Quand un ministre d’Erdogan se permet de comparer des français à DAESH

Le ministre turc des Affaires européennes s’est emporté dimanche contre le « manifeste des 300 contre le nouvel antisémitisme » appelant à modifier des versets du Coran. Des « barbares » dignes de Daech, a accusé Ömer Çelik.

L’appel remonte à deux semaines mais c’est ce dimanche que le ministre turc des Affaires européennes, en charge des négociations avec l’UE dans le processus d’adhésion, y a répondu vertement. Ömer Çelik, membre du parti islamiste du président Recep Tayyip Erdogan, l’AKP, a publié une série de tweets dans lesquels il accuse les signataires d’un manifeste « contre le nouvel antisémitisme » d’avoir une « idéologie barbare », dressant un parallèle avec les combattants du groupe terroriste Etat islamique.

Ce « manifeste des 300 », publié par Le Parisien le 22 avril, dénonçait une « épuration ethnique à bas bruit » en France et relevaient que des juifs ont ces dernières années été « assassinés – et certains torturés – parce que juifs par des islamistes radicaux ». Les signataires réclamaient notamment « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques » de l’islam. Ce texte, à l’initiative de l’ancien directeur de Charlie Hebdo Philippe Val, avait été signé par des personnalités de premier plan comme l’ex-Président Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, les anciens Premiers ministres Manuel Valls, Jean-Pierre Raffarin et Bernard Cazeneuve, des personnalités politiques comme Laurent Wauquiez et Christian Estrosi mais aussi des artistes et intellectuels comme Charles Aznavour, Gérard Depardieu, Bernard-Henri Lévy ou Alain Finkielkraut.

Une « affinité idéologique avec Daech »

Mais pour le ministre turc, cet appel est « l’exemple le plus frappant de la violence intellectuelle et de la barbarie » qui peut sévir de la part d’intellectuels et politiques « au coeur de l’Europe ». « Ces gens », en « première ligne dans le sectarisme », n’auraient pas pu « montrer plus ouvertement leur affinité idéologique avec Daech », a poursuivi Ömer Çelik.

« Il est facile d’identifier des liens directs avec Daech. Mais ceux qui se parent d’un tel déguisement intellectuel et politique sont les plus dangereux », a-t-il insisté dans six tweets successifs au moment du lancement de la campagne électorale en Turquie, pour les élections présidentielle et législatives anticipées du 24 juin.

Et oui, un ministre d’Erdogan, tortionnaire, dictateur, assassin de populations entières, se permet de comparer des démocrates français à des terroristes de DAESH. Pas de limites à la Houtspah, et plus c’est gros, plus ça a des chances de passer. Sans doute une nouvelle technique pour faire écran aux horreurs qui se passent en Turquie : indécence et arrogance sont les maîtres mots d’Erdogan et de sa clique.

Source lejdd

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1 Comment

  1. Aucun pays ne doit être confondu avec son gouvernement.
    Cette mise en accusation permanente d’un grand pays, la Turquie, est inacceptable.

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