Le discours « pragmatique » de Mahmoud Abbas au Conseil de Sécurité de l’ONU n’était qu’un aveu flagrant de l’échec de tous les processus de paix engagés jusqu’à ce jour avec les Palestiniens.
Sur le fond, Abbas n’a rien renouvelé de son narratif déclaré et sa stratégie demeure la même.
Toutefois, il a bien compris que rien ne sert de s’attaquer au Président Trump et d’écarter les Etats-Unis du processus. Abbas change donc de tactique et emploi un langage soi-disant « modéré », moins arrogant et belliqueux que dans ses précédents discours.
Il rappelle que les Juifs aussi ont un lien avec Jérusalem mais qu’ils devraient restituer une partie de la ville sainte qu’ils ont conquis en 1967. Puis, il relance le rôle des Nations-Unies pour créer « un mécanisme multilatéral » en convoquant une conférence internationale pour régler définitivement la question palestinienne. Et enfin, il demande à tous les pays de reconnaître l’Etat de Palestine, en précisant que 138 des 193 nations membres de l’ONU l’ont déjà fait.
Cependant, bien que cet Etat demeure toujours virtuel, et tout en écoutant le discours d’Abbas et en regardant les images transmises en direct, nous observons que l’ONU a déjà tranché sur cette question puisque nous pouvons lire en grosses lettres sur l’écriteau que l’Etat de Palestine existe officiellement de facto. Alors pourquoi engager des négociations avec Israël si le résultat est déjà bien connu, à savoir : un retrait de tous les Territoires disputés, le retour des réfugiés, et Jérusalem-Est comme capitale.
Pis encore, et pour pouvoir argumenter son plaidoyer, Abbas ose raconter et inventer que la « présence historique palestinienne remontait à 5 000 ans » (sic). Nous sommes les descendants des Cananéens » dit-il sans rougir, en précisant que son peuple compte désormais plus de 13 millions. Une falsification grotesque de l’Histoire et des chiffres fortement exagérés. Il est étonnant et révoltant qu’aucun historien honnête ou observateur étranger n’ait réagi à ces affabulations systématiques concernant les vraies origines des Palestiniens. Les diplomates assis à l’ONU ont écouté attentivement et ont même applaudi avec enthousiasme.
Mis à part la courageuse et brillante ambassadrice américaine, Nikky Haley, et notre représentant à l’ONU, aucun délégué n’a osé répondre à la légèreté des propos et à la mauvaise foi d’Abbas. Pourquoi ne l’ont-ils pas accusé de parrainer le terrorisme, en versant chaque année plus de 345 millions de dollars aux auteurs d’attentats et à leurs familles ? Cette somme ne représente-t-elle pas la moitié de l’aide internationale aux Palestiniens ? Comment se lamenter sur la situation chaotique à Gaza quand les budgets sont consacrés au terrorisme et à propager la haine et la lutte armée ?
Devant ce théâtre de l’absurde, il est clair que l’ONU ne pourra jouer un rôle objectif et neutre pour pouvoir régler le problème palestinien. Une conférence internationale se transformera aussitôt en fiasco comme la précédente qu’avait organisée la France en janvier 2017 à Paris.
Nous le répétons souvent, il n’existe pas de raccourci en diplomatie, et rien ne servira de faire des acrobaties ou de dicter par avance le résultat des pourparlers. Pour l’heure, nous comptons uniquement sur la médiation américaine.
Devant l’impasse et le désespoir chez de nombreux Israéliens comme au sein de la majorité des Palestiniens, des voix s’élèvent aussi pour dire que seul un Etat binational serait la bonne solution. D’autres pensent que l’annexion de la Judée-Samarie mettra un terme définitif à la supercherie des Palestiniens.
Ces deux solutions présentent de nombreux dangers et de multiples risques, car ils mettront fin à la vision propre du sionisme comme aux valeurs du Judaïsme.
Pour l’heure, les dirigeants palestiniens ne sont pas capables de faire des compromis et ne souhaitent pas négocier avec le gouvernement Nétanyahou ni avec l’administration Trump. Rien ne sert donc de se précipiter et d’offrir à Mahmoud Abbas un Etat sans aucune concession de sa part. La conjoncture géopolitique actuelle au Nord comme au Sud demeure grave et existentielle, beaucoup plus dangereuse que les menaces en l’air du vieux et faible dirigeant palestinien à la tribune chancelante de l’ONU.
Freddy Eytan
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