Tribune Juive

Bashing israel : Ces journaux que j ai aimés et que je ne peux plus voir, par Sarah Cattan

Deux mots sur les réseaux sociaux : Un jour j’ai décidé de ne plus lire Le Monde. Et puis Libé aussi. 

Faut dire qu’il y avait eu, ce vendredi-là, la marche du retour à Gaza. La marche du retour Opus one. Car l’affaire, un peu comme les grèves à la SNCF, «était annoncée comme devant se jouer en plusieurs actes.

Faut dire que des milliers de Palestiniens y prirent part, demandant le retour des réfugiés sur les terres desquelles ils auraient été chassés ou qu’ils durent fuir en 1948, lors de la création de l’Etat hébreu, réclamant également la fin du blocus de Gaza par Israël.

Faut dire que le gouvernement Netanyahou accusa sans ambages le Hamas d’être derrière ce mouvement de protestation. Dénonça que Tout Gaza était connecté au Hamas. Rétribué par le Hamas.

Faut dire que l’Etat hébreu, cette fois-là, s’unit pour dénoncer cette … imposture.

Faut dire que, comme il se doit, illico prestissimo, toutes les Organisations de Défense des Droits de l’homme, y compris israéliennes of course, condamnèrent Israël pour son utilisation de balles réelles contre les si pacifiques manifestants. Que l’Union européenne et l’ONU demandèrent l’ouverture d’une enquête indépendante concernant l’usage proportionné ou non de la violence par Israël face à ces manifestations. Que Reporters Sans Frontières condamna dans la foulée les tirs délibérés de l’armée israélienne contre… des journalistes.

Faut bien dire qu’un photo-reporter palestinien fut touché ce vendredi.

Faut dire alors que Le Monde[1] titra sur l’Autopsie d’une répression meurtrière à Gaza. Que juste avant, Mediapart venait de nous servir son indigne Tribune La Shoah des Palestiniens.

Serait-ce pour tout ça donc que je vous glissai, comme ça, en passant, mode ni vu ni connu, alors même que évidemment vous vous en fichez, que donc je vous glissai que moi, eh ben, je n’achetais plus ni Le Monde Ni Libé.

Depuis si longtemps.

Mais y avait aussi L’Obs. Et puis aussi Télérama.

Et puis je boycottais Les Inrocks.

Avant, y en avait plein la maison. Partout.

Avant, ces hebdos, ces quotidiens, moi j’en étais addict. Il y avait des rendez-vous. Comme dans une histoire d’amour. Des horaires. Le Monde ? Paris, 16 h. Libé ? Le matin, aux aurores. Télérama ? Dans ta boite aux lettres le mercredi. Jeudi ? C’était le jour de L’Obs. Ah l’heureux temps de la chronique de Jacques Julliard.

Avant, lorsque j’arrivais sur un lieu de vacances, elle était là, ma quête : où donc était La Presse. Dans quel bistro les lirais-je, les titres, devant ce petit noir, avant de reprendre mon vélo chargé de viennoiseries et des media les plus divers : Cuisine. Déco. Politique. Les magazines pour les petits. Et même, nobody’s perfect, j’avais une commande pour Gala. Oui. Moi. Et donc j’achetais aussi Gala. Même que je l’ai lu, Gala. Sans me cacher hein. (En vrai c’est oufissime tellement c’est … Gala, quoi)

Tout ça, c’était quand j’allais à la Presse. Quand je lisais tout. Le Figaro. Marianne. Je lisais tout. Mais ça, c’était avant. C’est fini. Telle une histoire d’amour. Un bel amour. Quand l’autre te trahit. Que toi, tu décides de tourner la page. A jamais.

Mon amie Aline, qui m’interpella au sujet des 16 morts de Gaza, et que je confondis, je l’avoue, avec ces media que j’avais fini par trouver indignes, répondit à ce post sur la presse. Ce post que j’avais cru … anodin.

Moi, m’écrivit-elle, j’attends toujours le Nouvel Obs le jeudi et je lis même certains articles de Médiapart en m’énervant, Le Monde et Marianne certains jours et selon l’actu. Mais plus Libé et ne regarde plus les infos à la télé sur 28 minutes sur Arte et je te lis aussi …

Peut-on encore se parler ? Ou ne suis-je plus fréquentable parce qu’intoxiquée par les médias anti israéliens ? 🙂 En fait je ne plaisante qu’à moitié, crut-elle bon d’ajouter.

A mon amie Aline, avec laquelle nous menâmes jadis tant de belles batailles communes, à Elle et à tous ceux qui pensent comme Elle, mais aussi à tous ceux-là qui oseraient ne pas penser comme moi, je réponds, stupéfaite, que bien sûr nous nous parlerons toujours. Que ça n’est pas moi qui jamais porterai au Tribunal les divergences d’opinion, les travestissant en criminels délits.

A vous tous, je réponds que nous ferions mieux de nous alarmer de l’insupportable procès fait à Georges Bensoussan. De ce verdict capital auquel nous sommes trop peu nombreux à être suspendus. Alors qu’il marquera un jour décisif : sera-t-il demain permis de proférer dans un débat une critique qui touchât, de près ou de loin, à l’Islam. Cela sans être taxé du sceau de l’infamie, de l’injure suprême : islamophobie. Sans être amené à en rendre compte au sein-même du Palais de Justice.

Il n’est que là, Aline, mon seul ennemi. La désinformation systématique que subit israel.

Je les ai tant aimés. Mes journaux chéris cesseront-ils un jour de focaliser sur Israël. La soigneront-ils, leur fixette, leur obsession ? En finiront-ils, de demander à un seul pays, toujours le même, un pays  qui certes n’est pas le meilleur mais en tout cas pas le pire du monde, l’excellence. La perfection. Alors même qu’ils se courbent et font mine de les avoir zappés, le gaz sarin  contre les syriens, les bombardements des kurdes par les Turcs, obsédés qu’ils sont à dénoncer ce bordel de l’insolent Tsahal. Tsahal qui prétendrait interdire une invasion du territoire d’Israël.

Sarah Cattan

[1] 3 avril 2016.

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