Tribune Juive

Terrorisme : Petit délire perso, par Yves Mamou

Il fut un temps – pas si lointain – ou j’enrageais quand un magistrat refusait de qualifier une agression au couteau ou à la voiture bélier d’acte de  » terrorisme « . Apprendre que l’Afghan tueur du 19ème arrondissement ne sera pas mis en examen pour tentative de meurtre et acte terroriste ne m’énerve plus.

Le juge a raison, ce n’est pas du terrorisme. Qui dit terrorisme, dit organisation, complot, action planifiée… Là, on a affaire à quelque chose de pire, une hostilité fondamentale, une hostilité raciale et/ou culturelle, qui sort du bas de la société islamique mondiale itinérante (celle qui migre par la Méditerranée ou par voie de terre) et qui n’a pas de qualification dans le code pénal.

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Ces musulmans tueurs sont sans doute des  » déséquilibrés « , mais ils sont si nombreux à passer à l’acte qu’ils expriment forcément quelque chose qu’on pourrait nommer  » la crise existentielle mondiale de l’islam  » : le refus d’un monde liquide, sans cesse évolutif qui ébranle certitudes acquises et vision religieuse du monde. Ce monde liquide perturbe les occidentaux aussi. Pas facile de vivre au rythme d’innovations technologiques qui bouleversent la planète tous les cinq ans. Mais pour les musulmans c’est pire. L’islam – et les musulmans – ont été dressés à vivre dans les sociétés immobiles qui coincent l’individu entre la matraque du sultan, les lois de la tribu et la fatwa de l’imam.

Sortis de ce contexte, plongés dans la liquidité occidentale, certains musulmans se retrouvent en deshérence. Une minorité fait le choix de s’occidentaliser et de finir chez un psy. Une majorité tente de recréer la communauté immobile d’antan (halal de l’assiette aux cosmétiques en passant par les vacances et le mariage, voilement des femmes…) et une autre minorité – mais qui sait si elle si minoritaire que cela ? – pense n’avoir pas d’autre choix que de tenter d’éradiquer ce nouvel environnement qui les perturbe en profondeur. Ce n’est pas du terrorisme, c’est une volonté génocidaire individuelle. Un individu qui veut génocider une société toute entière est forcément dingue. Il le devient encore plus quand un juge le condamne à une tapette sur la main.

Mais la haine qu’il exprime, cette hostilité fondamentale, pourrait bien être la caractéristique de tous les autres.

Yves Mamou

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