La visite éclair de Nétanyahou à Moscou se présente dans un contexte grave pour l’avenir du Moyen-Orient.
A la veille d’une réunion convoquée par la Russie sur le partage d’influence en Syrie, plusieurs événements menaçants nécessitaient un tour d’horizon et une coordination urgente entre les deux leaders.
Nétanyahou a réussi à avoir un dialogue permanent et franc avec le chef du Kremlin. Il s’agit de sa septième rencontre avec Poutine depuis septembre 2015.
Après avoir rencontré les présidents Trump et Macron à Davos, le Premier ministre israélien se trouve dans une position plus confortable pour évoquer les nouvelles menaces.
Tandis que les chars turcs foncent sans contrainte sur « les terroristes kurdes » et qu’aucune puissance ne réussit à stopper le fougueux Erdogan, les Iraniens, eux, renforcent leur présence en Syrie et au Liban. Sur le terrain, plus de 82 000 combattants libano-syriens sont sous les ordres de 3 000 Gardiens de la révolution islamique.
Venu à Moscou avec le chef du Renseignement militaire de Tsahal, Nétanyahou a brossé un tableau inquiétant en insistant sur l’installation de nouvelle usines iraniennes pour la construction de missiles sophistiqués à guidage de précision. Il est clair qu’Israël ne pourra tolérer une telle menace et ne permettra pas des bases militaires de l’Iran à nos portes, au-delà de la présence de milliers de milices du Hezbollah. Le porte-parole de Tsahal avait déjà envoyé un message clair. Par le biais des réseaux sociaux libanais il a bien fait comprendre que la population du pays du Cèdre se trouvait en danger permanent car les milices chiites sont implantées dans leurs propres villages et de nombreux bâtiments sont bourrés d’armements et d’explosifs.
Certes, Israël ne souhaite pas une troisième guerre au Liban et préfère la voie diplomatique. Jusqu’à ce jour, chaque livraison d’armes acheminée au Hezbollah a été détruite préalablement par des frappes ponctuelles. Grâce à un mécanisme efficace de coordination entre les services et les armées, il n’y a pas eu, à ce jour, d’incident avec l’aviation russe, et Poutine n’a pas réagi aux centaines de raids effectués depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie. Assad non plus, ne se contentant que de menaces. Toutefois, un seul accrochage pourrait tout faire basculer vers l’escalade.
La Russie est maîtresse du jeu en Syrie, elle détient tous les leviers diplomatiques et militaires et elle est la seule à pouvoir éviter une implantation permanente de l’Iran au nord de nos frontières. Poutine est conscient des lignes rouges à ne pas franchir et sait parfaitement que ses intérêts stratégiques sont aussi vulnérables. Les Etats-Unis souhaitent rectifier l’Accord de Vienne sur le nucléaire mais n’ont toujours pas pris d’engagement ferme sur le conflit en cours.
Israël tient responsable les gouvernements libanais et syrien pour toute attaque contre son propre territoire. Toute violation sera suivie par des raids massifs de Tsahal contre des infrastructures stratégiques civiles, et les populations en souffriront profondément.
Rappelons qu’après la première guerre du Liban en 1982, nous avons signé un traité de paix avec Beyrouth qui n’a duré que quelques semaines. Nous nous sommes retirés complètement du territoire libanais en mai 2001. Le peuple libanais n’a jamais été notre ennemi et depuis 1948 son armée n’a pas participé à des guerres contre l’Etat juif.
Nous avons été les seuls à apporter secours aux chrétiens maronites. Hier c’était Damas qui souhaitait élargir ses frontières jusqu’à Beyrouth, aujourd’hui, c’est bien le Téhéran des Ayatollahs qui menace la stabilité de ce pays qui, depuis 1975, ne connaît que guerre civile, invasion étrangère, terrorisme et désastre. Il est bien temps de mettre un terme à cette grave situation et chasser les dangereux Gardiens de la révolution islamique de notre région en évitant, à tout prix, qu’ils bénéficient du partage d’influence de la Syrie avec les Russes.
Freddy Eytan
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