujourd’hui un certain nombre de personnalités de gauche sont fascinées par ces formes inédites d’obscurantisme religieux. »
Je souligne aussi que la plupart du temps les islamo-gauchistes ne sont pas des musulmans mais des compagnons de route. Pour ce qui est de la France, c’est le fait d’intellectuels, de groupuscules, de certains médias comme Mediapart. Ce n’est pas un mouvement organisé, son importance vient de son influence sur le monde des médias (beaucoup de journaux, de radios, la presse de gauche en général, Libération en particulier). Aujourd’hui un certain nombre de personnalités de gauche sont fascinées par ces formes inédites d’obscurantisme religieux.
Revue des Deux Mondes – Dans l’un de vos articles, vous parlez d’un « mouvement intello collabo ». Qu’entendez-vous par là ?
Jacques Julliard – Le mouvement manifeste une certaine compréhension, une certaine indulgence, parfois un brin de connivence, non avec le terrorisme certes, mais avec des milieux islamistes. On le voit bien avec Tariq Ramadan, qui disposait de contacts très divers dans les milieux intellectuels français. Cette indulgence et cette complaisance sont en décalage complet avec le reste de la population. Beaucoup d’entre eux, chez les jeunes surtout, considèrent qu’il faut être du côté des pauvres et que l’islam est la religion des pauvres, alors qu’il peut tout aussi bien s’identifier aux émirs d’Arabie saoudite ou du Qatar.
« L’islamo-gauchisme ne doit pas être confondu avec la philosophie des droits de l’homme, même s’il existe des rapprochements. »
Attention donc à ne pas confondre l’islamo-gauchisme d’aujourd’hui avec l’anticolonialisme et même l’antiracisme. Pendant les guerres coloniales, un tel mouvement n’existait pas. Bien au contraire, beaucoup de gens de gauche se méfiaient des tendances religieuses dans l’insurrection algérienne. Une partie des milieux syndicaux, la Fédération de l’éducation nationale par exemple, prenait parti, dans une certaine mesure, pour les nationalistes mais préférait le mouvement de Messali Hadj, laïque, au Front de libération nationale (FLN), lié à l’islam. J’ai été un anticolonialiste, j’ai mené toutes les batailles en faveur des musulmans, en Algérie, en Bosnie, au Darfour… Il est évident que cette tentation religieuse ne m’a jamais effleuré. Bien au contraire.
L’islamo-gauchisme ne doit pas non plus être confondu avec la philosophie des droits de l’homme, même s’il existe des rapprochements. Cette philosophie s’est développée après la période coloniale, elle est née avec l’islamisme et a suscité chez nombre d’intellectuels une sympathie comparable à celle qui a existé en faveur du communisme pendant la guerre froide. Par leurs origines et leur appartenance nationale, ses adeptes sont du côté des cibles de l’islamo-gauchisme mais idéologiquement ils « passent » dans le camp adverse […]
Valerie Torania, revuedesdeuxmondes.fr
Les « papy » font de la résistance?
C est les cocos idiotsqui font de la resistance
Ce sont les idiots font de la resistance
M. Julliard peut parler du SGEN mais ses idées sur la FEN semblent confuses. Les enseignants ont toujours été le ventre mou de la gauche française, préférant contempler leur nombril vertueux que se salir les mains, ce que toute action politique rend inévitable.
Comme l’empire allemand et l’empire autrichien, les nazis et les fascistes italiens montèrent quelques réseaux maghrébins, et égyptiens, dans un foutoir d’anticolonialisme plus ou moins islamique. Les nazis connurent leur plus grand succès avec les musulmans bosniaques qui poursuivirent (4500 hommes) leur combat fasciste contre Israël en 1948. Ces réseaux permirent au corps préfectoral algérien, sorti presque intact du régime de Vichy, d’intoxiquer la SFIO et le PCF contre un nationalisme présenté comme fascisant et musulman. Le PPA était connu pour son antisémitisme et le PCA s’opposa naturellement au MNA dans un accord boiteux avec un FLN hégémonique par nature. Que le MNA se soit montré plus laïque que le FLN est une douce fantaisie pour intellectuels craintifs. Les autorités politiques et administratives françaises préféraient parler de « musulmans » que d’Algériens, la pente de propagande était faite, pour tous. La fameuse bataille d’Alger, qui devait assurer la victoire, fit basculer le FLN vers la tendance évidemment plus dure de l’ALN. La religion musulmane fut utilisée avec succès dans les batailles secrètes de la DST et de la DGSE pour opposer le FLN et le PCA, et diverses factions du FLN entre elles. Dans la guerre implacable que le FLN menait pour maintenir l’unité de combat, la douceur du MNA, telle qu’elle était perçue par des intellectuels français, est une imposture.
La lutte politique française pour l’indépendance de l’Algérie n’était pas une lutte de soutien au FLN, encore moins de soutien aux « musulmans », favorisés par M. Julliard, mais une lutte de défense de la République contre une guerre qui pourrissait le pays et créait une subversion militaire et un danger croissants.
Tous les partis politiques français refusent tout fondement ethnique ou religieux à l’action républicaine. Si l' »islamo-gauchisme » a une existence, ce n’est que l’apparence d’existence d’un quarteron de connards gauchistes qui pensent être encore en vie, après 50 années de méfaits au service de la droite. Notre combat commun est de revivifier notre système politique fondé sur des partis et des programmes, non des mini combats de mini chefs.
En attendant, je propose qu’un tour soit installé au portail du Conseil constitutionnel, afin d’accueillir la personne de M. Macron que le peuple républicain, à bout de patience, viendra déposer.
J’avoue que mon commentaire n’était pas très pertinent mais quand nous entendons Mme Aubry s’offusquer de ne plus être en république alors qu’elle intervenait tout sourire dans les « oumma » meetings avec la présence de T.Ramadan chez les « ch’tis », je me suis permis de me moquer:comment dit-on, « un anticolonialiste »? Il se sent colonisé???
Bien à vous tous.
Que de verbiage, la syntaxe est correcte mais le sens est absent. Et que de généralités: les profs ceci.. les communistes cela …
tout ça pour un oxymore: un gauchiste, i.e. quelqu’un d’extrême gauche (ex LCR, MPA, LO, Anarchiste, …) est généralement un athée, toujours un laïc (ne pas confondre) qui « bouffe du curé » (ça inclus les imams, les rabbins et les bonzes). Autant dire que les gauchiste et les islamistes (et autres religieux intégristes) n’habitent pas la même planète. islamo-gauchistes dites vous … MDR!