Des activistes anti-israéliens appartenant à la branche locale de BDS ont vandalisé les couloirs de la Bibliothèque nationale de Tunis alors qu’ il y avait des affiches promouvant une exposition officielle sur le Holocauste. Cet incident a eu lieu ce vendredi 15 décembre 2017, alors que la police était présente dans cet établissement public relevant du ministère de la Culture.
Habib Kazdaghli, historien et universitaire tunisien, qui est chargé de la coordination de cette exposition a été jeté dehors de la salle par un groupe de fanatique de la cause palestinienne.
Il a affirmé en réaction à l’incident: « ces gens ont une nouvelle fois montré leur vrai visage. Ce ne sont pas des militants en faveur des droits de l’homme mais un groupe d’extrémistes qui enfreint la loi et dont le but est de réduire au silence tous ceux qui veulent découvrir cette exposition dédié à la commémoration des six millions de Juifs assassinés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. »
« Il y a beaucoup de haine », indique l’ancien doyen de la faculté des lettres.
« On trouve ça malheureux, poursuit-il. C’est un manque de respect pour les victimes », ajoute le professeur Kazdaghli.
Cette exposition est le fruit de deux ans et demi de travail et d’un investissement 35 milles euros de fonds européens et de l’UNESCO. L’idée est de faire venir des jeunes pour qu’ ils voient ce qu’est le traumatisme de la Shoah. Les visiteurs sont invités à découvrir les moyens de propagande qui ont amenés à crime unique dans l’histoire en raison de sa particularité et en raison de la façon dont il a été mené.
Les jeunes tunisiens n’ont pas la chance, comme le reste des jeunes dans les pays occidentaux, d’étudier à l’école sur le Holocauste. Contrairement à l’Europe, la négation de la Shoah n’est pas punie dans la loi.
Des tracts niant le Holocauste ont été collés sur la façade de la Bibliothèque nationale de Tunis, a-t-on appris vendredi 15 décembre de sources concordantes.
Cette attitude est aussi une attaque contre la mémoire du pays. Les Juifs de Tunisie, qui furent environ 100.000 personnes ont choyé, aimé, adoré ce pays et n’ont jamais cessé de chanter son rythme, son sang et sa beauté infinie.
Une nouvelle étude révèle le nombre de juifs tunisiens qui ont péri durant l’Holocauste
Le nombre de Juifs tunisiens qui ont péri durant l’Holocauste est supérieur à ce qui était estimé selon une nouvelle étude, réalisée par le chercheur Victor Hayoun. Selon lui, près de 700 juifs tunisiens y seraient morts. Cette étude a été présentée lors d’une conférence sous le thème « De Tunis à Djerba« , qui s’est tenue au Centre Dahan de l’Université Bar-Ilan, en Israël, a rapporté le mois dernier le journal israélien Arutz Sheva.
« Quand j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de recherche scientifique sur l’Holocauste des juifs de Tunisie, j’ai décidé de soulever la question et je travaille dessus depuis environ 12 ans. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: nous parlons de près de 700 membres de la communauté« , a déclaré Victor Hayoun. Et d’ajouter: « Jusqu’en 2006, nous ne connaissions que 400 victimes d’origine tunisienne et en 2012, nous en connaissions 488. Aujourd’hui, nous savons que le nombre est plus proche de 700.«
Selon Hayoun, Yad Vashem, le musée national israélien de l’Holocauste a des chiffres biaisés puisqu’il estime que le nombre de victimes parmi les juifs tunisiens était de 50. Ce chiffre correspond au nombre de personnes tuées dans les camps de travaux forcés, or, ce n’est pas que dans des camps de travaux forcés que les victimes ont péri. 390 autres ont été tués de diverses autres manières en Tunisie. 365 personnes ont ainsi perdu la vie dans les camps de la mort, principalement à Auschwitz rapporte Victor Hayoun.
© Souhail Ftouh pour Europe Israël
“Toute allusion à des faits survenus en 2006 à l’occasion de la remise de la donation de Paul Sebag, ne peut être que fortuite”
10 mars 2006. À l’occasion de l’inauguration d’une partie du Fonds Paul Sebag cédé à la Faculté de la Manouba, diverses personnalités sont invitées en présence de sa fille.
L’œuvre de Paul Sebag philosophe, sociologue et historien fut monumentale.
Citons, pour ce qui nous concerne, l’ouvrage de référence : « Histoire des Juifs de Tunisie des origines à nos jours ».
C’est à cette occasion que cette Faculté fut le théâtre d’un déchaînement antisémite. Une centaine d’étudiants barrèrent le passage aux invités, hurlèrent des slogans en arabe : « À bas Israël, vive la Palestine, nous ne voulons pas de la bibliothèque d’un Juif communiste, sioniste… »
Noura Borsali, journaliste tunisienne, fit le commentaire suivant : « Comme j’aurais souhaité que nos étudiants découvrent et apprécient en toute sérénité Paul Sebag, le fin connaisseur de leur pays, la Tunisie qui est, aussi, la sienne ».
Recherche documentaire conçue par Viviane Scemama Lesselbaum