Les grandes puissances asiatiques ont longtemps négligé Israël par crainte de représailles arabes. Cette période est désormais révolue, et les partenariats se multiplient.
David Ben Gourion était un visionnaire. On le savait déjà en ce qui concerne l’avenir de l’Etat juif, mais on connaît moins ses prémonitions sur les évolutions mondiales. En 1959, lors d’une séance plénière à la Knesset, il avait surpris l’assistance en déclarant que l’hégémonie mondiale de l’Union soviétique et des Etats-Unis ne serait que temporaire car la Chine et l’Inde prendraient bientôt le relais. Et il avait raison. Soixante ans plus tard, ces géants asiatiques sont devenus incontournables pour le monde et pour Israël.
Ces deux pays se sont effectivement transformés en puissances économiques mondiales, et l’Etat juif a compris assez tôt qu’il était dans son intérêt de lier des relations privilégiées avec cette partie du monde. La tâche n’était pourtant pas aisée au départ, d’autant que la Chine, régime communiste ennemi juré des Etats-Unis, et l’Inde, leader des pays non alignés, avaient peu d’empathie pour le jeune pays juif soutenu par les Américains. (…)
Ainsi, Israël vend son savoir-faire éducatif et universitaire à la Chine, qui en retour, participe à des projets d’infrastructure.
Les grandes entreprises de travaux publics chinoises ont monté des partenariats avec des entreprises israéliennes et participent à la construction du réseau de tunnels sous la ville de Haïfa, au chemin de fer entre Saint-Jean d’Acre et Karmiel, ainsi qu’au réaménagement du port d’Ashdod et au métro de Tel-Aviv. Tous ces projets d’envergure impliquent d’énormes financements. La construction d’une ligne de chemin de fer entre Tel-Aviv et Eilat, le projet le plus ambitieux mis en œuvre depuis la création de l’Etat juif, sera mené par des Chinois en association avec des entreprises locales. Une illustration du haut degré de coopération entre les deux pays.
Parallèlement, Israël aide la Chine à franchir une étape dans son processus d’évolution économique, en l’aidant à développer sa force de travail en un modèle plus industriel qui ne se limite pas à l’imitation, et en permettant une transition entre une production de masse et une ère post-industrielle.
Des coopérations se sont nouées au niveau éducatif et dans la recherche. L’université chinoise de Tsinghua a signé un contrat en 2014 avec la faculté de Tel-Aviv pour créer un centre de recherche sur l’énergie solaire, hydrologique et sur d’autres technologies liées à l’environnement. L’institut de technologie le Technion à Haïfa va construire un institut du même acabit à Guangdong pour 130 millions de dollars. En avril 2016, Jilin University a conclu un accord similaire avec l’université Ben-Gourion de Beersheva pour créer un centre de recherche dans l’entreprenariat et l’innovation. Et la liste ne s’arrête pas là. East China Normal University a annoncé son projet d’ouvrir en partenariat avec le Technion un projet financé par les Chinois pour se spécialiser dans la neurobiologie, la biomédecine et d’autres domaines.
Israël et la Chine bâtissent ainsi un type de relations qu’aucun des deux pays n’avait pour l’instant expérimenté, et qui illustre les capacités innovatrices d’Israël. Et l’on peut aisément imaginer qu’il ne s’agira bientôt plus que d’une question de temps pour que ce partenariat, basé sur l’éducation, ait une incidence positive sur le conflit du Moyen-Orient. La Chine, l’Inde et le Japon pourraient faire des miracles dans ce domaine, en imposant aux ennemis d’Israël de signer un traité de paix.
Amotz Asa-El @ The Jerusalem Post:
Lire l’article complet @ The Jerusalem Post
Poster un Commentaire