Seize intellectuels prennent la plume.
La signature d’un manifeste, contre le nouvel antisémitisme signé par 300 personnalités et publié ce week-end pour que la lutte contre cette « faillite démocratique qu’est l’antisémitisme », devienne cause nationale. Avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France » a bousculé, une fois de plus, les consciences.
On peut lire dans ce manifeste que les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans », « 10 % des citoyens juifs d’Île-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République.
Ce manifeste est un préambule à la sortie du livre » LE NOUVEL ANTISEMITISME EN FRANCE » attendu mercredi.
Ce livre préfacé, par la philosophe Elisabeth de Fontenay, est écrit avec l’énergie de la colère, colère exacerbée par l’assassinat de Sarah Halimi et plus récemment de celui de Mireille Knoll, rescapée de la Rafle du Vel d’hiv, pour dénoncer dans un ouvrage collectif, le poison qui ronge la société française, mais aussi pour réhabiliter la mémoire de Sarah Halimi.
Seize personnalités se sont mobilisées dont le philosophe Pascal Bruckner, l’ancien ministre Luc Ferry et l’ex-directeur de Charlie Hebdo Philippe Val.
Les textes rassemblés ici tirent le signal d’alarme et appellent à une urgente prise de conscience. Un cri d’indignation et de révolte, c’est aussi un cri d’alerte et de combat…
Car cette haine obsessionnelle des juifs décrit une menace qui vise bien au delà de la seule sphère Juive. Ce qui menace les juifs menace nos libertés, ce qui menace les juifs, menace la République.
Rappelez vous le 1er juin 2017, des intellectuels signaient une Tribune dans laquelle ils appelaient à faire toute la lumière sur l’atroce crime commis deux mois plus tôt sur Sarah Halimi, une retraitée de 65 ans battue à mort avant d’être défenestrée.
Le meurtre de Sarah Halimi ou l’anatomie d’un silence, un interdit de penser, un véritable déni de la réalité
Totalement occulté par les médias, le crime est aujourd’hui, après un long combat judiciaire, requalifié en crime antisémite, alors que les preuves étaient accablantes.
Comment ne pas voir derrière ce macabre assassinat et son traitement médiatique et judiciaire, le signe d’un nouvel antisémitisme, culturel, religieux, idéologique en France ?
Combattre l’antisémitisme sans indiquer d’où il provient ? Désigner l’ennemi idéologique pour ce qu’il est, bien sûr, appeler par son nom le vrai terreau de la haine : l’islamisme radical, a distinguer de l’islam fort, qui reste un allié de la République.
Daniel Sibony se demande pourquoi, lors de l’assassinat de Sarah Halimi, la justice a mis presque un an à qualifier l’acte d’anti juif, c’est dire la gêne des fonctionnaires qui ont fait du déni leur loi. Un des effets du déni officiel c’est une censure implacable de tout ce qui lui objecterait, la menace suprême étant d’être taxé d’islamophobe, raciste, ou xénophobe. il est convaincu que la levée de ce déni peut créer une fraternité authentique.
Monette Vacquin déplore l’attitude de cette même justice qui a poursuivi avec acharnement Pascal Bruckner et Georges Bensoussan pour incitation à la haine raciale .
Pour Barbara Lefèvre, cette peur de nommer, c’est la victoire des islamistes qui travaillent patiemment en France depuis des décennies.
Que se passe t-il donc en France, pourquoi ce déni de la haine anti Juive si massivement présente dans les mentalités des jeunes de culture arabe ou musulmane? Pourquoi cette sorte de prudence inquiète pour nommer les choses ? s’interroge Jacques Tarnero ?
Michel Gad wolkowicz estime que l’assassinat cruel et barbare de Sarah halimi a été un traumatisme violent annihilant l’espace commun démocratique isolant à nouveau les juifs du monde environnant .
Pour Boualem Sansal » l’antisémitisme est en voie de retrouver le chemin de la banalité et de la petite bureaucratie qui lui a si bien réussi en d’autres temps « .
Cette gêne à nommer l’antisémitisme islamique favorise des passages à l’acte toujours plus nombreux et violents, comme le montre le récent assassinat de Mireille Knoll cette femme de 85 ans rescapée du Veil d’Hiv.
Depuis 2006, douze Juifs français ont été assassines parce que juifs
» Une telle folie n’est pas dénuée de méthode » w.shakespeare hamlet acte II scène 2
Pays des lumières, berceau des valeurs universelles des droits de l’homme, la France ne peux pas être un pays où les juifs se font agresser et tuer, parce que juifs dans l’indifférence générale
Comment participer à ce combat et comment amplifier la prise en charge ? Pour apprendre à refaire la France il faut qu’un travail de réflexion collective prenne forme, il faut que les républicains de tous bords respectueux de nos valeurs et de notre histoire, se réunissent et débattent sans tabou. On a assez tourné autour du pot, il faut nommer ce vrai terreau de la haine par son nom : l’islamisme radical.
Combattre l’antisémitisme est une cause prioritaire. Il faut, oui, savoir que qui frappe un juif, jette à terre l’humanité entière, selon la merveilleuse formule de Kafka.
LE NOUVEL ANTISEMITISME EN FRANCE
Chez Albin Michel
L’intégralité des droits d’auteur du livre sera reversé à la famille de Sarah Halimi
Sylvie Bensaid
Il me semble que si on ne cherche pas et si on ne nomme pas l’antisémitisme rémanent de la France post Vichyste, on aura beau designer l’islamisme, il restera impossible de le combattre, puisqu’on continuera de mettre un voile de déni sur le terrain qui l’a rendu désirable pour la France et ses différents gouvernements successifs. Cela veut dire avoir le courage de remonter à l’enseignement du mépris de de Gaulle envers Israël, par exemple, faire un peu sécession de l’ultra loyalisme des institutions juives envers les pouvoirs publics (cf Pierre Birnbaum, Prier pour l’Etat) et placer nos hommes et femmes politiques face à leurs stratégies d’évitement en matière de volonté de combattre réellement l’antisémitisme.
Bravo pour ce réveil face à l’antisémitisme grandissant, il est grand temps
Nous attendons des mesures concrètes du gouvernement
Les juifs de france doivent vivre en sécurité ou qu’ils soient
Nous restons vigilantes
Vous dites : « Totalement occulté par les médias, le crime est aujourd’hui, après un long combat judiciaire, requalifié en crime antisémite, alors que les preuves étaient accablantes. ». Or, si les médias ont totalement occulté ce crime, c’est parce qu’ils sont antisémites. Les premiers antisémites en France avant tout le monde, ce sont les médias… Et comme les médias font la pluie et le beau temps de l’info il ne faut pas s’étonner…