Un programmeur a réalisé de fausses vidéos en implantant à la place du visage d’une actrice porno celui de plusieurs personnalités. Cela pose des questions éthiques.
Sur la vidéo, en débardeur rose et short anthracite, l’actrice et mannequin israélienne Gal Gadot. Elle s’apprête à avoir une relation sexuelle avec son demi-frère. Ou plutôt, une copie d’elle-même s’apprête à le faire. Car si le corps est réel, ce n’est en fait pas le sien. Son visage non plus: il s’agit d’une reproduction numérique en trois dimensions, qui a ensuite été implantée sur le corps d’une actrice X.
De fausses vidéos de Scarlett Johansson sur Reddit
Repérée par Motherboard, la vidéo est plutôt réaliste. Seule une sorte de petit cadre entourant le visage de Gal Gadot indique qu’il s’agit d’une fausse.
Elle a été postée par un dénommé deepfakes. Derrière le pseudonyme, « un programmeur avec un intérêt pour l’apprentissage profond. » Il a posté sur Reddit plusieurs vidéos pornographiques sur le même principe. Scarlett Johansson, Maisie Williams (aka Arya Stark dans Game of Thrones) ou encore Taylor Swift en font les frais.
Avec un code informatique trouvé sur Internet, quelques connaissances et des images et vidéos postées sur Google ou YouTube, deepfakes a pu entraîner un algorithme à reproduire des visages. Ensuite, il lui a suffi d’intégrer ces derniers sur une vidéo. « Outre le matériel informatique nécessaire, tout ce dont on a besoin, c’est d’une bonne quantité de photos d’un visage », a noté Motherboard à propos de la technique utilisée, avant de rappeler qu’en 2016 les internautes avaient posté en ligne pas moins de 24 milliards de selfies.
« Les technologies peuvent être utilisées à mauvais escient »
Les fausses images pornographiques mettant en scène malgré elles des célébrités ne sont pas nouvelles. Une actrice britannique nommée Suranne Jones, l’Indienne Jyothi Krishna, ou encore Meghan Markle ont été victimes de tels montages. Mais jusqu’à présent, il s’agissait plutôt de photos modifiées. Si la technique élaborée par deepfakes est encore perfectible, elle est plus réaliste. Plus effrayante aussi.
Deux problèmes majeurs se posent ici. D’abord, celui du consentement des actrices dont le visage a été utilisé sur une vidéo pornographique. Ensuite, celui des utilisations malveillantes qui peuvent être faites d’un tel outil. Les images pourraient en effet être utilisées pour faire chanter une personne. A ce sujet, l’anonyme qui a créé le processus a simplement répondu à Vice: « Toutes les technologies peuvent être utilisées à mauvais escient, et c’est impossible à arrêter ».
Poster un Commentaire