En Juin 2016 j’ai écrit un texte, qui n’a pas pris une ride, sur l’incapacité de l’Occident à comprendre l’Islam. Je vous le reproduis ci dessous. Ce texte rejoint un article fameux – que je ne connaissais pas à l’époque – d’un éminent philosophe historien américain disparu récemment.
Il s’agit du Professeur Bernard Lewis, spécialiste du Moyen-Orient qui a enseigné à l’Université de Princeton, a rédigé une trentaine d’ouvrages et a conseillé maintes présidents américains dont Bush père. Cet article a été rédigé en janvier 1976. Il aurait pu être écrit hier. Bernard Lewis a vécu 102 ans. D’origine britannique, il possédait aussi la nationalité américaine et israélienne Si vous avez la curiosité et la patience de le lire son article reportez vous au site de mida.org.il , sinon faites moi confiance.
Des Sarrasins de la Chanson de Roland à Daesh, l’Occident colle ses propres paradigmes à l’Islam, et ça ne peut pas marcher.
Dans la fameuse chanson de Roland il est question des “Sarrasins” que combat Roland à Roncevaux et de la victoire de Charlemagne sur ces impies, vengeant ainsi son neveu. Ce poème fameux présente les Sarrasins comme croyant à une sainte trilogie de leur cru composée par Mohamed, bien sûr, entouré à sa droite et à sa gauche par deux divinités malfaisantes nommées “Apollon” (ou “Apollyn”) et “Tervagant”. Cela démontre l’incapacité structurelle des chrétiens du Moyen-Age d’imaginer une religion qui ne repose pas sur la Sainte Trinité, et une méconnaissance fondamentale de l’Islam qui n’est déjà plus à ses balbutiements au XI e siècle.
Le terme “Sarrasin” pourrait venir du grec “Sarakênos”, qui serait le nom d’une tribu arabe de l’Est. Mais on trouve aussi cette désignation chez les auteurs latins où il désignerait une tribu du Sinaï ou de la Péninsule arabique. Certains auteurs prétendent qu’ils descendraient de Sarah (Sarah-Zin), la femme d’Abraham mais cette hypothèse prend vite l’eau parce qu’Ismaël n’est pas vraiment le fils de Sarah mais d’Agar, la servante. Peu importe, on les appellera “Agaréniens” (ou “Agariens”) du nom de la seconde épouse répudiée d’Abraham, ou “Ismaéliens” (“Ismaélites”), ou bien encore “Cédar” du nom d’un des fils d’Ismaël. On les appellera également “Berbères” ou “Maures”, ou tout simplement “Mahométans” du nom du personnage central de la trilogie citée plus haut. Allez donc appeler un Musulman d’aujourd’hui “Mahométan”, vous vous feriez bien recevoir. Il faut attendre le XVII siècle pour enfin trouver en anglais les termes “Islam” ou “Moslem”.
L’incapacité et/ou le manque de volonté et d’imagination de l’Occident de désigner les Musulmans d’après une religion qui leur serait unique et spécifique, c’est-à-dire d’une religion qui ne repose pas sur une Sainte Trinité, caractérise le Moyen-Age et, ce qui est bien plus grave, continue à le caractériser de nos jours.
L’Occident qui, depuis longtemps, a mis la religion au placard, tout en n’arrivant pas à se dégager de son enseignement et de sa trace dans les esprits, n’arrive pas concevoir que d’autres individus puissent se définir en termes exclusivement religieux.
L’Occident, nourri de la maxime “Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu” (Matthieu, XXII, 21) ne comprend pas que le Musulman ne fait aucun distinguo entre le transcendant et l’immanent et que tout ce qui appartient à César, voir à la puissance publique, à l’Etat, appartient avant tout à Allah. De ce fait, le distinguo entre la laïcité et le fait religieux n’a aucun sens pour le Musulman, pour qui le concept même de la laïcité est totalement étranger.
L’Occident qui continue à percevoir Mohamed comme un genre de Jésus du désert arabique continue à se poser des questions qui n’ont pas de sens : Mahomet était-il un saint, un prophète ou un homme politique, était-il un guerrier ou un législateur, était-il sincère dans sa foi, était-il un extrémiste religieux ou un chef de bande sanguinaire, sans comprendre qu’il était tout cela à la fois.
L’Occident qui continue à penser en termes de Musulmans “modérés” ou “éclairés” , et même “laïques”, d’un côté et d’extrémistes, voire de terroristes, de l’autre, ne fait que reproduire les schémas dans lesquels il fonctionne : Gauche – Droite, Progressistes – Conservateurs, qui n’ont aucun sens dans le royaume d’Allah. Ce serait, comme si un journaliste spécialisé en foot commentait un match de football américain.
A l’inverse de la religion chrétienne qui ne régit qu’une partie de la vie du croyant, l’Islam englobe toute l’existence du fidèle, sous tous ses aspects, qu’ils soient spirituels ou matériels, individuels ou collectifs. Le concept de “démocratie” qui suppose l’égalité entre tous les membres de la communauté est totalement vide de sens car il ne saurait exister de démocratie alors que la femme est inférieure à l’homme et que le non musulman est inférieur au musulman par naissance ou par choix.
Les belles âmes, les beaux esprits, les mains tendues à l’Autre qui souffre (à voir au cas par cas), le peuple de Goooooche, devraient intégrer ces quelques paroles de bon sens. Et, s’ils n’y parviennent pas, qu’ils viennent faire un petit tour en Israël où ces choses ont été comprises et mises en pratique. Faute de quoi ils seront un jour prochain débordés puis phagocytés parce que les Musulmans savent parfaitement tirer partie du brouillard qui encombre la tête de l’Occidental lambda.
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Arié Levy
Trop simple pour les ” elites ” d europe !