A peine les résolutions de la nouvelle année prises arrive déjà Kippour, jour du pardon, un des jours les plus redoutés voire aimés en Israël, avec un long jeûne et des prières pour certains alors que pour d’autres c’est la voie libre à la petite reine.
Kippour reste néanmoins la fête la plus respectée et crainte des juifs, où qu’ils se trouvent dans le monde. Nombreux s’arrêtent pendant une journée entière, jeûnent et demandent pardon, chacun à sa façon.
Alors pourquoi demander l’union des cœurs précisément aujourd’hui ?
Le quotidien du pays est marqué par une actualité menaçante, même si les sondages disent que les Israéliens sont heureux et que c’est un pays où il fait bon vivre, comme si les habitants ignoraient la dure réalité, ou bien qu’ils s’y étaient résignés. Les divergences et les conflits propres à la société civile minent la cohésion, chacun campe sur ses positions ne laissant pas de place à la discussion, au compromis voire à la réconciliation. Ne serait-il pas temps d’y mettre fin ? Un changement est apparemment nécessaire.
C’est le moment de se rappeler qu’à Kippour nous lisons l’histoire du prophète Jonas qui refusa la mission que Dieu lui avait confiée et qui malgré sa fuite, n’a pas eu d’autre choix que de se repentir et d’aller sauver la ville de Ninive comme on lui avait ordonné. Cette histoire nous enseigne que même si Dieu nous pardonne, nous ne pouvons pas nous soustraire à la mission qu’Il nous a incombée.
Ainsi si Dieu nous pardonne, nous devons nous aussi apprendre à pardonner. Le pardon permet à tout un chacun d’être plus compatissant avec autrui et plus tolérant avec soi-même mais aussi à Lui ressembler dans une certaine mesure. Néanmoins, nous savons aussi qu’il ne faut pas oublier, et ici, il semblerait que le peuple juif ait oublié qu’il a une mission à accomplir, celle d’être la lumière des nations.
Pour ce faire, il faudrait que le peuple juif s’unisse, et pas seulement en temps de guerre comme c’est le cas, mais dans sa vie quotidienne. Un des premier pas significatif vers l’union des cœurs serait de commencer par demander sincèrement pardon, c’est-à-dire en y ajoutant l’intention du cœur, comme il est écrit « une prière sans intention est comme un corps sans âme », car la prière est le travail du cœur.
Dans le cœur de chacun d’entre nous existe une étincelle de divinité qui nous demande de nous unir pour être « comme un seul homme avec un seul cœur ». Cette union des cœurs est plus que jamais requise, elle apportera le Tikoun HaOlam (la correction du monde), c’est-à-dire la joie, l’harmonie et la paix.
En faisant cela, le peuple juif accomplira sa mission, méritera son titre de peuple élu, et Kippour prendra pleinement sa signification de Yom Tov (bon jour), un jour de bonheur et de joie.
Gmar Hatima Tova et Tsom Kal.
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