Le plan « 500 000 » formations devait permettre à Hollande d’inverser la courbe du chômage. Bilan : un échec hors de prix !
C’est assez rare pour être signalé : le ministère du Travail a cherché à savoir quel avait été le résultat tangible de cette opération spectaculaire décidée dans l’urgence par François Hollande en janvier 2016. Le but de son plan « 500 000 » était évident : donner un dernier coup de collier pour « inverser » la courbe du chômage afin de lui permettre, ayant tenu sa promesse, de se représenter la tête haute à l’élection présidentielle.
Le budget en était connu : 1 milliard d’euros, qui venait s’ajouter à quelques autres milliards consacrés à financer déjà des centaines de milliers d’« emplois aidés » et autres formations, stages et « contrats de génération », tous subventionnés. Quant au timing, il était très serré : ce milliard supplémentaire devait être dépensé au plus vite, si possible avant l’automne 2016. Il s’agissait en effet de doubler « d’urgence » l’ensemble des formations en cours destinées aux chômeurs non qualifiés, de l’ordre déjà de 500 000, afin de les porter à 1 million, de telle sorte qu’un million de chômeurs disparaissent de la catégorie A de Pôle emploi pour se retrouver dans les parkings géants des catégories D et E rassemblant les formations et les stages.
Ce qui est encore plus rare, c’est que le bilan de cette opération « 500 000 » ait pu être communiqué à un journaliste des Échos , comme si le pouvoir actuel, sans en avoir l’air, voulait continuer de régler des comptes avec le précédent. Il est vrai que cet argent, sans aucun doute, aurait été mieux utilisé par l’équipe du nouveau président s’il était resté dans les caisses de Bercy, le duo Hollande-Sapin, en partant, ayant laissé des comptes publics dans un état lamentable, comme on a pu encore s’en apercevoir avec la taxe abusive de 3 % sur les dividendes des grandes entreprises qu’il faut maintenant rembourser.
Formations courtes
Quoi qu’il en soit, le résultat est là : ce milliard d’euros – l’équivalent du prix moyen de 911 000 taxes d’habitation dans les 41 plus grandes villes de France – a été purement et simplement dilapidé, comme s’il avait été jeté par les fenêtres, « le taux d’accès à l’emploi dans les six mois suivant la sortie de formation [ayant] fait du surplace », selon le quotidien économique. Quant au taux « mesurant l’accès à l’emploi dit durable [CDI ou CDD de plus de six mois], il a même reculé », passant de 28,4 % en 2015 à 27,6 % en 2016.
Selon Les Échos, ce résultat pitoyable serait dû, pour une part, au fait que les volumes à atteindre au pas de charge « étaient tels que Pôle emploi et les régions ont – logiquement – privilégié les achats de formations plutôt que les besoins en compétences des recruteurs ». Le Canard enchaîné, de son côté, s’était fait remarquer à cette occasion : il avait révélé dans son édition du 3 août 2016 certains dessous plus ou moins scabreux de cette recherche effrénée de formations « à placer » auprès du plus grand nombre possible de chômeurs non qualifiés, auxquels on proposait n’importe quoi du moment qu’on pouvait en profiter pour les enlever de la catégorie A de Pôle emploi.
Le journal satirique avait même publié quelques extraits d’une note interne datée du 21 avril destinée aux cadres de Pôle emploi, leur précisant les objectifs, les consignes et la marche à suivre pour la réalisation de ce plan Hollande de la dernière chance. « L’an dernier, au bout de six mois, on disait non à presque tout le monde, il n’y avait plus un rond pour financer les formations qui coûtent souvent cher, avait expliqué un référent de cet organisme. Maintenant, c’est tapis rouge, on dit oui à tout et sans trop de précautions, la scrupuleuse procédure de validation des stages est abandonnée. »
Hausse du chômage
On connaît la suite et la fin de l’histoire. La suite : en novembre 2016, quatre ans et demi après l’arrivée de Hollande à l’Élysée, selon les chiffres du ministère du Travail, le chômage en France avait augmenté de 18 % dans la catégorie A pour s’établir à 3,73 millions de chômeurs, et avait grimpé de 24,7 % dans les trois catégories A, B et C pour aboutir à un total de 5,76 millions. Une véritable tragédie économique et humaine.
La fin de l’histoire : quelques jours plus tard, le 1er décembre, François Hollande annonce officiellement qu’il ne sera pas candidat. Pour en arriver là, il aura fallu que les Français dépensent 1 milliard d’euros, juste pour qu’un président aux abois, sans s’être jamais attaqué aux vraies causes du chômage, essaye de trafiquer une dernière fois quelques chiffres dans un tableau. Un gâchis terriblement onéreux… et, pour tout dire, assez indigne.
Jean Nouailhac
Quel rapport entre Hollande, Tribune Juive et le Judaisme; je ne vois pas l’intérêt de cet article dans votre site, si ce n’est pour déverser votre haine et votre fiel sur Mr Hollande
Bien triste
L’article a été publié par Le Point et il est intéressant car il dévoile une des raisons qui ont poussé François Hollande à ne pas se représenter. Ce n’est pas du fiel à son égard, c’est de l’analyse politique qui nous apparait recevable. Nous avons vocation à toute l’actualité avec un Focus particulier pour la communauté et pour Israël.Tribune Juive a été créée en 1945 et a toujours abordé tous les sujets.