Des chercheurs de l’université de Tel Aviv proposent une nouvelle piste pour la détection précoce de la prééclampsie : les petits ARN non codants.
L’équipe de Noam Shomron et Moshe Hod expliquent dans « Scientific reports » avoir identifié 25 transcrits exprimés différemment en cas de prééclampsie d’après le séquençage chez 75 femmes, 35 ayant développé une forme précoce avant 34 semaines d’aménorrhée (SA) et 40 témoins.
Un enjeu pour la prévention
La détection précoce de la prééclampsie est un enjeu important pour la prévention, qui a mobilisé de nombreux travaux de recherche. Plusieurs mécanismes physiopathologiques ont été proposés mais la cause de la prééclampsie reste malgré tout inconnue, même s’il est admis que le placenta joue un rôle central.
Aujourd’hui, aucun marqueur moléculaire n’a été retenu. La société française d’HTA (SFHTA) et le CNGOF indiquent dans un consensus de 2015 qu’il est recommandé de « prescrire de l’aspirine à faible dose (75-160 mg) uniquement chez les patientes ayant un antécédent de prééclampsie ». Le traitement doit être débuté avant 20 SA, idéalement à la fin du premier trimestre, est-il précisé. Ces recommandations précisent que l’aspirine faible dose n’est pas indiquée dans le cadre « d’un dépistage par différents biomarqueurs au premier trimestre ».
Une voie de recherche à creuser
Jusqu’à présent, des facteurs de risque maternels ont été identifiés (âge, ethnie, parité, grossesses multiples, antécédent de prééclampsie). Plusieurs biomarqueurs biochimiques ont été proposés, notamment des facteurs angiogéniques ou antiangiogéniques (sFlt-1, PlGF, ou VEGF) mais aussi des protéines placentaires, l’hémoglobine fœtale libre et des marqueurs rénaux. Une autre piste s’est intéressée aux ARN messagers maternels, notamment des gènes antiangiogéniques ou encore des facteurs liés à l’hypoxie.
La nouvelle piste des petits ARN non codants ouvre un nouveau champ de possibilités. Les chercheurs rapportent que les tests statistiques réalisés suggèrent une bonne valeur prédictive aux petits ARN non codants au 1er trimestre. Les auteurs appellent à creuser ces récents résultats qui « posent les fondations de la production d’un nouvel outil diagnostique précoce non invasif ».
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