SodaStream célèbre la fin du ramadan en semant des graines de paix

Le leader mondial des machines à soda a organisé mercredi le plus grand dîner de « l’iftar » d’Israël. Les employés – arabes à 50 % – de son usine du Néguev ont envoyé des cerfs-volants pacifiques aux habitants de Gaza.

L’événement a rassemblé plus de 2.000 convives, salariés de l’usine et invités de prestige – SodaStream

« Message in the bottle ». Tel aurait pu être le nom de code de l’événement qui s’est tenu mercredi en fin de journée au sein de la principale usine de SodaStream, située à Rahat, à 22 kilomètres de la bande de Gaza. Le fabricant israélien de machines à soda, leader mondial de gazéification à domicile, a organisé le plus grand dîner de rupture du jeûne du ramadan (« l’iftar »), une fête qui s’achève cette fin de semaine, rassemblant plus de 2.000 convives, salariés de l’usine et invités de prestige.

Mais ces festivités ont aussi eu pour point d’orgue le déploiement, par les employés juifs et arabes de SodaStream, « de cerfs-volants de la paix » – dont l’un assorti d’un rameau d’olivier et décoré par les enfants du personnel – qui ont été envoyés de l’autre côté de la frontière avec Gaza. Une cérémonie à laquelle ont répondu présents une dizaine d’ambassadeurs en poste en Israël, ceux d’Autriche et d’Irlande (les deux seuls de l’Union européenne) ou encore de Russie.

« L’économie de la paix est possible »

« L’entreprise marque chaque année les fêtes du ramadan, de même que les fêtes juives. Notre nouvelle usine de Rahat compte 2.000 salariés, à 50 % juifs et 50 % arabes, dont des Bédouins, des résidents de Jérusalem-Est ou des territoires palestiniens, a précisé aux ‘Echos’, le PDG de SodaStream , Daniel Birnbaum, en marge de l’événement. Mais je suis fier que nos salariés musulmans aient eu l’idée d’envoyer un message de coexistence en direction de leurs collègues juifs, comme à l’attention de leurs frères musulmans qui résident de l’autre côté de la frontière. »

Cette initiative constitue en effet une réponse aux cerfs-volants destructeurs et incendiaires déployés ces dernières semaines depuis l’enclave contrôlée par le Hamas, sur le territoire israélien. « Si j’avais pu les faire venir ici, j’aurais invité des Gazaouis, a encore confié Daniel Birnbaum. Le président de l’Autorité palestinienne, ainsi que les dirigeants israéliens ont aussi reçu une invitation. Car cette usine représente quelque chose de fort. Elle montre que l’économie de la paix est possible, à l’heure où l’on se contente de ‘gérer’ le conflit . »

« Fabriqué par des Juifs et des Arabes »

Une chose est certaine, la coexistence pacifique fait partie des axes de communication forts de SodaStream. Il y a quatre ans, le géant de l’eau pétillante, qui avait recruté l’actrice Scarlett Johansson pour faire sa promotion, avait été pris pour cible par le mouvement appelant au boycott d’Israël, le BDS, au motif qu’il opérait une usine dans les territoires palestiniens.

Dans la foulée, l’industriel avait dû fermer cette unité de Mishor Adoumim (en Cisjordanie), située à quelques kilomètres de Jérusalem-Est, et licencier près de 500 salariés palestiniens (sur un total de 1.300). Depuis, le patron de SodaStream a ferraillé dur avec l’administration israélienne pour réintégrer une centaine d’entre eux dans son usine du Néguev.

Dans un autre registre, la firme s’est distinguée en décidant l’an passé d’afficher un drapeau d’Israël sur le packaging de ses produits, avec la mention « fabriqué par des Juifs et des Arabes ». « Face au terrorisme économique du BDS, nous affirmons fièrement notre identité israélienne », a conclu Daniel Birnbaum. Une stratégie qui n’a pas affecté, bien au contraire, les résultats de la marque, comme la capitalisation de la firme cotée au Nasdaq.

Nathalie Hamou
Correspondante à Tel-Aviv

Source : lesechos.fr

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