La réforme du stationnement à Paris : bugs ou rackett

Les agents des sociétés chargés depuis le 1er janvier du contrôle sont régulièrement accusés de verbaliser à tort et de tomber dans l’excès de zèle.
Depuis le début de l’année, la gestion du stationnement payant en voirie n’est plus du ressort de l’Etat, mais des communes. L’amende de 17 euros a cédé la place à un forfait post-stationnement (FPS), dont le montant est fixé par chaque municipalité. Et la chasse aux fraudeurs peut être confiée à des agents assermentés travaillant pour une société privée.
La mairie de Paris a bondi sur l’occasion  : le précédent système était si peu dissuasif que seuls 10 % des automobilistes étaient en règle. Pour y remédier, le FPS a été porté à 35 et 50 euros selon les arrondissements, et les opérations de contrôle ont été confiées après appels d’offres à Streeteo, une filiale du  gestionnaire de parkings Indigo , et Moovia une société dans l’orbite de la Caisse des dépôts.

Les plaintes bourgeonnent sur les réseaux sociaux

Comme c’était prévisible, cette sévérité accrue a fait bourgeonner sur les réseaux sociaux les plaintes de conducteurs s’estimant « rackettés » par la ville. Ce qui l’était moins, ce sont les bugs rapportés à intervalles réguliers par des automobilistes verbalisés alors même qu’ils sont en règle.

Par ailleurs, Streeteo et Moovia ont indiqué que la rémunération de leurs agents n’était pas indexée au nombre de FPS dressés, mais cela ne les empêche manifestement pas de faire de l’excès de zèle. Des cas d’automobilistes handicapés, garés sur une place en règle et verbalisés malgré tout ont été rapportés.

Les facteurs ne sont pas épargnés

Des agents de Streeteo se sont également aventurés à dresser des FPS à des véhicules de police… qui ont à leur tour déclenché des opérations de contrôle des agents de l’opérateur ! Les forces de l’ordre sont sorties vainqueurs de la confrontation, selon « Le Parisien », selon qui le préfet de police a obtenu d’Anne Hidalgo la fin des FPS pour les voitures sérigraphiés ou banalisés.
Dernières victimes en dates, les facteurs. Il y a 10 jours, le secrétaire général de l’Unsa-Postes a écrit à la maire de Paris pour demander un peu plus de discernement dans la distribution des FPS : « Il ne se passe pas un jour sans que plusieurs agents se retrouvent avec un FPS à régler. […] Lorsqu’un facteur est mal stationné, ce n’est pas pour « embêter » les automobilistes, c’est pour remplir une de ses missions de service public, »

Lionel Steinmann 

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1 Comment

  1. En tant qu’agents assermentés, les employés qui rédigent de faux PV peuvent être poursuivis pour faux en écritures publiques, crîme passible de la cour d’assises. S’il ne s’agit « que » d’une tentative de racket, ce n’est « qu »‘un délit passible de 5 ans de prison et 500.000 euros d’amende (article 432-10 du code pénal). Qu’on se le dise …!

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