J’espère que comme moi vous étiez très nombreux jeudi soir devant votre poste de télévision pour voir ou revoir le film « 24 jours » d’Alexandre Arcady.
Ce film qui nous a fait revivre ces 24 jours d’horreur de janvier 2006 au cours desquels Ilan Halimi zal a été enlevé, torturé, brûlé et abandonné agonisant sur le bas côté d’une route. Ilan a subit cela parce qu’il était Juif.
Ce film retrace le cauchemar vécu par Ilan et sa famille. Il montre l’horreur, les complicités et le silence des plus de 500 personnes vivant dans la cité où Ilan a été emmené et torturé. Il montre la Haine antijuive.
Il nous fait revivre le déni de certains responsables de l’enquête qui refusaient de reconnaître l’évidence et la réalité antisémite de cet enlèvement.
Il montre les failles d’un système qui dans ce cas, a été incapable d’admettre que sa grille de lecture était fausse.
Il montre la souffrance d’une famille forcée au silence.
Il montre l’amour d’une mère qui sentait dans sa chair que l’on faisait souffrir son fils.
Ce film est non seulement un témoignage indispensable mais il est un Cri que nous avons tous poussé à l’annonce de ce drame.
Il est le cri que nous voulons toujours présent d’une communauté juive qui s’est retrouvée bien seule dans les rues de Paris.
Ce cri que l’on aurait aimé être suffisamment puissant pour qu’il résonne à tout jamais dans la tête de chaque Français.
Ce cri qui aurait dû hanter à tout jamais ceux qui ont vu, qui savaient et se sont tus.
Un cri qui aurait éviter d’autres crimes antisémites !
Ce film aurait du être projeté partout dans nos écoles, dans nos villes et nos banlieues. Mais le courage politique a manqué !
Ce n’est que quatre ans après sa sortie en salles qu’enfin le service public l’a programmé.
Ilan Halimi a été tué parce qu’ils étaient juifs !
Ce cri là, nous ne cesserons de le pousser même si il dérange et parce que aujourd’hui encore et depuis 2006 d’autres juifs ont été assassiné pour ce qu’ils étaient : des Juifs !
Au 20ème siècle, quelques années après la Shoa, en France des Juifs meurent.
Ce film est bien plus que l’histoire de ce pauvre Ilan zal, il est le J’Accuse du XXe siècle !
Ilan est aujourd’hui enterré à Jérusalem et sa maman Ruth, impressionnante de dignité, déclarait lors du transfert du corps que « là-bas il ne risquait pas d’être souillé par l’un de ceux qui l’ont torturé et assassiné ».
Cette phrase, dure et forte, résonne encore comme un appel venu du ciel. Elle aurait dû réveiller les consciences mais la réalité est toute autre . Des antisémites sont là, ils s’expriment , ils salissent la mémoire de nos morts et peuvent tuer encore. La majorité des membres du gang des barbares est libre aujourd’hui. Ils ont, selon la formule consacrée, payer leurs dettes à la société. Mais en réalité ils ne payeront jamais le véritable prix de leurs crimes. Le jour du procès tous les coupables n’étaient pas sur le banc des accusés. Les témoins restés silencieux n’ont même pas été inquiétés .
Ilan restera à tout jamais le symbole de cette Haine anti juive et nourrit de préjugés qui font depuis trop longtemps que le juif ne sera jamais considéré comme un Homme semblable aux autres.
Le juif est tout au long de l’Histoire le témoin de son temps et le baromètre de l’humanité ou plutôt de l’inhumanité.
12 ans après ce crime odieux, l’humanité est toujours malade et le mal s’est même amplifié. Derrière le nom d’Ilan, il y a le cortège funèbre de toutes les autres victimes de la haine antisémite qui ont perdu la vie parce qu’ils étaient Juifs.
Aujourd’hui encore le caractère antisémite si évident est même contesté. Des psychiatres jouent aux apprentis sorciers et cherchent à « analyser » des criminels qui ne cachent jamais leur haine du juif.
Merci à Alexandre Arcady pour son film.
Nous faisons le serment de ne jamais oublier Ilan ni aucune autre des victimes de cet antisémitisme qui a tué et qui tue encore.
Gémissons , Gémissons mais restons vigilant face au silence des autres.
Gardons notre capacité à Crier.
Gil Taieb
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