Comment ne pas répondre présente à l’invitation de mon amie Lauriane Boucris, la Présidente du comité de lecture de la Wizo. Ce fut un moment de convivialité partagé autour des wizeennes et d’Anne Goscinny, l’invitée du jour, Chevalier des Arts et des Lettres et Prix Litttéraire WIZO.
Après un discours de la présidente Joëlle Lezmi qui a rappelé que la vocation de la Wizo est de promouvoir le statut de la femme, de favoriser l’accès à l’éducation, et de veiller au bien-être des enfants, et de préciser que la Wizo c’est 800 institutions en Israël qui assument la charge des enfants défavorisés et est reconnue pour son travail social.
« On vient à la Wizo pour chercher une aide, une réponse, une orientation. Nous femmes sionistes nous nous devons de parler d’Israël, nous sommes les ambassadrices de cet Etat sans cesse critiqué.
Nous avons à nos côtés Marina Rozenberg Koritny, Présidente du département de promotion de l’Alya à l’Organisation sioniste Mondiale qui vit en Israël, et Stéphanie Korsia, l’épouse du grand rabbin de France.
Anne Goscinny journaliste, critique littéraire et romancière française, qui va nous parler de sa vie de fille, de femme et de mère »
Anne est aussi connue comme la fille unique et héritière de René Goscinny, génial créateur de bandes dessinées aux 500 millions d’albums vendus. Deux expositions l’une au Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme et l’autre à la cinémathèque lui ont été récemment consacrées.
« J’ai d’ailleurs amené mes enfants au musée un soir où pendant deux heures, en privé, nous avons pu remonter l’histoire familiale. » confie Anne mère de deux enfants Simon 17 ans et Salomé 15 ans nés de son mariage avec Aymar du Chatenet, un homme bienveillant, qui lui a dit « nos enfants seront ceux que tu es » Aujourd’hui, ses enfants s’épanouissent dans le judaïsme. Porteuse d’une identité juive très prononcée elle a su transmettre parfaitement l’incarnation de la mère juive, de l’épouse d’un foyer juif.
Anne nous parle de son père qui a passé toute son enfance en Argentine, à Buenos Aires, disparu quand elle avait neuf ans, parti un matin en lançant « à tout à l’heure » et jamais rentré. Pour entendre sa voix, il fallait qu’elle tourne les pages de ses livres. Elle n’a pas fait le deuil de son père, et a gardé le nom de ce père parti trop tôt.
Anne n’est pas seulement la fille de son père, l’homme public, elle est aussi celle de sa maman Gilberte, l’impératrice du foyer, qui n’était pas juive et qui a commencé à la mort de son époux, à adopter les racines et coutumes de mon père « Cette identité-là est peut être venue réparer quelque chose.
Ma grand mère qui n’avait pas accepté le mariage de son fils nous a prises toutes les deux sous son aile, ma mère a su se faire aimer par sa belle mère.
Ma mère avait une passion dans sa vie, c’était La Hatikva elle la chantait sans arrêt. Lors de son décès maman est morte à 51 ans au même âge que mon père et alors que le prêtre priait, la hatikva interprétée par Enrico Macias, envahissait toute la maison .
Pour Lauriane Boucris, Anne s’est appropriée la vie de toute la famille ; dans tous ses livres aucune ligne n’est écrite sans attribuer le prénom de quelqu’un pour le rendre vivant, « ma chère Anne tu t’es fait l’interprète de tous ceux qui ne sont plus là, tu fais un travail de mémoire formidable »
Joëlle Lezmi confie que la Wizo France va accueillir 35 enfants de Nahalat Yehouda la plupart d’entre eux sont fracassés, placés dans des familles d’accueil par décision de justice, au lycée de Réhovot. Anne Goscinny a proposé de les prendre en charge une journée et de les amener à Walt Disney pour les faire rêver.
La rencontre s’est terminée par la découverte du dernier livre d’Anne Goscinny, ״ Le monde de Lucrèce״ premier titre d’une nouvelle série de romans illustrés en couleurs, illustré par Catel et publié chez Gallimard Jeunesse.
Merci la Wizo pour ce moment.
Sylvie Bensaid
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