Un ministre israélien ultraorthodoxe a démissionné, dimanche 26 novembre, pour protester contre la réalisation de travaux publics durant le shabbat. Le soir même, un compromis était annoncé sur cette question du travail le samedi, sujet de frictions récurrent au sein du gouvernement depuis sa formation en 2015.
La crise semble avoir été contenue à temps. Quelques heures après la démission surprise du ministre israélien de la santé Yaakov Litzman, dimanche 26 novembre, le premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé avoir trouvé un accord avec ses partenaires ultraorthodoxes juifs de la coalition gouvernementale au sujet de l’observation du repos du shabbat (« samedi » en hébreu) en Israël.
Une loi devrait consolider le statu quo concernant l’interdiction de travailler le samedi, journée hebdomadaire de repos pour les juifs. En revanche, des petits commerces de Tel-Aviv pourront rester ouverts ce jour-là, et les matchs de football professionnels seront autorisés. Quant à Yaakov Litzman, il ne quitte finalement pas le ministère de la santé, où il devrait devenir vice-ministre.
Si le dénouement de la crise est un soulagement pour le premier ministre israélien, qui pouvait craindre une plus grande déstabilisation de son gouvernement, la démission de son ministre de la santé n’en reste pas moins révélatrice de tensions persistantes entre les partis ultraorthodoxes (Shass et Judaïsme unifié de la Torah) et les partisans d’une conception plus laïque de l’État hébreu. Ces crises ponctuelles, les médias israéliens les surnomment les « guerres du shabbat ».
« Violation » du shabbat
C’est bien pour protester contre la « violation du caractère sacré du shabbat » que Yaakov Litzman, l’un des chefs de file du parti Judaïsme unifié de la Torah, a remis sa démission dimanche 26 novembre, après avoir menacé de le faire quelques jours plus tôt. À la radio militaire, il a dit regretter que les responsables du transport ferroviaire aient « transformé le shabbat en une journée nationale de maintenance de la voie ferrée ».
En effet, alors que du vendredi après-midi au samedi soir, la loi juive interdit toute forme de « melakha » (activité créatrice), des travaux de construction et d’entretien sur les voies ferrées sont effectués le samedi en Israël. En septembre 2016, ces travaux avaient été repoussés sous la pression des partis religieux, entraînant pendant plusieurs jours une vaste pagaille dans les transports.
La coalition préservée
Avant le dénouement de dimanche, le quotidien israélien « Maariv » a estimé que cette nouvelle « guerre du shabbat » pourrait faire tomber le gouvernement de Benyamin Netanyahou, comme elle avait causé la chute du gouvernement d’Yitzhak Rabin en 1976 et celui d’Ehud Barak en 1999.
Le premier ministre Netanyahou a pour sa part assuré lors du conseil des ministres de dimanche que « tous les membres de la coalition sont intéressés par sa continuation ». « Le shabbat est important pour nous, a-t-il poursuivi, comme le sont les besoins de tous les citoyens d’Israël, y compris le besoin de transports permanents et sécurisés. »
La coalition gouvernementale israélienne, au pouvoir depuis mars 2015, repose sur une majorité de 66 députés sur 120, dont les 13 sièges de deux partis religieux, Shass et Judaïsme unifié de la Torah.
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