Tribune Juive

Ce n’est pas l’immigration qui menace l’identité française

La majorité des Français reste attachée à son identité française ou européenne, c’est mon cas. Or nombreux sont ceux qui estiment que cette culture est menacée par l’immigration ou par l’islam (ce qui se recoupe en partie). Mais l’examen montre que les vrais problèmes sont ailleurs.

Franco et son vélo By: paul lacoste – CC BY 2.0

En effet, pour que perdure une identité française, encore faut-il qu’il y ait des Français en nombre suffisant, que les citoyens et résidents aient une bonne connaissance de la langue, et qu’enfin cette langue leur donne accès à notre culture et qu’ils l’apprécient. Abordons successivement ces trois questions.

Pour commencer, il faut qu’il y ait des Français

C’est une question démographique bien documentée : la plupart des pays européens n’ont pas assez de naissances pour que la population européenne puisse se maintenir et cette tendance baissière dure depuis longtemps (voir notamment Europe 2050 : suicide démographique).

La France est la moins touchée des pays européens : avec 767.000 naissances en 2017 contre 833.000 en 2010, le taux de fécondité s’établit à 1,88 enfant par femme en 2017 contre 2,3 enfants par femme en 2010. Cette situation est consolidée par le nombre de jeunes Français émigrant chaque année (200 000 ?) vers les pays les plus variés, Chine comprise. Leur moyenne d’âge est de 35 ans. C’est autant de parents en moins, et ceux qui ont de jeunes enfants les emmènent avec eux. Or, mathématiquement, la seule façon de compenser les enfants qui ne sont pas nés en 2000, 1990 ou 1980, ou qui ont émigré, est d’accueillir des immigrant de 18, 28 et 38 ans.

Le Japon, pays de belle civilisation, est en voie de disparition : sa population de 126 millions en 2017 diminue de 300 000 habitants par an, et surtout il y a de plus en plus de vieux et de moins en moins de jeunes actifs, ceux sur lesquels repose le pays. Les anti-immigration ont imposé leur point de vue, mais ils sont en train de changer d’avis devant l’évidence, et les interdictions s’assouplissent (voir le dossier des Échos : « Le Japon peut-il survivre sans immigrés ? » du 11 septembre 2018). En Allemagne, où la conscience de la disparition est très vive, et où l’économie est bloquée par la diminution du nombre de jeunes, Angela Merkel a ouvert les vannes en 2015 pour les refermer partiellement ensuite. Elle se frotte maintenant aux questions d’intégration dont nous parlerons plus loin.

Source et article complet :  contrepoints

 

 

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