Le nouveau totalitarisme, par Charles Rojzman

Les totalitarismes et les fascismes du XXe siècle ont été vaincus, mais l’esprit totalitaire et fasciste reste présent et conquiert aujourd’hui de nouveaux adeptes.

Cet esprit totalitaire est très présent aujourd’hui dans le monde arabo-musulman, où comme dans l’Europe des années 30, la modernité a fait irruption dans une société restée patriarcale et autoritaire; où l’humiliation vécue ou imaginée d’une communauté autrefois puissante, vaincue par des armées étrangères et infidèles; où l’absence de dirigeants responsables, honnêtes et valeureux a ruiné les espoirs d’une vie meilleure pour la jeunesse; où la crise sociale engendrée par la corruption des dirigeants et l’absence de stabilité a mis à mal les réalisations personnelles et collectives.

Mais désormais cette tentation totalitaire est également présente dans nos sociétés occidentales. Importée de l’orient à travers la crise de l’immigration et des banlieues, elle a pour partisans et acteurs deux groupes d’individus: les déshérités et les frustrés.
Cette alliance des frustrés et des déshérités est réellement explosive. L’histoire a toujours réuni ces deux groupes de personnes dans un élan qui s’est voulu révolutionnaire. Les déshérités ont réellement besoin de lutter pour la justice et l’égalité. Ils apportent dans ces mouvements un peu de raison et des raisons de combattre. Les frustrés qui ne sont pas de véritables déshérités, écrivaillons, journalistes, enseignants, techniciens, communient dans une jalousie commune et cherchent à réparer ce qu’ils considèrent comme une injustice de la vie. Ils vont diriger le combat des déshérités et transformer le combat des déshérités en une lutte pour de nouvelles dominations. Ils vont vouloir écraser les imposteurs qui ont pris la place qui leur est due en raison du mérite qu’ils s’attribuent.

Ce nouveau totalitarisme qui se présente comme un antiracisme, et qui cherche à pénétrer, comme les autres totalitarismes l’ont fait avant lui, le monde de la culture et de l’éducation, permet d’expliquer les difficultés de la vie sans en donner la responsabilité aux individus eux-mêmes. Il promet une revanche à ceux qui vivent dans l’échec. Il joue sur le sentiment de culpabilité (qui est différent de la responsabilité), car il est différent de reconnaître qu’on s’est mal conduit en ne suivant pas des préceptes extérieurs à soi-même plutôt que d’examiner avec sa raison critique l’ensemble complexe des causes qui ont provoqué la situation d’échec. Il parvient à réunir les vieux routiers du communisme, nostalgiques du grand soir, de jeunes écologistes adeptes du tout ou rien et des islamistes.

Ce totalitarisme promet le salut, si on suit les commandements qu’il préconise. Il exclut la part de hasard dans la vie individuelle et collective. Dans un sens, il apporte une sorte de sentiment de sécurité intérieure en faisant croire qu’il existe une solution parfaite, un comportement parfait pour assurer le bonheur dans cette vie et même dans l’au-delà pour les islamistes. Il donne du grain à moudre à l’appétit de pouvoir et à la soif de combattre. Il donne du sens et unit contre des ennemis communs, les sionistes, les puissants et leurs représentants sur le terrain, qui sont diabolisés, qui deviennent le mal incarné, ce mal qu’on doit expurger pour aboutir à la réalisation de la société parfaite, garante pour toujours de la paix et de l’harmonie sociale. »

Charles Rojzman

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1 Comment

  1. Les « y a qua », les « il faut qu’on » avec une pincé de complotisme et l’on obtient : « une pensé, un programme politique » pré-digéré a usage immédiat de la vraie pensé jetable. Une pensé dont la seule valeur est l’incendie qu’elle peu déclencher.

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