Pour la troisième fois en trois mois, l’état-major israélien a annoncé, dimanche, la destruction d’un tunnel palestinien. Cette fois, il passait sous le point de contrôle de Kerem Shalom.
L’armée israélienne a-t-elle trouvé la parade technologique contre les tunnels creusés de la bande de Gaza ? Pour la troisième fois en trois mois, l’état-major a annoncé, dimanche 14 janvier, la destruction d’un tel chantier souterrain, attribué au Hamas, qui contrôle le territoire palestinien depuis 2007. Celui-ci avait une double particularité : il conduisait vers l’Egypte, mais surtout, il passait sous le point de passage de Kerem Shalom, là où transite l’essentiel des marchandises vers la bande de Gaza, sous supervision militaire israélienne. Au cours de la première semaine de janvier, plus de 1 800 camions transportant près de 55 000 tonnes de marchandises sont entrés dans le territoire palestinien par Kerem Shalom. Le point de passage a été fermé pour une durée indéterminée.
L’entrée du tunnel était située à l’est de la ville de Rafah, 900 mètres à l’intérieur de la bande de Gaza. Sa longueur est estimée à 1,5 km, même si le point de sortie exact n’est pas précisé. Il passait en dessous des pipelines de gaz et d’essence à Kerem Shalom, ce qui indique une profondeur importante. Le Hamas, lui, assure qu’il s’agissait d’un tunnel de contrebande.
« Système »
Selon le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, qui s’exprimait dimanche matin lors d’une conférence téléphonique, la nature terroriste du tunnel ne ferait pas de doute en raison de ces installations sensibles. L’officier estime que le tunnel, non achevé, aurait pu servir à deux objectifs : faire sauter les conduits de gaz et d’essence pour viser le poste militaire à Kerem Shalom ; ou envoyer des combattants en Egypte pour attaquer d’un autre front des cibles israéliennes.
Coordonnée avec l’Egypte, l’attaque de l’armée a été conduite dans un premier temps par voie aérienne, puis grâce à l’utilisation de moyens technologiques récemment développés, sans autre précision. « Quand on fait une chose une fois, on peut parler de chance, quand c’est deux fois, de coïncidence, quand c’est trois fois, on peut parler de méthode et de système », s’est réjoui le lieutenant-colonel Conricus, qui a souligné qu’il s’agissait du troisième tunnel neutralisé ces derniers mois.
Barrière électronique
Le 10 décembre, l’armée avait annoncé la destruction d’un tunnel d’attaque dont l’origine était localisée dans la ville de Khan Younès, au centre de la bande de Gaza. Il n’était pas encore achevé mais pénétrait sur plusieurs centaines de mètres à l’intérieur du territoire israélien, en pleines terres agricoles. Le 30 octobre, un autre tunnel, creusé cette fois par les hommes du Jihad islamique, avait déjà été détruit. Au total, 14 personnes avaient péri, parmi ceux qui creusaient et les sauveteurs arrivés sur place, dont deux commandants de la banche militaire du Jihad islamique.
Au cours de la dernière guerre conduite à Gaza à l’été 2014 – l’opération « Bordure protectrice » –, 32 tunnels avaient été détruits par les forces israéliennes, dont 14 pénétraient en Israël. Une barrière électronique dite « intelligente » est en cours de construction le long de la frontière, pour faire face à cette menace souterraine.
Poster un Commentaire