Comme chaque année, nous célébrons notre jour de l’Indépendance au lendemain du Jour du Souvenir pour les victimes des guerres et du terrorisme, et une semaine après les cérémonies du souvenir de la Shoah.
Ces grands événements de l’histoire de notre peuple seront toujours liés et soudés dans notre mémoire collective. Ils marquent à la fois nos douleurs, nos souffrances, notre délivrance et notre espérance.
J’appartiens à cette génération née après la Guerre et celle de la création de l’Etat d’Israël.
Depuis ma tendre enfance j’ai vu ce beau pays se transformer, s’épanouir, et grandir. J’ai eu le privilège de suivre cette véritable saga, l’aventure d’un peuple hors du commun, capable de faire des miracles, de fleurir le désert, de forger une société, renouveler une langue, construire un pays fort et moderne, malgré les nombreuses difficultés et les menaces existentielles.
Cependant, 70 ans après l’existence de notre Etat, nous constatons malheureusement un flottement dans les convictions des Israéliens, particulièrement au sein de la génération pionnière et chez une partie de la jeunesse.
En effet, plusieurs demeurent cyniques sur notre avenir, et quittent le pays pour s’installer à l’étranger, et notamment à Berlin. Ils craignent que les parois de l’Etat ne s’enlisent plus encore, que le système politique s’écroule, et que les valeurs économiques et sociales s’effritent du jour au lendemain. Ils souhaitent justement que les valeurs morales et l’éthique soient appliquées avec rigueur, et que la corruption soit éradiquée sans compromis. Ils pensent que l’espérance n’est plus certaine.
Chez une partie du peuple, une vive appréhension anime les esprits. Au sein d’intellectuels, comme chez d’anciens généraux et leaders politiques, l’amertume et la déception l’emportent largement. Ils se présentent comme des prophètes de malheur et prédisent la fin de l’Etat sioniste.
Certes, Israël n’est sans doute pas parfait et de graves problèmes intérieurs existent sur tous les plans, et notamment au sein du leadership politique. Dans chaque démocratie l’alternance existe toujours et il faut savoir la gérer dans un contexte transparent et légitime. Chaque gouvernement a le devoir d’améliorer et réparer les injustices et les inégalités et s’il échoue, eh bien, il sera puni le jour du suffrage universel.
Toutefois, n’exagérons pas et regardons la belle réalité en face et le fait que la majorité des Israéliens soient vraiment heureux de vivre dans leur cher pays. Et pour cause, le PIB par habitant dépasse les 40000 dollars et l’espérance de vie est de plus de 82 ans.
Chacun dans ce pays à sa place au soleil et mérite de vivre dans le bonheur et la dignité. Chacun et chacune peut réaliser un rêve, une ambition, une belle carrière, à condition d’avoir une volonté de fer et une forte détermination. Tout est possible dans ce pays et le ciel demeure la limite. Par exemple, regardons avec admiration notre magnifique jeunesse, ses prouesses dans les technologies nouvelles et les start-up.
Cessons donc d’être pessimistes et grincheux, pensons sérieusement aux générations futures, au modernisme et à l’innovation. Passons sans crainte à l’action constructive avec beaucoup d’optimisme. Changeons de cap pour ne plus plonger dans la déprime et l’angoisse.
Sans raison de douter, l’Etat juif tient dans le monde une place singulière et le sionisme est toujours vivace. Notre Etat est un exemple formidable et admirable que nul au monde ne pourrait ignorer ou contester. Notre force est dans l’union et la solidarité.
Aujourd’hui, nous formons un peuple dont la majorité écrasante est prête à combattre pour les nobles intérêts du pays.
Nous célébrons le 70ième anniversaire de notre Indépendance dans la joie et la satisfaction d’avoir accompli de gigantesques projets et dans l’espoir de pouvoir relever de nouveaux défis. Nous pouvons dissiper les nuages de morosité et d’incertitude.
Notre combat pour aboutir à la paix avec nos voisins arabes est loin d’être achevé mais nous sommes convaincus que ce désir ardent deviendra un jour réalité. Pour l’heure, le gouvernement a le devoir d’œuvrer pour éviter la création d’un Etat binational, en proposant un plan de paix viable et régional en saisissant toutes les opportunités actuelles. Nos ennemis et détracteurs savent parfaitement qu’ils ne peuvent plus nous battre sur le champ de bataille et que la seule alternative est la coexistence et la paix.
Face à ses grands défis nous pouvons toujours compter sur le soutien des communautés juives à travers le monde. Un cas unique et solidaire dans l’Histoire de l’Humanité au moment où des peuples de la même religion se déchirent et s’entretuent dans notre région.
Enfin, en dépit du bruit de bottes, de l’odieuse propagande, des tentatives de délégitimation, la désinformation, et les critiques cyniques de certains médias, nous pouvons être fiers d’avoir réussi, fiers d’avoir le privilège d’appartenir à cette génération qui observe Israël en marche, et très heureux de vivre au sein de ce beau et merveilleux pays.
Freddy Eytan
Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org
Oui, Monsieur Eytan, il est facile d’être pessimiste en Israël face aux turbulences qui prévalent autour du pays, aussi votre attitude optimiste n’en est que plus méritoire.
Vous avez sans doute beaucoup apprécié le discours lyrique du Premier Ministre Netanyahou au Mont Hertzel avant-hier, et pour ma part je l’en félicite. Je pense, en effet, qu’il est dans son rôle d’entraîner la population vers l’espérance, malgré les difficultés qu’elle rencontre liées d’une part aux frondeurs intra-muros et d’autre part aux détracteurs internationaux du Sionisme, c’est-à-dire d’Israël.