Tribune Juive, dans un souci de cohérence, d’objectivité et d’efficacité, tient à relayer La Lettre à Monsieur Fredj Directeur du Mémorial de la Shoah, Jacques Fredj, signée par Evelyne Tschirhart et publiée ce jour 15 juin 2018 par Dreuz Info.
Evelyne Tschirhart s’honore à citer L’illusion d’une communauté juive, article co-signé par Jacques Tarnéro, Eliette Abecassis, et Barbara Lefebvre et que Tribune juive publia en exclusivité, et à signaler la censure exercée à l’encontre de Laurent Munnich, directeur du site Akadem, concernant l’entretien Bensoussan-Antoine Mercier.
Pour être plus complets, il faut préciser que c’est grâce au talent et à la clairvoyance de Sarah Cattan que Tribune juive a courageusement dénoncé disons le faux pas regrettable des dirigeants du Mémorial à l’encontre de leur collègue Georges Bensoussan.
Le Rédacteur en chef de TJ, André Mamou
Monsieur,
Vous m’avez envoyé à plusieurs reprises et de façon rapprochée, des courriers me demandant de soutenir et de « renforcer la mission éducative du Mémorial de la Shoah ».
Voilà un grand nombre d’années que je soutiens le Mémorial dont le travail de mémoire à l’égard des déportés et assassinés de la Shoah m’a toujours paru capital ; j’ai aussi confié des documents sur la disparition de ma famille. Je ne peux donc que me féliciter du travail que vous réalisez pour lutter contre l’oubli. Par ailleurs, votre intérêt actif envers les jeunes et leur éducation, afin qu’ils apprennent et comprennent l’histoire des génocides, (tout en sachant que la Shoah n’est pas un génocide comme les autres), est une initiative que je salue, d’autant plus que j’ai moi-même été enseignante. Qu’il faille agir sur le terrain de l’éducation me paraît évidemment capital.
Cependant, vous formulez votre appel d’une façon tellement générale, pour ne pas dire abstraite, que cela demande à être éclairci. Je vous cite : « Nous assistons ces deniers temps à de multiples manifestations violentes et même meurtrières d’antisémitisme. » Et plus loin : « De toutes nos forces, il nous faut également lutter contre l’antisémitisme, contre les mécanismes du racisme, contre les propagandes et l’embrigadement, en enseignant l’histoire de la Shoah et des génocides ».
Analyse de texte :
« Nous assistons ces derniers temps à de multiples manifestations violentes et même meurtrières d’antisémitisme. » « Ces derniers temps » me paraît très réducteur si l’on considère que le problème de l’antisémitisme était, notamment, déjà soulevé en 2005 par Emmanuel Brenner (Georges Bensoussan) et ses collègues enseignants dans « Les territoires perdus de la République » Les meurtres antisémites n’ont fait que s’amplifier depuis plus d’une décennie.
Or ce qui me gêne énormément dans votre appel c’est que la cause de cet antisémitisme n’est jamais nommée. Qui est à l’œuvre ? Qui assassine ? Qui est intolérant ? Il serait lassant de répéter la phrase de Camus : « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ». Ici les choses ne sont même pas nommées, ce qui est encore pire ! S’agit-il du FN ? Bien commode pour endosser un antisémitisme qui remonte à la génération de Jean-Marie Le Pen ? Interrogeons-nous : le FN, combien de sections d’assaut, combien de chemises brunes pour attaquer les Juifs ?
Vous savez très bien, comme la plupart des gens, que l’antisémitisme est aujourd’hui, massivement, le fait de musulmans. Ceux qui tuent les Juifs et les non Juifs le font au nom de l’islam. Bien sûr, tous les musulmans ne sont pas des assassins (fort heureusement) mais c’est bien au nom d’Allah que le crime est commis, que la haine, dont vous parlez si souvent, provient de l’islam et a commencé à Médine avec Mahomet.
« Lutter contre les mécanismes du racisme, contre les propagandes et l’embrigadement… »
Il me semble que pour lutter efficacement contre ce que vous dénoncez – de façon vague sans jamais nommer ceux qui sont à l’origine de cette propagande et de l’embrigadement, il est grand temps de désigner clairement les responsables : ce que vous ne faites jamais. Pour ne pas stigmatiser ? Par tolérance ? Ou par peur d’être affublé du qualificatif d’islamophobe – très à la mode en ce moment ? Car disons-le clairement, c’est l’islam politique qui embrigade les jeunes des banlieues et d’ailleurs… Ce politiquement correct n’est plus acceptable. En effet, on ne peut lutter pour la sauvegarde de la mémoire des morts sans dénoncer ceux qui s’en prennent aux vivants ! De même qu’on ne peut laisser se propager l’idée qu’Israël est un Etat raciste et que sa création, « illégitime » serait un crime, comme on peut le voir à Bezons où la municipalité vient d’inaugurer une allée de la Nakba : « En mémoire de l’expulsion des 800 000 palestiniens et de la destruction de 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’État d’Israël » (Voir l’article de Pierre Lurçat et Philippe Karsenty)
Et ce n’est pas avec des phrases évanescentes, hors sol que l’on risque de lutter contre l’antisémitisme. Combattre ce fléau, c’est d’abord dire la vérité.
C’est ce qu’a fait Georges Bensoussan en publiant un état des lieux de l’école où l’enseignement de la Shoah devenait parfois impossible – et je ne parle que de ce sujet auquel on peut ajouter la mixité dans les piscines, la remise en question de l’évolution etc. etc. Les professeurs sont journellement confrontés aux contestations d’élèves d’origine musulmane et de leurs familles. C’est bien là, massivement, que se situe l’intolérance.
C’est encore ce qu’a fait Georges Bensoussan en publiant « Une France soumise ». Dans cette enquête remarquable et honnête, il nous montre, faits à l’appui, une France en sécession, des pans entiers de la vie sociale aux mains des prédicateurs de l’islam ! Où sont les valeurs de tolérance qui vous sont chères, où est l’Etat républicain ? Allez-vous continuer à fermer les yeux et vous boucher les oreilles par esprit de tolérance à l’égard de ceux qui piétinent notre tolérance et s’en servent ?
Mais j’en viens au plus grave : j’ai appris récemment que G. Bensoussan, relaxé de son déplorable procès en islamophobie – mais pour combien de temps ? n’était plus persona grata au Mémorial de la Shoah, comme l’indiquent Jacques Tarnéro, Eliette Abecassis, et Barbara Lefebvre dans un article : « L’illusion d’une communauté juive. »
Dans cet excellent réquisitoire, les trois auteurs dénoncent avec justesse le comportement « incompréhensible » de la direction du Mémorial, qui n’a pas défendu l’historien lors de son procès inique et qui a poussé Georges Bensoussan à la retraite, pour se débarrasser de lui alors que sa fonction dans cette institution était non seulement utile mais exemplaire. J’avais eu également connaissance des pressions exercées sur le site Akadem afin que la vidéo d’un entretien Bensoussan, Antoine Mercier soit censurée. Ainsi, le Mémorial de la Shoah cède aux sirènes du politiquement correct et s’aplatit devant la doxa qui prétend que toute critique de l’islam relève de l’islamophobie, de l’intolérance, voire du racisme !
Comme le disent les auteurs de l’article cité, « en congédiant Georges Bensoussan, la direction du Mémorial n’a pas seulement fait un contresens intellectuel : elle a commis une faute morale. »
C’est pour ces raisons que je suspends mes dons au Mémorial de la Shoah, en attendant une politique qui soit conforme à l’idée que je me fais de la lutte contre l’antisémitisme en particulier et contre la barbarie telle qu’elle est imposée à la France, à l’Europe et surtout à Israël, depuis des décennies. C’est aussi au nom de ma famille anéantie par la barbarie nazie que je m’insurge contre ces abstractions et omissions qui visent à camoufler l’ennemi d’aujourd’hui, donc à le protéger. N’oublions pas non plus que nombre de musulmans de naissance qui rejettent l’islam politique souffrent également de l’intolérance et en sont aussi les victimes.
Sachez que je regrette profondément qu’il en soit ainsi.
Evelyne Tschirhart
Vous avez bien raison!
Le mémorial de la Shoah a ete en dessous de tout, et cela et inquietant por le futur!
j’ai appris récemment que Monsieur Bensoussan
avait été enfin relaxé de son procès en islamophobie – MAIS qu’il n’est plus persona grata au Mémorial de la Shoah, comme l’indiquent Jacques Tarnéro, Eliette Abecassis, et Barbara Lefebvre dans un article : « L’illusion d’une communauté juive. »
Je suis profondément choquée qu’il ne soit plus persona grata au Mémorial de la Shoah, j’en ressens une blessure profonde et je devrais dire outrée, car enfin ne pas s’élever contre cet anti-sémisme hurlant de partout et dont l’origine aujourd’hui ne fait hélas plus aucun doute, est une injure à la France et à Monsieur Chirac et à la communauté juive, celle déçue de voir que dans leur confort, certains s’en détachent. Restons lucides !
Totalement d’accord avec cet article.
C’est, qu’on le veuille ou non, un coup de poignard dans le dos que la direction du Mémorial a asséné à M. Bensoussan, et à travers lui, à tous ceux qui osent désigner par leurs noms les assassins de notre temps ! Ils ne se prosternent plus devant la race germanique, ils crient haut et fort « Allah Akbar ». Et ça ne voudrait rien dire ? En bref l’intimidation paye ! Quelle victoire pour nos ennemis! ils n’en demandaient pas tant.
Bravo Madame Evelyne Tschirhart !
A la direction de la rédaction de Tribune juive : avec Mme Evelyne Tschirhart; nous avons le projet de transformer cette lettre en lettre ouverte mais uniquement dans le but de faire connaître les agissements de l’actuelle équipe de direction du Mémorial de la Shoah et ceci à la demande de Georges Bensoussan avec lequel nous sommes en contact. Il n’a pas pour projet de réintégrer le Mémorial mais il pense que cette lettre mérite une plus large audience. Aussi, je vous remercie de bien vouloir communiquer mon adresse-mail à tous ceux qui sont d’accord pour signer cette lettre afin que nous la fassions paraître dans d’autres organes de presse quotidiens ou hebdomadaires (Le Figaro, et autres). Georges Bensoussan nous demande aussi de la faire co-signer par Jacques Tarnero, Barbara Lefevre et d’autres plus connus, dont il a également le soutien ce qui serait en effet tout à fait pertinent.
Cordialement,
Nadia Lamm