Lafarge mis en examen pour complicité de crimes contre l’humanité

Le cimentier est mis en cause dans un éventuel financement du groupe djihadiste afin de poursuivre ses activités en Syrie.

Lafarge face à de très graves poursuites. Le cimentier a été mis en examen ce jeudi, entre autres, pour « complicité de crimes contre l’humanité ».

Le groupe français est accusé d’avoir financé des groupes djihadistes, dont Daech (l’acronyme arabe du groupe de l’Etat islamique), pour maintenir son activité en Syrie.

Entendu ce jeudi par les trois juges chargés de cette enquête hors-norme, Lafarge SA, holding actionnaire majoritaire de la filiale syrienne Lafarge Cement Syria mise en cause, a été mise en examen également pour « financement d’une entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie » des anciens salariés de l’usine de Jalabiya (nord de la Syrie).

Cette décision de mises en examen est « conforme » aux réquisitions du parquet de Paris, a précisé une source judiciaire.

Lafarge SA est par ailleurs soumis à un contrôle judiciaire comprenant une caution de 30 millions d’euros.

Après huit mises en examen de cadres et dirigeants (dont l’ancien PDG de Lafarge de 2007 à 2015, Bruno Lafont) pour financement d’une entreprise terroriste et/ou mise en danger de la vie d’autrui, Lafarge SA s’est expliquée devant deux juges financiers, Charlotte Bilger et Renaud Van Rymbeke, cosaisis du dossier avec le juge antiterroriste David de Pas.

Soupçons de vente de ciment à Daech

Le groupe, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, est soupçonné d’avoir versé au total par l’intermédiaire de sa filiale LCS près de 13 millions d’euros entre 2011 et 2015 pour maintenir son usine de Jalabiya alors que la Syrie s’enfonçait dans la guerre. Ces sommes, qui ont bénéficié en partie à des groupes armés comme Daech, correspondaient au versement d’« une taxe » pour la libre circulation des salariés et des marchandises, et à des achats de matières premières dont du pétrole à des fournisseurs proches du groupe djihadiste ultraradical, d’après l’enquête.

A ces canaux de financement, s’ajoutent désormais des soupçons sur la possible vente de ciment à Daech, mis en lumière dans de récentes investigations, selon une source proche du dossier. « Lafarge a sacrifié ses salariés et pactisé avec des entités terroristes en toute connaissance de cause : cette mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité était inéluctable », a déclaré Marie Dosé, avocate de l’ONG Sherpa, partie civile, qui a déposé plainte contre le cimentier en novembre 2016 avec onze anciens salariés, en visant notamment ce chef d’accusation.

Sherpa estime que la « décision historique » prise ce jeudi « doit décider Lafarge à prendre ses responsabilités et à ouvrir un fonds d’indemnisation indépendant afin que les victimes voient leur préjudice rapidement réparé ».

Source leparisien

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3 Comments

  1. La « fusion » des ciments Lafarge va connaître le destin habituel des sociétés françaises qui faisaient notre fierté: une dissolution complète dans une société étrangère. Les politiciens qui n’avaient pu ravager plus encore la Syrie, livrent à leur bras juridique la bouffonnerie des postures morales qui ravagent l’Europe.
    On avait imposé, particulièrement dans la RFA vertueuse, des normes automobiles irréalistes qui ne pouvaient être que violées. On voudrait imposer à des sociétés internationales, dans un pays en guerre,des principes irréalistes. On inculpe maintenant des cadres dirigeants et une société-personne morale.

    Après la financiarisation de l’économie qui a ravagé l’Europe grâce aux jeux financiers américains, nous avons la judiciarisation de la vie politique française, avec les poursuites scandaleuses contre le président Sarkozy, puis du monde économique
    plaisanterie qui avait commencé avec le merveilleux mouvement international contre la corruption active des malheureux pays sans défense du tiers monde. Cette frénésie moralisatrice doit cesser!
    La justice française ne doit pas être un acteur du monde économique international qui subit déjà l’hégémonie juridictionnelle américaine fondée sur des diktats.

    La France socialiste n’avait pas à se mêler de la guerre civile syrienne. La France qu’on prétend enfin libérée par le Libéralisme économique subit un dirigisme économique sans précédent et revient sur ce terrain stérile. A cette dictature politique on veut ajouter une dictature judiciaire qui ne va pas dire le Droit mais DIRE LA MORALE! Une ONG, un des fléaux modernes qui accablent les souverainetés nationales déclare que Lafarge a « sacrifié ses salariés », et je pensais naïvement que Lafarge les avait protégés.
    Cette boursouflure juridique ose parler de crimes contre l’humanité, une qualification juridique qui semble perdre sa valeur.

    Notre problème est le terrorisme en France, la lâcheté idéologique de notre gouvernement et de son président-premier ministre (excellent article de ROYALISTE), son autoritarisme anarchique contre les forces de sécurité. Le méchant capitalisme international n’est pas notre problème.

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