Alors que la première partie de son film les 4 Sœurs dans lequel l’écrivain réalisateur Claude Lanzmann revient sur le destin de Ruth Elias, Ada Lichtman, Paula Biren, Hanna Marton : quatre femmes ayant vécu l’horreur des camps qui est sorti hier mercredi, dans une demi-douzaine de salles françaises, nous apprenons ce matin la mort de notre ami Claude Lanzmann à l’âge de 92 ans a l’hôpital saint Antoine.
Claude Lanzmann, grand défenseur d’Israël, s’était fait connaître avec son premier film « Pourquoi Israël » en 1973, un film original portant la patte Lanzmann, où il joue aussi bien le rôle d’acteur que celui de réalisateur, était surtout connu pour son chef d’œuvre Shoah sorti en 1984. Ce film documentaire d’une durée de dix heures, qu’il avait mis douze ans à faire naître, consacré à l’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale, était composé de témoignages de survivants de l’Holocauste qui racontaient l’enfer des camps nazis. Il aura contribué avec force et puissance à la pérennité du travail de Mémoire.
À la sortie du film les négationnistes appelaient à le boycotter, aujourd’hui, il fait figure de référence historique.
Ancien résistant, auteur de plusieurs livres et films, le réalisateur a eu une carrière bien remplie. Très ami du couple jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir il dirigea la revue « Les Temps modernes, » fondée par le Philosophe. En avril 1952, il publie son premier article « La Presse de la liberté », et découvre Israël. Il partagea pendant sept ans, entre 1952 et 1959, la vie de Simone de Beauvoir.
L’université de Yale dans le Connecticut a acheté la totalité de la correspondance de la philosophe adressée au réalisateur, à l’époque où ils étaient amants. Il eut plusieurs autres unions.
Claude Lanzman avait reçu un César d’honneur en 1986 et un Ours d’or d’honneur lors de la Berlinale 2013 pour l’ensemble de son œuvre.
Lui qui détestait la mort pour l’avoir côtoyée de près, aimait la vie à la folie. Il est parti rejoindre son fils Félix de 23 ans, mort en janvier 2017 des suites d’un cancer.
Un combattant de la mémoire s’en est allé.
Sylvie Bensaid
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