Manifestations en Tunisie : plus de 200 arrestations après une deuxième nuit de heurts

Dans la soirée et la nuit, la police et l’armée ont été déployées dans plusieurs villes tunisiennes, dont Tebourba, située à 30 km à l’ouest de Tunis, où des jeunes sont descendus dans les rues par centaines après l’enterrement mardi après-midi d’un homme décédé lors d’affrontements survenus la nuit précédente.

Incidents à Sidi Bouzid

La polémique perdurait sur les causes de sa mort. Alors qu’il est présenté par des manifestants comme un martyr, les résultats de l’autopsie organisée mardi n’ont pas encore été rendus publics. De son côté, le ministère de l’Intérieur a démenti que cet homme ait été tué par la police.

Des incidents ont également eu lieu à Gafsa (sud), Kasserine (centre) ou encore Sidi Bouzid, d’où était partie en décembre 2010 la contestation sociale marquant le début de la révolution tunisienne.

Ces incidents font suite à des mobilisations pacifiques contre la hausse des prix et un budget d’austérité entré en vigueur au 1er janvier, prévoyant de nombreuses hausses de taxes.

Incendies antisémites à Djerba

En marge des protestations, des cocktails molotov ont été jetés sur l’entrée de deux écoles talmudiques du quartier juif, Hara el-Kbira, à Djerba.

Dans un communiqué publié ce mercredi 10 janvier 2018, l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM) a dénoncé le caractère raciste et antisémite des tentatives de destruction de deux synagogues survenues hier soir dans l’ile de Djerba.
L’ATSM alerte sur les caractères « dangereux et odieux de ces actes », qui incitent à la haine et à la violence envers les minorités religieuses en Tunisie.
Dans ce cadre, l’association demande aux partis politiques et aux organisations de la société civile qui appellent à manifester, de condamner énergiquement ces actes de violences qui touchent les lieux de cultes des minorités religieuses.
Enfin, l’ATSM considère que l’attaque aux cocktails Molotov des deux synagogues hier soir à Djerba est un acte terroriste délibéré et appelle les autorités publiques tunisiennes à garantir la sécurité de ces minorités.

La Tunisie prise en étau entre l’explosion de la dette et l’inflation galopante

La dette publique de la Tunisie s’emballe pour atteindre jusqu’à 69,5 % du PIB fin novembre 2017. En valeur, l’encours de la dette publique est passé de 55 921,5 millions de dinars pour toute l’année 2016, à 67 256,5 millions de dinars en novembre 2017 d’après les nouveaux chiffres publiés par le ministère des Finances tunisien.

« Une montagne de dettes »

Le niveau de la dette publique est l’un des indicateurs essentiels de la situation économique et financière de la Tunisie. Et d’après l’Agence de presse tunisienne, TAP, la dette extérieure s’est envolée pour le seul mois de novembre 2017, à 46 803,7 millions de dinars. Elle est composée de 50 % de dettes multilatérales, 14 % de dettes bilatérales et 36 % de dettes contractées auprès du marché financier international. Expert tunisien en économie et politique monétaire cité par TAP, Ezeddine Saïdane prévoit que la dette publique passera, en 2018, à 76 000 millions de dinars, se référant à la nouvelle loi des finances pour l’exercice 2018.

En pourcentage, a-t-il fait noter, la part de cette dette publique dans le PIB du pays passe de 40 % en 2010 à 70 % sur l’ensemble de l’année 2017. « La baisse du dinar a touché directement le service de la dette qui représente actuellement un fardeau réel pour le budget de l’État ». La dette intérieure s’est située, quant à elle, à 20 452,8 MD (21,13 % du PIB) et elle est essentiellement, constituée de bons de Trésor assimilables (60 %) et de dépôts à la Trésorerie générale de Tunisie (29 %). Il explique : « La durée moyenne de la dette publique tunisienne a également, sensiblement baissé, puisque la plupart des crédits extérieurs contractés depuis 2011 ont une durée de 5 à 7 ans. De ce fait, et suite également à la baisse importante de la valeur du Dinar, le service de la dette (la somme des échéances de l’année en principal et intérêts) a beaucoup augmenté pour représenter maintenant un véritable fardeau pour le budget de l’État et par conséquent pour l’économie tunisienne. La loi des finances 2018 prévoit, à cet effet, un service de la dette de 8 500 MD et un besoin de financements (crédits nouveaux) de 9 500 MD. La Tunisie est ainsi, arrivée à une situation où elle emprunte pour rembourser les dettes anciennes et non pas pour investir », regrette-t-il.

« Tout cela influe évidemment sur le rating (la note souveraine) de la Tunisie et rend les possibilités de sauvetage de l’économie nationale de plus en plus limitées » conclut-il.

Pressions inflationnistes croissantes

Ces chiffres tombent au plus mal alors que la Tunisie affronte une nouvelle grogne sociale notamment contre la hausse de la TVA entrée en vigueur au 1er janvier dans le cadre d’un budget d’austérité. L’origine de ce tour de vis, c’est l’inflation. Le taux d’inflation tunisien a atteint 6,4 % jusqu’au mois de décembre dernier, a-t-on appris le 6 janvier auprès de l’Institut national de statistiques (INS) de Tunisie. « Le taux d’inflation a connu sur l’ensemble de l’année 2017 une courbe ascendante partant de 4,6 % en janvier jusqu’à 6,3 % en novembre passant par une stabilisation à 4,8 % durant les deux mois de mai et juin derniers », a précisé l’INS dans une note de conjoncture.

Le taux d’inflation était de 4,2 % en 2016 et 4,1 % en 2015. En 2014, ce taux était de l’ordre de 4,8 %. Selon l’INS, certaines dispositions et mesures incluses dans la nouvelle loi des finances pour 2018, mise en vigueur à partir du 1er janvier, « ne feront qu’accentuer le taux d’inflation pour gagner pas moins d’un point par rapport au taux de 2017 ».

Il s’agit notamment de l’augmentation des prix de certains produits de consommation à cause d’une majoration auprès de la TVA pour 2018. Le ministre des Finances Ridha Chalghoum a assuré que le gouvernement garderait le cap des augmentations d’impôts. Il est soutenu dans ce sens par le Fonds monétaire international (FMI qui était en mission en décembre 2017 dans le pays. En conclusion, l’institut de Bretton Woods a déclaré que « les autorités tunisiennes ont déjà franchi une étape importante en adoptant une loi de finances audacieuse pour 2018, qui vise à réduire le déficit budgétaire à moins de 5 % du PIB. Pour atteindre cet objectif budgétaire ambitieux, il faudra mettre en œuvre la stratégie fiscale du gouvernement et mettre en œuvre la stratégie globale de réforme de la fonction publique. La réduction des subventions de l’énergie, qui profite de manière disproportionnée aux ménages aisés, et la poursuite de la réforme du système de sécurité sociale sont d’importantes étapes sur le chemin de la stabilisation des déficits et de la dette. »

Sources france24 et lepoint

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1 Comment

  1. Je pense que c est a la france de renflouer les caisses de la tunisie ! Quand on aime on ne compte pas , et puis il y a les  » pov palestiniens  » , les algeriens , les marocains , et le teste des pays arabes .
    Et si cela ne suffit pas , qu ils viennent en france !

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