La Juge Ihuellou doit revoir sa copie, par Sarah Cattan

Ce 30 janvier la toile et les media, très chauds après l’agression d’un enfant juif à Sarcelles, se sont à nouveau enflammés : Affaire Sarah Halimi, la Juge ne donnerait pas suite à une demande de requalification antisémite

Allons y voir. A neuf mois de l’assassinat de Sarah Halimi, tuée par son voisin Kobili Traoré parce qu’elle était juive et seulement parce qu’elle était juive, la Juge Ihuellou  n’avait toujours  pas donné suite à la demande du Parquet de Paris, en la personne de François Mollins,  de retenir le caractère antisémite du forfait du barbare islamiste et antisémite.

Par ordonnance du 29 janvier, la Juge d’Instruction a trouvé bon de rejeter la demande similaire des parties civiles, qui demandaient par la voix de Maître Buchinger, leur avocat, outre la requalification des faits en assassinat accompagné d’actes de barbarie, qu’elle actât la circonstance aggravante au motif de la religion de la victime.

Lundi donc, la juge Anne Ihuellou a refusé cette requête, au motif que les Parties civiles n’étaient pas fondées selon elle à demander dans ce cadre une requalification de la mise en examen.

Selon Maître Buchinger, la raison invoquée est à interroger. S’il admet qu’en effet les Parties civiles ne sont fondées qu’à demander tout ce qui peut contribuer à ce qu’émergeât la vérité, il fait remarquer qu’à ce jour il n’existe pas de jurisprudence et que peut-être L’Affaire Sarah Halimi sera-t-elle un marqueur en cette affaire. Pourquoi les Parties civiles ne demanderaient-elles pas avec succès une requalification, lorsque celle-ci est ainsi frappée du sceau du bon sens.

L’avocat fait ensuite remarquer que 4 mois s’étant écoulés après le dépôt de sa demande d’actes, sans réponse qu’il était de la juge après le dit délai, il a, le 12 janvier, décidé d’en référer à la Chambre de l’Instruction, la seule apte à contester une décision du Juge de l’instruction : Maître Buchinger attend donc sereinement que la Chambre de L’Instruction, juridiction de second degré, statue. Et il n’est guère inquiet.

Il invalide ainsi de facto la réponse qui lui a été faite hors délai par la juge Ihuellou.

Stratégie ? Il décide en effet de lui répondre néanmoins par une deuxième demande d’actes qu’il enverra aujourd’hui 31 janvier. Dans la dite demande d’actes, il requiert que la Magistrate atteste par écrit que rien n’ait été fait ou prononcé par Traoré, avant, pendant ou après la mort de la victime, qui ait pu être en rapport avec la religion de cette dernière.

Aïe. Celui qui sait les pièces du dossier sait que la Juge sera en difficulté.

Concernant le deuxième point d’importance, soit le refus de la Magistrate de procéder à une reconstitution en présence de Traoré, cela risquant de fragiliser et d’altérer l’état de cette pauvre petite chose, l’avocat sourit devant une réponse extravagante qui ne saurait qu’être invalidée par la Chambre de l’Instruction. 

That’s all: La juge peut néanmoins encore procéder à tout moment à une requalification de la mise en examen, précisent docilement tous les media qui n’en savent pas plus les uns que les autres, pas plus que les Conseils, que vous ou moi, et qui dépendent pour s’exprimer du bon vouloir de cette Magistrate dont les manières d’opérer ne manquent pas d’interroger. A quel jeu cynique s’est adonnée Anne Ihuellou dans ce dossier chaud brûlant. Sa manière d’opérer frise l’abus de pouvoir et son absence d’objectivité et d’empathie dépasse allègrement l’indépendance absolue qui doit rester la sienne.

Pour tout vous dire, les façons de faire de la Juge Ihuellou, concernant la manière dont elle traite  l’assassinat en plein Paris et en direct, devant témoins, d’une Juive, me heurtent profondément.

Le monde entier regarde ce scandale français, empreint qu’il est de déni. Un déni peureux. Lâche. Complice avec l’islamisme et l’antisémitisme qui s’installent et prennent fauteuil.

Un déni honteux qui ternit tout un Gouvernement. Son Ministère de la Justice. Sa garde des Sceaux. Ses institutions communautaires. Toutes. Dociles. Au garde à vous. Affidées. Un déni qui en vient à contaminer tout un peuple : Vous. Moi. Tous. Car lequel de nous ici n’est pas concerné et faut-il être Juif pour l’être : certes non. Pourtant, au-delà de paroles indignées : rien.

Que dans son ordonnance rendue lundi, la juge ait également refusé de procéder à une reconstitution en présence du suspect, au motif qu’il reconnaissait les faits et que les éventuelles circonstances aggravantes ne sauraient être établies par la reconstitution, devrait heurter vivement nos consciences. Nous scandaliser. Nous faire descendre dans la rue.

Comment ? Nous allons tous accepter que Traoré, déclaré apte à participer à une reconstitution des faits, selon un complément du rapport de son expertise psychiatrique qui fut rendu ces jours derniers, serait soudainement exonéré ?

Traoré doit participer à la reconstitution. Entendez bien : l’exonérer de toute reconstitution vaut absolution. L’exonérer de participer à la reconstitution lui évite de répéter les propos antisémites qui ont ponctué le massacre de Sarah Halimi.

Quoi ? Pas de reconstitution ? Et donc pas de questions concernant l’extra-ordinaire immobilisme des 28 policiers présents sur les lieux du carnage ?

Et il faudrait se taire ?

La Chambre de l’Instruction a l’honneur de la France entre ses mains. Gageons qu’elle ne peut que dessaisir une Juge qui aura à ce jour manqué de courage. Manqué d’honneur. Qui aura voulu nous aura fait croire que nous Journalistes l’aurions agacée à force d’avoir médiatisé cette affaire. Argument irrecevable. Qu’Anne Ihuellou en cherche un autre. Un autre donc. Cherchez l’erreur. Aidez la Magistrate.

Pour info, à  travailler sur ce dossier glauque, glauque à double titre, glauque de par la manière arbitraire qui caractérise son traitement, j’ai été contrainte d’apprendre :

La Juge d’Instruction est complètement indépendante. Comme tous les Magistrats du Siège, elle tranche. Si elle a tort sur ses motivations, et nous sommes près de le croire, la Chambre de l’Instruction est là, garante de la Justice que nous appelons de nos vœux.

Anne Ihuellou pouvait donc ne pas répondre à François Mollins : ce que veut le Parquet ne s’impose absolument pas à la Juge d’Instruction. Aucun pouvoir hiérarchique n’existe entre eux, le Parquet ayant l’opportunité des poursuites représente les intérêts de l’Etat. Il requiert l’application de la loi mais ne juge pas. François Mollins a fait le job.

Enfin, le rapport d’expertise ne s’impose pas à la Juge.

Sarah Cattan

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4 Comments

  1. Eh bien, si c’est prouvé que cette juge ne fait pas son travail de manière objective et impartiale, peut-être faudrait-il alors enquêter sur elle, sur les raisons profondes de son obstination à ménager le meurtrier, sur ses motivations… ? Peut-être est-elle de confession juive elle-même et veut-elle montrer par là qu’elle reste indépendante à toute considération de ce genre ? Peut-être subit-elle des pressions de la part du milieu professionnel où elle évolue, ou de la part de son entourage familial, amical, relationnel… ? On peut se poser en effet toutes sortes de questions à son sujet, et leur apporter quelques réponses, peut-être, pourquoi pas ?

  2. Lorsqu’on est victime de « peut-être » sans interruption et durant neuf mois ( peut-être qu’elle va bien bientôt accoucher d’une décision rationnelle ?? ) on ne choisit pas la profession de juge d’instruction mais celle de tireuse de cartes.
    Peut-être fait-elle partie de la bande  » du mur des cons  » ?

  3. Peut-être a-t-elle peur de représailles sur ses proches..
    Peut-être (surtout ?) que d’aimables pressions, assorties d’une carotte et d’un bâton, ont convaincue cette juge de ne pas indisposer une frange de la population dont on connaît, aujourd’hui, le poids électoral…
    Souvenons-nous bien que cette affaire a débutée en pleine campagne électorale et à, immédiatement, été occultée !

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