Tribune Juive

Dîner du Crif : « L’antisémitisme est le déshonneur de la France » Emmanuel Macron

Ils sont tous venus. Pour son 33eme dîner républicain, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, (CRIF) a choisi les Salons du Carrousel du Louvre, situés sous la Pyramide.

C’est ici, qu’à peine élu, Emmanuel Macron avait tenu son premier discours, un joli clin d’œil pour le Chef de l’Etat qui inaugure son premier dîner de Président, devenu un passage obligé depuis la présidence de Nicolas Sarkozy. Le locataire de l’Elysée avait assisté l’an dernier à cette soirée,  en tant que candidat à l’élection présidentielle.

Cette rencontre annuelle, devenue incontournable, a réuni comme tous les ans les représentants de l’échiquier politique, associatif, religieux, syndical, et de la société civile. On pouvait croiser l’ancien président François Hollande, l’ex-Premier ministre Manuel Valls, des personnalités de l’actuel gouvernement dont le Ministre de l’Education  nationale Jean-Michel Blanquer.

Bain de foule pour Emmanuel Macron et son Epouse Brigitte.

Le Président de la Republique, accompagné de son épouse Brigitte, a été très applaudi. Il était attendu par 1000 personnes pour débattre sur les différentes formes d’antisémitisme

Francis Kalifat, le President du Crif,  l’avait annoncé dans la journée. Même si le nombre de faits antisémites a de nouveau reculé en 2017, le niveau toujours préoccupant de la haine antijuive sera au coeur de la soirée. La communauté juive s’attaque à l’antisémitisme sur internet et crée un observatoire, de la cyberhaine pour lutter efficacement contre cet antisémitisme qui avance masqué sous couvert d’antisionisme.  « Il faut responsabiliser les géants d’Internet, car il y a un manque dans la législation française »

Le Président Macron, interpellé sur les formes persistantes de l’antisémitisme, a donné, dans un discours très ferme,  des gages à la communauté Juive.

« L’antisémitisme est le contraire de la République, la parole la République doit être ferme face à l’intolérable.

Il y a un antisémitisme contemporain qui ravive le pire de ce que nous avons connu : la détestation de certains citoyens pour ce qu’ils sont. le droit à la sécurité est un droit sacré dans notre pays. L’ État  assurera sans faiblir son devoir de protection, une nécessité et une réalité.

Il ne saurait y avoir demain le moindre renoncement aux juifs de  France.

J’aime rappeler cette phrase de Levinas « un pays où l’on se déchire sur le sort d’un petit capitaine juif est un pays où nous devons aller sans attendre »

Le boycott d’israel sera sanctionné

La haine qui déferle sur internet est une réalité. Cette réalité, c’est aussi le boycott. Là dessus, je veux être complètement clair. Ces actions sont prohibées par notre droit. Je les considère comme indignes, et elles seront toujours poursuivies.

Le gouvernement travaille à un second plan triennal de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (2018-2020), qui fera une large part à la haine sur les réseaux sociaux.

Emmanuel Macron a également évoqué la laïcité à l’école pour laquelle « Nous devons mener un combat exigeant, la laïcité de 1905. sans qualificatif. »

Céline s’invite à la soirée

Chaque invité à reçu une brochure de 55 pages très documentée, de la collection des « Études du Crif », intitulée « Céline contre les juifs ou l’école de la haine » signée Annick Duraffour et Pierre-André Taguieff, qui s’oppose au projet de réédition de certaines œuvres antisémites de Louis-Ferdinand Céline par Gallimard.

Il n’y a aucun intérêt aujourd’hui, sauf à vouloir alimenter un peu plus la haine antisémite dans notre pays, à rééditer ces pamphlets », a redit Francis Kalifat

Le Prix du Crif 2018 à été remis à Beate, Serge et Arno Klarsfeld militants infatigables de la mémoire.

Une soirée très réussie, qui sera suivie nous l’espérons par une prise en charge et des actes forts des autorités compétentes.

discours de Francis Kalifat : crif.org

Sylvie Bensaid

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