Sale Juif et autres El Hyoud Hachek, par Sarah Cattan

Ils sont venus Ils sont tous là Ils ne lâchent plus l’affaire Ils ne baissent plus la tête.Et moi je dis : Et si c’était grâce à Georges Bensoussan.

Regardez-les : Israël is Forever Balance Ton Antisémite Le BNVCA Gil Taïeb Chargé de la Mission gouvernementale de lutte contre le racisme et l’antisémitisme Beit Haverim

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Mais aussi Elisabeth Levy Martine Gozlan Jacques Tarnero Philippe Val Joël Kotek Charles Rojzman Noëlle Lenoir

Mais aussi Toi et Toi et Toi et tous ces anonymes qui relayez sans cesse.

Démontrant que L’opiniatreté Le courage, in fine : ça paye.

Regardez : alors qu’hier, à la sauvage, ceux-là sont allés arracher la plaque honteuse de Bezons, aujourd’hui, le BNVCA porte plainte contre Nacira Guenif.

Nacira Guenif Lecteur, t’en souvient-il ?

Lecteur, t’en souvient-il ? Témoin des Parties Civiles lors du procès fait à l’Historien. Son argumentaire foireux, ce 25 janvier 2017,  ce pataquès qu’elle servit à la Cour en guise de témoignage pour nous faire accroire à tous que El Youd, hachek C’était rien. Rien qu’une expression figée. Pas connoté du tout. Une vieille habitude. Un héritage.

Si Nacira Guenif te le disait, hein ? Elle. La graaaande sociologue et anthropologue, qui écrit dans … Mediapart et avec laquelle Libération se promena et partagea un ftour ce 6 juin 2018, mais que d’autres appellent agent de l’Islam, bref Nacira Guénif. Qui vint nous expliquer que l’expression Espèce de Juif, mes excuses, souvent utilisée en arabe, était passée dans le langage courant et ne signifiait en rien la haine des juifs : C’est une expression figée qui fait partie du langage courant. Déshistoriciser des expressions, c’est essentialiser, soutint-elle, la donneuse de leçons.

El Youd, hachek

La veille du procès, preuve s’il en est de la banalité de la chose, Asma Abou Hana, députée Nidaa au parlement tunisien, appelée à s’exprimer lors de l’examen d’un projet de loi, la lança, son El Youd, hachek: El Youd, hachek On doit évoquer les terrains qui appartenaient aux juifs, que Dieu vous en préserve. Elle faisait là allusion aux Juifs tunisiens qui avaient quitté le pays au lendemain de l’indépendance.

La députée fut épinglée, pour propos antisémites, par l’Assemblée des représentants du peuple : le président de la plénière lui coupa la parole pour lui rappeler que ce genre de commentaires déplacés était à bannir. L’Association tunisienne de soutien des minorités mit elle aussi l’accent sur la gravité de la banalisation de tels propos, et demanda à la députée qu’elle présentât des excuses.

Enfin, l’affaire donna lieu au hashtag #Nidaa que dieu vous en préserve ;

Les Juifs, que Dieu vous en préserve : C’est Fini !

Jusqu’alors, sa phrase  Les Juifs, que Dieu vous en préserve, était une tournure de phrase fort courante , voire classique en Tunisie. El Youd, hachek ! Ce hachek ne suivait-il pas  en Tunisie tous les mots désagréables que l’on ne voudrait pas dire à son interlocuteur ?  Quoi, dès lors, de plus naturel que de le trouver après le mot Juif…

Pauvre et innocente Asma Abou Hana, novice en politique, elle qui ignorait que ces mots que l’on avait l’habitude de dire couramment ailleurs, eh ben dans un discours officiel, il fallait s’en abstenir.

Bensoussan ? Il n’avait fait que ça. En parler, de la force de ces stéréotypes antijuifs, et cela lui coûta le prix que l’on sait : 30 mois de procédure. Et plus encore. Il avait cité à titre d’exemple ce yahoudi hashak ! et avait expliqué combien en France notamment, ces stéréotypes antijuifs , réactivés à la deuxième, voire à la troisième génération, nourris qu’ils étaient par le ressentiment et la jalousie sociale vis-à-vis d’une communauté juive traditionnellement méprisée au Maghreb  mais ici bien intégrée et généralement de haut niveau socioculturel, étaient prégnants.

Un procès en sorcellerie

Il s’était pris un procès. Le BNVCA avait alors évoqué un procès en sorcellerie et Boualem Sansal un contre-sens intellectuel.

Il s’était pris un procès alors même qu’un Mohammed Sifaoui et son biberon empli d’un lait fabriqué en Israël s’empêtrait dans ses propres contradictions, et qu’un Smaïn Laacher avait écrit que l’antisémitisme relevait de la culture, suivi par un Saïd Ghallab écrivant, sous le titre Les Juifs vont en enfer, que la pire insulte qu’un Marocain pouvait faire à un autre, c’était de le traiter de Juif, ajoutant : c’est avec ce lait haineux que nous avons grandi…

Il s’était pris un procès alors que le 8 novembre 2017, Amine El Khatmi[1] évoquait un antisémitisme historique qui se transmet dans un certain nombre de familles arabes ou musulmanes dans les quartiers, déclarant : Vous avez des générations d’enfants (…) où l’on élève des enfants en leur expliquant que le yahoudi, c’est-à-dire le juif en arabe, est l’ennemi numéro un.

Il s’était pris un procès encore alors que dans Le Monde du 7 novembre, Saïd Ben Saïd, producteur de cinéma franco-tunisien, écrivait : La lecture littérale du Coran donne lieu depuis un siècle et demi environ à des propos délirants sur les Juifs. Enfants, nous les apprenions par cœur à l’école. Les Juifs étaient pour nous perfides, falsificateurs, immoraux, diaboliques etc.

La raison reviendrait-elle ? Et avec elle, la lucidité

La raison reviendrait-elle ? Georges Bensoussan pourra-t-il ne plus avoir à citer ces lignes de Toqueville, tirées de De la démocratie en Amérique[2]: Avant de publier ses opinions, il croyait avoir des partisans ; il lui semble qu’il n’en a plus, maintenant qu’il s’est découvert à tous ; car ceux qui le blâment s’expriment hautement, et ceux qui pensent comme lui, sans avoir son courage, se taisent et s’éloignent. Il cède, il plie enfin sous l’effort de chaque jour, et rentre dans le silence, comme s’il éprouvait des remords d’avoir  dit vrai.

[1] Président de l’association Printemps républicain.

[2] 1835.

Sarah Cattan

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4 Comments

  1. Une jeune arabe; Viviane, pourquoi dis-tu une jeune arabe?
    Au son de sa voix, pardi!
    Elle portait ce que, en guise de burqua, en Tunisie, est ce que l’on nomme: le chefchèri.
    Elle venait me rendre visite, à l’heure de la sieste au magasin de journaux de mon père. Elle s’accoudait sur le comptoir, offrant son dos au moindre client de passage, par pudeur, certainement.
    Nous avions sympathisé, poussé quelques éclats de rire, usant de notre « charabia », terme, certainement d’origine arabe…si Viviane vous le dit!
    Elle ne découvrait jamais le bas de son visage. Je désirais qu’elle soit un peu moderne et lui posa la question: au magasin, si il n’y a personne, je peux voir ton visage…
    Un jour, elle abaissa son voile pour quelques secondes et découvrir trois incisives manquantes.
    Je garde toujours cette « mauvaise » habitude: je ne quitte jamais une personne sans lui accorder mon silence.et l’écouter.
    Je n’ai pas retenu son prénom, connaissait-elle le mien?
    Elle me parlait de certaines personne dont j’ignorais l’existence.Dans son discours un peu décousu un terme revenait souvent: -Youdi hachèk, youdi hèchek!
    Viviane Scemama Lesselbaum

  2. L’expression « juif, ou sale juif » est aussi courante au Maroc! Le seul endroit où j’ai été traité de sale juive, c’est à Marrakech et depuis je n’y mets plus les pieds.

    Et je pense que ds ts les pays arabes, c’est rentré ds le langage courant, malheureusement

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