Au lendemain des résultats de la nouvelle expertise qui conclut à l’irresponsabilité de l’assassin présumé de Sarah Halimi, une conférence de presse à été organisée jeudi par les avocats des parties civiles.
Maitre Muriel Ouaknine-Melki dénonce les difficultés extraordinaires rencontrées avec les institutions judiciaires depuis le début, et la position du magistrat qui instruit ce dossier et qui semble vouloir l’enterrer.
Dans cette affaire, tout est prétexte à débats, la réticence idéologique à reconnaître le crime antisémite, la reconstitution qui est habituelle, refusée. On devrait accepter que la responsabilité de l’assassin de Sarah Halimi soit mise de côté, c’est insupportable. Nous demandons un traitement plus équilibré et plus juste.
J’ai souvent vu des instructions à charge. Celle-ci est complètement à décharge, s’étonne Me Gilles-William Goldnadel, « alors que l’avocat de La Défense ne le souhaitait pas, une nouvelle expertise psychiatrique demandée par le magistrat instructeur, composées d’un collège de trois experts conclut à l’irresponsabilité du suspect mis en examen pour « homicide volontaire » et qui a reconnu les faits. Je n’ai jamais vu cela de toute ma carrière ».
Cette nouvelle expertise demandée un an jour pour jour après la mort de Sarah Halimi par la juge d’instruction et non par l’avocat de la défense et dénoncée par les cinq avocats présents, vient contredire la première expertise menée par le professeur Zaguri qui reconnaissait la responsabilité pénale de l’accusé.
Les avocats ont mis en cause le “caractère absolu du manque de discernement” et les conclusions de nouveau rapport, car pour eux Traoré est bien responsable de ses actes.
On a tendance aujourd’hui à vouloir déresponsabiliser les criminels rajoute maître Gilles William Golnadel
La conséquence de cette abolition de discernement n’est pas neutre, s’il n’y a pas de discernement, il n’y aura pas de procès en cour d’Assises, ajoute Me Oudy Bloch
Aujourd’hui nous apprenons l’ordonnance de désignation de 4 nouveaux experts. Le rapport devra être rendu le 17 octobre au plus tard.
La famille de la victime, découragée par les rebondissements en cascade qu’elle subit depuis le drame, va peut être reprendre espoir.
Sylvie Bensaid
Le simple fait que la juge d’instruction ait éprouvé le besoin de demander une deuxième expertise qui, logiquement, était destinée à contredire la première, puis demande à présent une troisième expertise, qui, selon toute vraisemblance ne donnera pas raison à celle du professeur Zaguri, mais sera une sorte de côte mal taillée, destinée à offrir les apparences de l’impartialité, pour faire taire les présomptions de partialité qui entachent l’exercice professionnel de la juge d’instruction, tout cet enchaînement, à lui seul, ne devrait donner aucun espoir à la famille – la malheureuse famille – de Mme Sarah Halimi. Il ne s’agit plus maintenant de Traoré, dont ni les policiers ni la justice, à présent, ne contestent le boulevard d’impunité qu’ils lui ont offert de facto et continuent de lui offrir; il s’agit de ne pas paraître trahir les missions de la Justice française tout en les trahissant dans les grandes largeurs – mais en se donnant les formes d’une procédure impeccable : expertise n°1, je classe; n°2, je me place; n°3, on se lasse et laisse assener n’importe quoi. Il y aura quelque chose du genre : lucide au début, puis emporté par ses émotions, perd conscience et agit en roue libre comme un automate. Puisqu’on vous a dit : “Circulez y a rien à voir!” Là, c’est clair maintenant ?
On parle de Traoré et on convoque un expert, trois experts puis encore un expert .Quand pourra-t-on parler des policiers sur le palier, écoutant les hurlements de l’assassin et ceux de la pauvre victime ? Leur fallait-il un ordre écrit du Ministre de l’ Intérieur pour empêcher cet horrible drame ?
Maître Golldnadel a porté plainte contre la police
La juge a refusé la reconstitution précisément pour que la police ne soit pas obligée de s’expliquer sur ce qui s’est passé ce soir la
Qu’attend le Consistoire – Mme Halimi était très croyante – pour porter plainte contre la Justice et la Police françaises devant la Cour européenne des Droits de l’homme ou je ne sais quelle juridiction extérieure à la justice nationale et habilitée à statuer ? Nous sommes, semble-t-il, devant une défaillance de la Justice française qui refuse, même, la reconstitution des faits !!! Est-ce que vraiment, on va tous laisser-faire laisser-passer cette impéritie judiciaire ???!!!
Le Consistoire, qui fût une institution publique officielle jusqu’en 1905 et l’est toujours officieusement depuis, ne risque pas de porter plainte contre d’autres institutions de l’État et encore moins celles du pouvoir exécutif… Et puis ce n’est pas son rôle, le Consistoire n’est pas non plus une association.