La peinture en Tunisie, signe d’ouverture, par José Boublil

Au cours de mes différentes petites recherches sur nos cultures diverses d’Afrique du Nord, j’ai pu constater une chose très intéressante sur le plan culturel.

A partir des années 20, il y eut en Tunisie une éclosion impressionnante de peintres . Juifs d’abord avec les piliers : Moses Levy, le géant, élève de Gio Fattori, du courant Macchiaioli, puis Maurice Bismouth, élève de Jules Adler, peintre de Rabbins, Jules Lellouche, qui s’est essayé à plusieurs manières, une touche vibrante pour dépeindre le port de la Goulette, Braitou-Sala le tunisien des femmes mondaines, académique génial. Et les moins connus et pourtant brillants comme Georges Koskas, avant-gardiste étonnant, Edgard Naccache ou Victor Journo, ou encore Henri Saada.

Mais la force de l’art tunisien, c’est qu’il y avait un mélange, un creuset : des peintres musulmans aussi, très importants, magnifiques, comme Ammar Farhat, Yahia, Turki, Gorgi, mais surtout Jalal Ben Abdallah que, personnellement, je range parmi les plus grands peintres de cette période, Europe comprise.

Et il y avait les français ou les russes: Roubtzoff, Markoff, Boucherle, etc…

Et on ne peut oublier le passage, furtif mais forcément marquant, de Paul Klee, August Macke, Wassili Kandinsky…

Rien que ça, qui ont aimé la Tunisie eux-aussi.

Etrangement, sur toute l’Afrique du Nord, depuis le Maroc jusqu’à l’Egypte, il y avait très peu de peintres juifs sauf entre Bizerte et Sousse….

En Tunisie, au regard de la population, l’art était très présent déjà vers 1920/30.

Or, l’art pictural est symbole de liberté, de création, d’ouverture d’esprit, de vision nouvelle-anticonformisme.

Je ne fais pas d’analyse comparée sérieuse, mais ce petit bout de la lorgnette est une amorce intéressante d’une compréhension de l’Histoire de ce pays de tous les excès de beauté.

Voici quelques photos :

Moses levy

 

Maurice Bismouth

A la synagogue

Jules Lellouche

La Goulette, canal et fort espagnol

Jalel Ben Abdallah 

José Boublil

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2 Comments

  1. L’école de Tunis, le Salon tunisien m’ont accueillie à 20-21 ans en tant qu’unique femme jusqu’à mon départ définitif pour la France en septembre 1959.
    Dans ces salons, malgré ma jeunesse , j’ai surtout apprécié Ammar Farhat au talent exceptionnel et son indéfectible sourire.Yahia habitant du Passage, au talent modeste et que j’appréciais comme « bon petit père ». Turki, Gorgi et Jalal ben Abdallah je les rangerai parmi nos grands Maîtres tunisiens.
    Parmi les peintres juifs relevons Edgard Naccache et Mosès Lévy avec leurs personnalités, peu attirés par les thèmes religieux.
    Il y avait les français qui faisaient « bande à part » notamment Boucherle, avec sa suffisance, ce qui m’agaçait quelque peu.
    Par contre qui peut s’en souvenir du passage éphémère de Paul Klee en Tunisie qui nous a offert des images sublimes de paysages tunisiens. Kandisky, le Maître incontesté de l’art abstrait, quelque peu antisémite…Je vous l’accorde!
    Viviane / Louise Scememe Lesselbaum

  2. Tribune J ou Tribune T?
    Car le « patriotisme tunisien » qui sévit en permanence sur ces pages est touchant. Ou énervant. C’est selon.
    Voyons ceci : « Etrangement, sur toute l’Afrique du Nord, depuis le Maroc jusqu’à l’Egypte, il y avait très peu de peintres juifs sauf entre Bizerte et Sousse….En Tunisie, au regard de la population, l’art était très présent déjà vers 1920/30 ».
    Effectivement étrange. Sans vouloir évoquer l’art pictural parmi les Juifs d’ailleurs (et pourquoi pas d’Europe…) cette prétention à une supériorité tunisienne au Maghreb demande à être expliquée.
    A moins qu’elle n’ait pour fondement que l’ignorance de l’ailleurs…

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