L’une des polémiques de la semaine porte sur le projet de loi gouvernemental traitant des migrants. Les associations s’occupant de l’accueil des migrants dénoncent un projet de loi déséquilibré et donnent de la voix. Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb porteur du projet est très largement critiqué et n’a été défendu grosso modo que par le Président de la République.
L’ Obs de cette semaine met en une une photo choquante de la tête d’Emmanuel Macron cernée de barbelés. L’ONU rappelait ce 11 janvier 2018 je cite son secrétaire général Antonio Guterres « il y a un besoin urgent de développer une stratégie pour gérer de larges mouvements de migrants ». Selon l’ONU des négociations formelles doivent débuter en février 2018 avant une conférence intergouvernementale en décembre au Maroc pour adopter un pacte mondial sur les migrants. Les Etats-Unis quant à eux ont annoncé fin 2017 se retirer du pacte mondial sur les migrants. La question migratoire se pose partout dans le monde mais souvent dans des termes très différents.
Le pays champion de l’immigration, les Etats-Unis d’Amérique se montre aujourd’hui très réticent et cela fait longtemps que le centre d’intégration des immigrants d’Ellis Island a fermé ses portes. Aujourd’hui est posée la question du fameux mur de séparation entre les Etats-Unis et le Mexique après que des millions de mexicains et latino américains aient été accueillis et aient prospéré aux Etats-Unis. En Arabie saoudite le personnel de maison philippin et les ouvriers asiatiques doivent laisser leurs passeports à leurs patrons ou aux autorités et il est inutile de dire qu’ils n’ont aucun droit et surtout pas celui de devenir saoudien.
La France quant à elle a connu son année record de demande de droit d’asile politique avec pour la première fois plus de 100 000 demandes enregistrées par l’OFPRA, l’office français de protection des réfugiés et apatrides. L’OFPRA est submergé et les réponses aux demandeurs se font attendre. Pourtant la grande majorité de ces demandes d’asile n’ont aucune chance d’aboutir et on le sait dès la première minute. On se souvient de cette demanderesse d’asile qui attendait le Président MACRON à la sortie de sa visite des restaurants du cœur pour protester auprès de lui devant les caméras de n’avoir pas eu ses papiers français. Le Président de la République lui a demandé de quel pays elle venait et, en entendant qu’il s’agissait du Maroc il lui a répondu toujours devant les caméras que sa nationalité ne lui permettait pas de prétendre à l’asile politique.
Le Président a été très critiqué pour cette répartie. Pourtant il tombe sous le sens qu’un marocain, un allemand, un israélien, bref toutes les nationalités où il n’y a pas de problème politique majeur ou de guerre ne peut prétendre au statut de réfugié politique. En disant comme les associations accueillons d’abord et examinons ensuite le dossier on est garanti de ne plus pouvoir examiner les dossiers ce qui est pratiquement le cas actuellement. Alors oui un syrien a plus de droits à l’asile en France ou ailleurs qu’un égyptien ou un libanais mais ça c’est la dure loi de la réalité, une loi d’ailleurs bien comprise par de nombreux migrants dont beaucoup se déclarent syriens comme l’ont fait plusieurs terroristes qui ont agi en France.
Que veulent les français ? Les mêmes qui critiquent aujourd’hui le nouveau texte ont critiqué il y a quelques semaines le préfet du Rhône pour ne pas avoir fait mettre en centre de rétention et expulser le délinquant tunisien sans papiers interpellé à Lyon pour un délit, relâché sans ce que son identité soit établie et qui a pu prendre le train le lendemain pour aller assassiner deux jeunes filles devant la gare de Marseille aux cris d’Allah ouakbar. Les jeunes filles ont payé cette négligence de leur vie et le préfet y a laissé sa carrière. Alors il faut bien une limite et à la gauche bien pensante et donneuse de leçon de l’Obs il faut demander combien de migrants la France s’était-elle engagée sous François HOLLANDE auprès de l’Union Européenne à accueillir. Dites un chiffre ….
Je vous donne un premier indice Merkel comme chacun sait s’est engagée sur un million de migrants qu’elle a grosso modo accueillis avec les difficultés que l’on sait. Hollande c’était 30 000. Y a pas photo et puis essayez de mettre un centre de migrants à côté du siège de l’Obs et vous verrez bien ce qu’il adviendra.
Non décidément le débat sur les migrants et sur le rôle de la France patrie des droits de l’homme mérite mieux que les caricatures actuelles et les rodomontades d’un Yann Moix hurlant contre le déshonneur de la France à Calais.
La question migratoire est brulante et personne ne détient la solution miracle. Elle continuera de se poser avec acuité dans les années à venir tant le malheur est répandu sur la surface du globe.
Raphaël NISAND
Président d’honneur de la LICRA Bas-Rhin
Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg
Avocat du BNVCA
En voyant le titre de l’article, j’ai hésité tout d’abord à le lire tant, comme dit dans cet article, « les caricatures actuelles et les rodomontades d’un Yann Moix hurlant contre le déshonneur de la France à Calais » résonnent encore aux oreilles…
Oui, le sujet est extrêmement brûlant, mais ici Raphaël Nisand a su discerner la différence à faire à leur sujet et ouvrir la voie aux vérités et arguments de bon sens que les associations feraient bien d’entendre…