Le point sur le retrait des États-Unis du fumeux JCPOA, « l’accord nucléaire » avec l’Iran, après la décision du Président Trump. 

1) Les mêmes qui prédisaient une guerre nucléaire avec la Corée du Nord, condamnent la décision. Rien d’étonnant, on n’en attendait pas moins d’eux. Le résultat est pourtant exactement le contraire, un retour de situation radical pour les deux Corée et on s’achemine vers une dénucléarisation de la péninsule avec le premier traité de paix depuis que ce conflit a commencé dans les années 50.
2) Y aura-t-il une guerre avec l’Iran ? Ma boule de cristal ne fonctionnant pas je vais me fier à la logique: très certainement non. Et pour une simple raison: qu’aurait à gagner l’Iran d’une guerre et quel en serait le résultat pour elle ? Rien, ce pays serait probablement considérablement endommagé et ne profiterait en aucune manière d’un conflit dont il sortira forcément perdant. L’Iran a d’énormes problèmes économiques et ceux-ci ne peuvent que s’aggraver avec le retour des sanctions. La pauvreté est à son paroxysme et le régime des Mollahs, qui a entrepris une très ambitieuse politique étrangère, n’a pas les moyens de continuer à ce rythme. Il va lui falloir choisir entre le beurre ou les canons. Une dictature où on ne peut pas donner « d’os à ronger » au peuple ne dure pas longtemps et, pour tenir, elle ne peut le faire que par la répression, qui la rend encore plus impopulaire, et la spirale infernale est enclenchée.
3) La réaction de l’Iran au retrait des États-Unis du JCPOA est d’ailleurs très claire: elle a annoncé rester dans l’accord et garder ses engagements avec les pays signataires mais pas avec les États-Unis. Doit-on en conclure qu’elle va continuer dans l’armement nucléaire que par rapport à l’oncle Sam ? Ça ne veut rien dire, on ne peut pas être un peu enceinte, on l’est ou on ne l’est pas. Va-t-elle faire diversion en attaquant Israël ou l’Arabie saoudite où les Émirats Arabes Unis ? Pour quels résultats ? En fait l’Iran est coincée et n’a que deux possibilités, la reprise des négociations, de vraies négociations pas la mascarade qui a été signée par Obama, Kerry, Hollande, Fabius, Merkel et consorts, avec un véritable accord qui permette une réelle mise en œuvre des mécanismes de contrôles ou la fuite en avant, qui serait mauvaise pour la région mais désastreuse et fatale pour ce régime. On verra quelle route les Mollahs prendront…
4) Il n’est pas impossible que l’Iran commette l’erreur d’attaquer Israël avec des missiles mais cela aura des vraies conséquences dont beaucoup sont prévisibles : la riposte sera fulgurante, et les dégâts de part et d’autres énormes, mais la Syrie et le Liban, si elles permettent des attaques à partir de leurs territoires, ne s’en relèveront pas de sitôt. Israël en souffrira également mais s’en relèvera. Il n’est pas sûr que la théocratie totalitaire y survive et verra très probablement des attaques dévastatrices sur son territoire d’une ampleur insoupçonnée qu’elle ne pourra pas contrer. Elle peut attaquer l’Arabie Saoudite mais probablement pas directement et ce serait pas Yémen interposé mais l’impact serait très limité, sauf sur les malheureux Yéménites qui sont massacrés à tours de bras.
5) Obama et sa clique ont signé l’accord le plus inique et ridicule qu’on puisse imaginer, probablement l’un des plus farfelu de l’Histoire. Parmi les nombreuses perles de cet « accord », qui est davantage une capitulation qu’autre chose, personne d’autre que l’Iran ne peut vérifier si les termes sont respectés ! Je répète, les inspections des sites nucléaires iraniens, pour vérifier que les termes de l’accord sont véritablement respectés, ne peuvent être faites que par l’Iran et personne d’autres, même pas l’AIEA…. Dracula directeur de la banque du sang ! En fait Obama était sous l’influence de Valerie Jarett, née en Iran, et qu’on soupçonne d’avoir été le cheval de Troie de l’Iran à la Maison Blanche pendant les huit années de sa présidence. Il voulait faire des « cadeaux » à l’Iran mais la raison pour laquelle il a agi de la sorte n’est toujours pas claire.
6) Malgré cet accord Obama n’a même pas obtenu que l’Iran cesse les défilés du Vendredi criant « Mort à l’Amérique » pas plus qu’un échange d’ambassadeurs ou même de chargés d’affaires. Accord totalement déséquilibré où un seul protagoniste en est le bénéficiaire et, en plus, dicte les règles.
7) Il a fallu à Trump 18 mois pour prendre cette décision et on ne peut pas dire qu’elle a été prise sur un coup de tête ou de manière impulsive. Il a laissé tout le temps possible à l’Iran et aux Européens pour rectifier les termes et arriver à quelque chose de plus raisonnable. Rien ne s’est passé…
8) L’Europe a, comme d’habitude, capitulé au nom d’une paix illusoire et surtout avec l’espoir de faire de bonnes affaires. L’Europe a l’habitude de capituler, « la paix pour notre temps » avait déclaré Chamberlain, accompagné de Daladier, à son retour de Munich. On sait ce qui s’est passé par la suite. L’Europe ne fera pas cavalier seul et reviendra renégocier si de nouvelles négociations s’ouvrent, ce qui est plus que probable.
9) Si Trump ne s’était pas retiré du JCPOA, il y aurait eu une course à l’armement nucléaire dans tout le Moyen-Orient qui, dans une région aussi instable, ne peut qu’avoir des conséquences cataclysmiques. D’ailleurs tous les pays voisins, les plus concernés, ont approuvé ce retrait, certains ouvertement comme l’Arabie Saoudite, Israël ou les Emirats Arabes Unis, d’autres plus discrètement comme l’Egypte, la Jordanie ou encore la Turquie… Cela dit, Trump n’a pas fermé la porte à de futures négociations, plus équilibrées et plus réalistes, il est important de le souligner.
10) Obama a négocié illégalement, au vu des lois américaines, avec l’Iran pays sur la liste des sponsors du terrorisme et avec lequel les Etats-Unis n’avaient aucune relation diplomatique. Il ne pouvait, en théorie, absolument pas effectuer de transferts d’argent; il l’a, néanmoins, fait et pour des montants très élevés. Les négociations se sont passées dans l’ombre et, ni le Sénat ni la Chambre des Représentants (Congrès) n’avaient été tenus au courant des termes de l’accord, tant et si bien qu’il ne le leur a même pas présenté pour ratification. Ce traité est donc resté une ordonnance (executive order), sans aucune valeur légale et pouvait donc être effacé d’un trait de plume. Jamais le Congrès ne l’aurait ratifié tellement il était injuste et abusif et c’est pour cela qu’Obama n’a pas voulu prendre le risque de le soumettre à son approbation. Il pensait, à l’époque, qu’un Démocrate lui succèderait et ne remettrait jamais en cause toutes les ordonnances qu’il a décrétées sans l’aval du Congrès. Comme le Congrès n’a pas entériné cet accord, il a pu être purement et simplement annulé comme la loi le permet. Il ne reste presque plus rien de l’héritage d’Obama.
11) Et, dernier point non négligeable, Trump bénéficiera du soutien d’une majorité de l’opinion publique américaine, malgré tout ce qui se dit contre lui sur certaines chaines de télévision, car, en plus de l’enjeu de la dissémination nucléaire, ils sont nombreux encore aux Etats-Unis à avoir en mémoire les otages de l’Ambassade américaine à Téhéran en 1979, attachés et bâillonnés et, plus récemment encore, en Janvier 2016, soit quelques mois seulement après la signature de l’Accord nucléaire, de l’arraisonnement de deux petits navires US qui étaient entrés par erreur dans les eaux territoriales iraniennes et dont les équipages avaient été humiliés, photographiés à genoux et les mains sur la tête. Ces choses là ne s’oublient pas vite de ce côté de l’Atlantique.
On pourra juger par la réaction des Iraniens, qui sont à présent le dos au mur, quel est le degré de déliquescence de ce régime.
Eber Haddad