Le cinéma hongrois est intimement lié au contexte social et politique dans lequel il se déploie. Aujourd’hui alors que la parole se libère, l’antisémitisme virulent réapparaît en Hongrie. Le film “la Juste Route”, nous replonge au sortir de la seconde guerre mondiale, au cœur de ce pays, qui a largement contribué avec une rare intensité à la persécution et la destruction des Juifs établis en Hongrie
Nous sommes en août 1945, alors que le front est toujours ouvert sur le Pacifique, le quotidien d’un petit village qui se prépare au mariage du fils d’un notable est troublé par l’arrivée de Hermann Samuel et son fils, juifs orthodoxes, tous les deux chargés de lourdes caisses.
Qui sont-ils réellement ? Un bruit circule qu’ils sont les héritiers de déportés et que d’autres, plus nombreux peuvent revenir réclamer leurs biens. Leur arrivée questionne la responsabilité et la lâcheté de certains et bouleverse le destin des jeunes mariés.
Personne ne veut savoir. Que font-ils là ? Tout le monde a son idée. Certains habitants, parmi lesquels le prêtre et Bandi, un ivrogne rongé par le remords, se sont appropriés les biens des déportés. L’épouse de Bandi, elle, refuse de quitter sa maison confortable et ses meubles bien mal acquis…
Peu de films traitent des événements de 1944 en Hongrie. Le réalisateur traite ici d’un sujet grave, l’image du racisme le plus ordinaire Ferenc Török choisit la route comme fil conducteur, cette route qui a laissé sur le chemin de nombreux juifs morts d’épuisement de faim et de maltraitance.
Bien que traité avec un humour décalé, une ambiance style western, ce film est aussi d’une violence incroyable.
Un très beau film magnifiquement filmé à voir absolument.
Sur les écrans le 17 janvier 2018 (1h31min)
De Ferenc Török
Avec Péter Rudolf, Bence Tasnádi,
Sylvie Bensaid
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