Et si De Gaulle avait il y a tout juste 50 ans relancé « Le temps du soupçon » à l’égard du Peuple juif ?

Il y a tout juste 70 ans ce 29 novembre, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait, par 33 voix pour, 13 contre et 10 abstentions, le plan de partage de la Palestine en deux États, l’un arabe, et l’autre juif. L’Etat Juif après 1.900 ans d’occupations étrangères pouvait revoir le jour et était reconnu internationalement.
2O ans plus tard, le 27 novembre 1967, il y a tout juste 50 ans, lors d’une conférence de presse, De Gaulle vint alors à déclarer que beaucoup se demandaient si :
« Les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : l’an prochain à Jérusalem »
TIM le grand dessinateur de l’Express lui répondit en publiant dans Le Monde le dessin ci-dessus (ce fut le premier dessin publié dans Le Monde par Fauvet, merci pour la précision Claude Sitbon).
Et Raymond Aron, toujours visionnaire écrivit ceci dans son très bel essai « De Gaulle, Israël et les Juifs. » : « Définir un “peuple” par deux adjectifs… expliquer l’impérialisme israélien par la nature éternelle, l’instinct dominateur du peuple juif… Aucun homme d’État occidental n’avait parlé des Juifs dans ce style, ne les avait caractérisés comme “peuple” par deux adjectifs… les Juifs de France ou, pour mieux dire, du monde entier, ont immédiatement saisi la portée historique des quelques mots prononcés le 27 novembre 1967.
Le général de Gaulle a, sciemment, volontairement, ouvert une nouvelle période de l’histoire juive et peut-être de l’antisémitisme. Tout redevient possible. Tout recommence. Pas question, certes, de persécution : seulement de “malveillance”. Pas le temps du mépris : le temps du soupçon. »
50 ans plus tard, cet épisode n’est pas refermé.
Et avec Raymond Aron je dis : « Tout redevient possible. Tout recommence. Pas question, certes, de persécution : seulement de “malveillance”. Pas le temps du mépris : le temps du soupçon. »
Mais aussi, 70 ans plus tard, L’Etat Juif devenu Etat d’Israël est toujours une démocratie vibrante, devenu un pôle de savoir, de progrès, de haute technologie malgré de nombreuses guerres et des voisins qui s’enfoncent chaque jour dans la barbarie, l’obscurantisme religieux et le crime de masse.
François Heibronn