GRAND ENTRETIEN – Après Fractures françaises (2010), La France périphérique (2014) et Le Crépuscule de la France d’en haut (2016), le géographe élargit sa réflexion à l’ensemble des sociétés d’Europe et d’Amérique du Nord avec No Society. La fin de la classe moyenne occidentale (Flammarion), en librairie mercredi.
LE FIGARO. – Vos travaux sur la France périphérique, ces dernières années, ont suscité un vif intérêt. Pourriez-vous résumer votre thèse de départ?
Christophe GUILLUY. – J’étudie depuis vingt ans les classes populaires, les catégories modestes, qui, je le crois, nous indiquent le mouvement réel des sociétés. C’est en examinant ces catégories que je suis arrivé à la France périphérique, pas l’inverse. On peut définir les catégories populaires par les catégories sociales mais aussi par le revenu médian. En 2015, 50 % des salariés gagnaient moins de 1650 euros net par mois. Il s’agit, en grande majorité, d’ouvriers et d’employés. La baisse de la proportion d’ouvriers a coïncidé avec une augmentation de la proportion d’employés. Les catégories populaires – qui comprennent aussi les petits agriculteurs, ainsi que les jeunes et les retraités issus de ces catégories – n’ont donc nullement disparu. Leur part dans la population française est restée à peu près stable depuis un demi-siècle. La nouveauté, c’est …
Source et article complet : lefigaro.fr
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