Face à l’idéologie nazie, les Occidentaux ont prôné une politique d’apaisement en signant le 30 septembre 1938 le tristement célèbre Accord de Munich. Winston Churchill dira aux signataires des propos prophétiques : « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ».
Toujours dans le même esprit de Munich, face aux ambitions hégémoniques et nucléaires de l’Iran, toutes les puissances signèrent, le 14 juillet 2015, un accord à Vienne, croyant que les Ayatollahs respecteraient leurs engagements et ne pourraient plus pratiquer la dissimulation et la ruse pour poursuivre leur programme nucléaire.
Dans les années 1930, l’Etat d’Israël n’existait pas et les Juifs ne pouvaient mobiliser le monde libre à leur cause, combattre seuls et arrêter les folies d’Hitler dès 1933, bien avant le déclenchement de la guerre et la Shoah.
80 ans se sont presque écoulés depuis la signature des Accords de Munich et rien n’a changé dans l’esprit des Européens face aux menaces existentielles. Comment capituler devant des Ayatollahs qui prônent la destruction d’un Etat ami et allié, telle que le fut à l’époque la Tchécoslovaquie ? Comment fermer les yeux devant la nouvelle supercherie du siècle, dévoilée ces jours-ci par le coup spectaculaire et fort audacieux du Mossad ?
Toujours dans cet esprit munichois, les propos antisémites de Mahmoud Abbas ne sont guère nouveaux. Il avait déjà publié à Moscou une « thèse universitaire » sur « la relation secrète entre le nazisme et le sionisme ». Il se rangea avec les négationnistes européens en « dévoilant » une « théorie de complot » sur la Shoah. Ses propos aujourd’hui ne peuvent donc nous surprendre car ils caractérisent l’idéologie des leaders palestiniens depuis la montée d’Hitler au pouvoir. A l’époque elle fut véhiculée par le mufti de Jérusalem, et actuellement elle est suivie par Abbas, Daesh et les islamistes de tous bords, sunnites et chiites.
Abbas peut toujours démentir ou s’excuser à contrecœur, en évoquant son « respect » pour les Juifs. Il ne pourra jamais admettre que les Juifs et les Israéliens sionistes forment un seul peuple. En réalité, il reprend à chaque fois les fameuses clauses de la Charte de l’OLP qui revendiquent le pouvoir des Palestiniens sur toute la Palestine.
Le passé d’Abbas est scandaleux et ses propos révoltants sont nauséabonds. Ils ne pourront être gommés ou oubliés par un seul regret forcé, ni par une publication en grande manchettes de ses excuses. Bien au contraire, un regret de sa part accentuera la haine contre les Juifs mais aussi contre Abbas lui-même pour avoir « cédé aux pressions du lobby juif. »
Cependant, nous n’avons pas entendu de la part des Européens et de la presse française une condamnation ferme avec un appel vigoureux à la démission immédiate d’Abbas de la présidence de l’Autorité palestinienne. Certes, ils ont déploré et condamné, et le Quai d’Orsay a évoqué des propos « faux, malheureux et inopportuns ». Mais rien sur les actes et sanctions à prendre, aucun appel à la démission d’Abbas surtout quand on évoque dans la même réaction « une paix juste et durable avec lui. » Pardon, avec qui ?
Depuis, sauf le New York Times, qui n’est pas tendre avec la politique israélienne, ni avec l’administration Trump, a été le seul à exiger sa démission.
En effet, comment Abbas peut-être un partenaire pour la paix ? N’est-il pas comme les Ayatollahs d’Iran un négationniste notoire de la Shoah et de l’existence de l’Etat sioniste ? Ses propos sont plus graves que les condamnations systématiques d’Israël pour avoir soi-disant appliqué contre de « paisibles manifestants » de Gaza des « attaques disproportionnées contre de jeunes pacifistes ». Par leurs actes de vandalisme devant la barrière et au passage de Kerem Shalom, ne sont-ils pas en réalité des terroristes et des saboteurs opposés à toute coexistence ?
Dans le contexte explosif au Moyen-Orient, le gouvernement israélien, avec le soutien des Américains, devrait lancer une campagne internationale pour mettre au pilori Abbas, le juger devant un tribunal, et exiger sans délai sa démission en l’écartant de toute activité politique.
Au moment où la bande de Gaza s’enflamme, il est impératif de mettre un terme à l’antisémitisme islamiste-palestinien, à l’incitation à la haine du Juif. Il est nécessaire que les ministères de l’Education à Gaza, à Ramallah, et dans les capitales européennes enseignent les vérités sur la Shoah et l’Histoire d’un peuple trimillénaire qui a apporté à l’Humanité entière des valeurs universelles.
Comment la France pourrait-elle combattre le fléau de l’antisémitisme si elle ne prend pas des sanctions contre Abbas ? Ce sont bien des messages de ce genre sur les réseaux sociaux qui radicalisent chez elle la population musulmane.
Au fil des décennies, des leaders de la communauté internationale ont bien signé des accords douteux pour apaiser une situation explosive temporaire et calmer les esprits. Par précipitation, vanité, et sans étudier profondément les dossiers, ainsi que les dangers à long terme, ils nous laissent, hélas, un héritage bien médiocre de leadership.
Depuis Munich, en passant par Oslo avec Arafat, et par Vienne avec les Ayatollahs, nous constatons que l’esprit munichois demeure tristement vivace.
Freddy Eytan
Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org
Entièrement d’accord avec Freddy Eytan.
En particulier, j’approuve son appel aux gouvernements israélien et américain à lancer une campagne internationale pour mettre au pilori Abbas, le juger devant un tribunal et exiger sans délai sa démission.
Vivement un leader palestinien de bon aloi, capable de négocier sans vanité avec un homologue israélien.